Les cités de banlieues sont-elles en voie de ghettoïsation ?
Dissertation : Les cités de banlieues sont-elles en voie de ghettoïsation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lexiie • 29 Mars 2015 • Dissertation • 351 Mots (2 Pages) • 899 Vues
Depuis le début des années quatre-vingts, les périphéries urbaines semblent être devenues le théâtre d'une exclusion croissante. Les cités de banlieues sont elles en voie de ghettoïsation ? L'incivilité et la délinquance des jeunes habitants des cités remettraient en cause les sociabilités les plus élémentaires. Les brutalités, les dégradations, les transgressions paraissent ne jamais devoir s'arrêter. Tous ces actes de violence restent « incompréhensibles » : « (...) Les soi disant préconditions (des phénomènes de violence) n'expliquent jamais le passage à la violence à tel endroit plutôt que tel autre et on a vu la surprise des pouvoirs publics lorsque les violences urbaines se sont produites dans les quartiers réhabilités. » (Bigo, 1993). Les équipements collectifs sont saccagés, les locaux mêmes que l'on a mis à disposition des jeunes sont détruits. « C'est moins le profit économique qui est prioritaire (le butin est souvent bradé ou jeté) que le bénéfice identitaire » note Antoine Garapon, en insistant sur le caractère « initiatique » de cette violence (Garapon, 1996). « La violence est gratuite » assure François Dubet, avant d'ajouter que la rage et le plaisir en sont la seule légitimité (Dubet, 1987). L’imprévisibilité et la gratuité apparente des actes violents, le développement de la délinquance et des trafics font craindre pour la sécurité des corps et des biens. Un sentiment général d'insécurité émerge. Il désigne la remise en cause des liens sociaux, la diminution de la cohésion nationale : « Une fois dégagés des filtres politiques avec lesquels on les regarde habituellement, les commentaires de l'insécurité pour ceux qui disent la vivre, ouvrent sur des interrogations radicales à propos du devenir de la société. Il y est question du consensus minimal permettant la vie en commun, de la nature du lien social, de la légitimation de l'Etat, de la redéfinition de la Loi, de la conception de la citoyenneté, etc. » (Ackermann, Dulong, Jeudy, 1983). Le « jeune de banlieue» s'affirme comme une figure symbolique de la remise en question du « lien social » dans la France actuelle. Dans les banlieues, le lien social se délite, se désagrège, se décompose.
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