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L’intérêt de la sociologie dans les inégalités scolaires

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Par   •  4 Octobre 2020  •  Dissertation  •  1 992 Mots (8 Pages)  •  626 Vues

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L’intérêt de la sociologie dans les inégalités scolaires.

Nous nous heurtons, en tant qu’étudiant, au principe suivant : la sociologie n’est pas à la portée de tout le monde. Or, intuitivement, parce que nous sommes des être sociaux, que nous savons prétendument nous comporter en société, que nous maîtrisons les règles pratiques du monde sociale, nous pensons l’accessibilité à la sociologie comme inné. la sociologie n’est pas à la portée de tout le monde. La conviction que chaque homme peut être sociologue est biaisée. Cette discipline suppose une démarche scientifique destinée à produire une connaissance abstraite capable d’expliquer, aux moyens de concept, son objet. Elle crée des connaissances pures et de l’expertise pratique. Sa raison d’être est le besoin impératif d’envisager l’objet sur lequel se penchent les sociologues. De cette manière, son intérêt ne serait pas basé uniquement sur l’injonction à répondre à la demande sociale ou à remédier aux problèmes sociaux. Là ou les politologues, et d’autres, se consacrent à ce que peut produire l’objet, le sociologue peut au contraire s’en saisir, réellement, le découvrir, le connaître, aux moyens de divers concepts. Ainsi, émane de son travail une représentation susceptible de générer une appréhension spécifique. De cette façon, il y apporte un éclairage propre à enrichir les autres connaissances disciplinaires et, par conséquent, d’en faire évoluer la manière dont ses membres l’appréhendent. Seulement, à l’aire de la mondialisation, nombreux sont ceux qui pensent ne pouvoir analyser la société uniquement par le prisme économique. Les politiques imbriquent la question sociale dans la question économique. Pourtant, la rapidité du flux d’informations et d’échanges dans le monde, nécessite un retour des sciences sociales sur le devant de la scène. On peut donc avoir vis-à-vis de la sociologie, une vision utilitariste, à savoir, celle de répondre à une urgence sociétale et d’apporter une solution à des problématiques estimées urgentes pour l’État ou même d’autres instances du pouvoir. Mais son intérêt est plus complet que cela. Si l’on conçoit cette science sur la base de l’humain et du collectif, entre l’humain et le non-humain, nous pouvons faire apparaître un concept dont les autres sciences n’avaient pas conscience, le fait massif. De ce fait, le sociologue parvient à démontrer qu’il existe une relation statistique entre l’échec scolaire et l’origine sociale des élèves. On nous parle souvent d’égalité des chances devant les études, comme si chacun était armé pour survivre dans ce milieu. Néanmoins, si un fils de cadre supérieur à 80 fois plus de chances d’entrer à l’université qu’un fils de salarié agricole, c’est que cela suscite un questionnement, dont l’économie ne peut encore une fois pas répondre. Il faut alors analyser les processus d’élimination qui agissent au long du cursus. Et on se rend compte, par le biais de la sociologie, que le système scolaire, en plus d’être un des lieux ou se fabrique les différences sociales est aussi le lieu où les groupes sociaux assurent leur continuité. La sociologie dévoile des choses implicites ou refoulés. En ce sens, les inégalités sont traitées comme le résultat de l’évolution sociale et non comme une donnée naturelle. La sociologie dirige notre regard sur la construction des inégalités par nos comportements sociaux qui viennent les légitimer. Nous tenterons alors de démontrer ce que la sociologie a d’essentiel pour comprendre les inégalités scolaires. Des conséquences de cette observation, nous déduirons d’autres faits sociaux qu’elle est capable d’extraire de ce sujet.

L’école relaye un bagage culturel dont elle estime, d’elle-même, être le plus légitime à transmettre, les connaissances les mieux adaptés aux étudiants. Seulement, ce choix est arbitraire. Il est évident qu’un élève issu d’un milieu attenant à cette culture aura plus de facilité à s’y épanouir. Les enfants qui ont été initiés à la lecture par des parents amateurs de la « bonne » littérature, pourront plus facilement s’adapter au milieu scolaire tant il y est convenu de lire les auteurs en question. C’est ce que Bourdieu nomme le capital culturel hérité : que ce soit le niveau d’études des parents, le nombre de livres à la maison, le choix des lieux de vacances (plus culturel par exemple)… Ces informations forment un indice et l’on remarque que les enfants dont les activités familiales coïncident le plus avec celui-ci, enseigné dans les écoles, ont plus de facilité et réussissent mieux dans leurs études. De surcroît, l’action du milieu familial sur la réussite est exclusivement culturelle (M. Paul Clerc). La sociologie a permis de l’illustrer : à diplôme égal, le revenu n’exerce aucune influence sur la réussite scolaire alors qu’à revenu égal, la proportion de bon élève varie selon le diplôme du père de l’enfant. C’est donc le niveau culturel global du groupe familial qui est relié avec la réussite scolaire. Aussi, L’ancienneté de l’accès à la culture d’une famille sépare individuellement les élèves par rapport à leur résultat académique. Ainsi, le lieu de résidence, par exemple, influe considérablement sur l’accessibilité ou non d’un individu à une culture spécifique. Il est évident qu’habiter à Paris manifeste un accès à plus de culture, par les musées, les théâtres… plutôt qu’habiter en milieu rural, au fond de la campagne. Résidence elle-même liée à la catégorie socio-professionnelle du père. Les endroits que l’on côtoie nous donne ainsi une culture différente, et même des manières de s’exprimer très éloignées. La question de l’adaptation au milieu scolaire, que j’évoquais précédemment, révèle aussi, un autre fait social. L’école est doublement inégalitaire car elle sanctionne les enfants dont la manière d’être n’est pas adaptée à celle inconsciemment imposée. Ainsi, plus que l’objet de l’étude en lui-même, c’est le comportement des enfants dont il est question. Cela implique que le rapport avec le professeur n’est pas le même selon le milieu social d’origine de l’élève. Les professeurs se rendent alors compte que ce qu’il manque à l’éducation scolaire, c’est un apprentissage parallèle pour apprendre à s’y former. Il faut transmettre les codes et les processus comportementaux inhérents aux activités scolaires. Les élèves qui l’ont déjà acquis, par leur sphère familiale sont, encore une fois, avantagés. On assiste à un paradoxe, le système scolaire

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