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Théories du contrat social

Étude de cas : Théories du contrat social. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2014  •  Étude de cas  •  2 786 Mots (12 Pages)  •  788 Vues

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Les théories du contrat social

Hobbes, Locke et Rousseau

1. Les origines de la doctrine contractuelle

Le contrat social est une solution proposée au problème de la justification de la société civile, et non la description d’un type de gouvernement particulier.

L’idée de contrat est empruntée au domaine juridique. Du latin "societas", le mot société désigne initialement un contrat par lequel des individus mettent en commun des biens et des activités et tel que les associés s'engagent à partager toute perte ou tout bénéfice qui découlerait de cette association. Recherchant un fondement du pouvoir moins discutable que le droit divin (Saint Bonaventure) et moins arbitraire que la force (Machiavel), les penseurs politiques se sont tournés vers le concept juridique d'accord contractuel fondé sur le consentement mutuel.

La conception contractuelle de l'Etat est le produit d’une culture qui définit l’être humain comme un être rationnel, c’est-à-dire non seulement raisonnable, donc intelligent et moral, mais aussi intéressé, donc capable de calcul.

Au fondement de toute théorie du contrat social, il y a cette idée que la société civile n’est pas un accident fortuit mais le fruit d’un calcul utilitaire des individus pour déterminer ce qui vaut mieux pour le plus grand bien du plus grand nombre d’individus.

Les théories du contrat social sont donc liées à une idéologie individualiste et utilitariste de la nature humaine :

• Les individus préexistent à la société qu’ils fondent d’un commun accord. (Conception « artificialiste » de la société).

• Les individus sont naturellement égaux.

• Les individus sont naturellement compétitifs.

• Les individus sont naturellement portés à rechercher la sécurité.

• Les individus sont naturellement calculateurs. (Capables de se représenter les avantages respectifs de différentes situations).

2. Les concepts fondamentaux

Ces définitions classiques sont celles fournies par Pufendorf dans son ouvrage De jure naturae et gentium (Du droit naturel et des gens, 1672) :

• L’état de nature

L’état de nature est l’état des hommes n’ayant entre eux d’autre lien que leur qualité commune d’être des êtres humains, chacun étant libre et égal à tous.

• Le contrat de société ou « contrat d’association »

Le contrat d’association est le contrat des hommes entre eux quand ils décident de s’unir pour conférer à une seule personne ou à une assemblée la tâche de prendre des décisions concernant la sécurité et l’utilité commune de telle sorte que ces décisions soient considérées comme la volonté de tous en général et de chacun en particulier.

• Le contrat de gouvernement ou « contrat de soumission »

Le contrat de soumission est l’abandon volontaire et complet de la souveraineté individuelle aux mains des gouvernants qui s’engagent de leur côté à veiller sur la sécurité et l’utilité commune. C’est un contrat des hommes avec un maître.

Les théories du contrat social se différencient selon leur conception de l’état de nature et leur analyse des deux contrats.

Les différentes théories du Contrat social

Nous présenterons trois théories représentatives des différentes tendances: celles de Hobbes, Locke et Rousseau

A- La théorie de Hobbes

Hobbes expose sa conception du contrat social dans son ouvrage Le Léviathan (1650).

Le Léviathan est un monstre biblique dont il est dit qu’aucune puissance sur terre ne lui est comparable. Ce monstre, créature quasi surnaturelle, figure pour Hobbes l’État, cette puissance artificielle, toute puissante, créée par l’homme pour sa propre défence.

• L’état de nature selon Hobbes

L’état de nature pour Hobbes, c’est « l’horrible état de guerre » car l’homme est un loup pour l’homme .

L’état de Guerre se définit ainsi :

"Il est manifeste que tant que les hommes vivent sans une puissance commune qui les maintienne tous en crainte, ils sont dans cette condition que l’on appelle guerre et qui est la guerre de chacun contre chacun. La guerre GUERRE ne consiste pas seulement dans la bataille ou dans le fait d’en venir aux mains, mais elle existe tout le temps que la volonté de se battre est suffisamment avérée; car de même que la nature du mauvais temps ne réside pas seulement dans une ou deux averses mais dans une tendance à la pluie pendant plusieurs jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas seulement dans le fait actuel de se battre, mais dans une disposition reconnue à se battre pendant tout le temps qu’il n’y a pas assurance du contraire. Tout autre temps que la guerre est la PAIX. " (Thomas Hobbes, Le Léviathan, I, XIII)

• L’état de société selon Hobbes

L’état de société est rendu nécessaire par l’insécurité de l’état de nature.

Le contrat social qui fonde l’état de société est un contrat de soumission. Hobbes refuse de distinguer l’association et la soumission. Pour lui, la seule façon de s’unir, c’est de se soumettre à un tiers.

Les deux caractéristiques du contrat selon Hobbes sont

1. le fait que la soumission doit être totale;

2. le fait que le maître lui-même ne soit pas lié par ce contrat (son pouvoir est absolu).

Soumission totale d’une part et pouvoir absolu d’autre part sont les conditions sine qua non d’un état civil, c’est-à-dire d’un état de paix. En effet, la simple possibilité d’un recours entraînerait le retour à la lutte de chacun contre chacun. L’état c’est « l’homme Dieu pour l’homme ».

Ce qui préserve l’État, c’est l’autorité. En effet, dit Hobbes

« sans le glaive (sword), les pactes ne sont que des mots (words) ».

Ce qui dissout l’État,

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