La cité idéale
Rapports de Stage : La cité idéale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Avril 2014 • 994 Mots (4 Pages) • 1 016 Vues
Quelle civilisation n’a jamais rêvé de cité idéale ? Aussi loin que remonte la mémoire collective, nous y retrouvons les traces de ces Utopia, bien avant que Thomas More n’invente à la Renaissance le mot latin se traduisant par le lieu que n’existe pas. Nous y découvrons, par leur situation topographique, leur agencement, les aspirations propres aux hommes qui les ont créées.
Au-delà de l’utopie architecturale, les murs de la cité idéale sont la métaphore de l’organisation sociale, politique et économique de la communauté elle-même. Lorsque l’architecte Hipodamos, au cinquième siècle avant Jésus Christ dessine les plans de la ville de Milet, il met en pratique un découpage physique de la société idéale : les habitants y seront séparés selon leurs classes sociales, philosophes et prêtres, guerriers ou travailleurs artisans et agriculteurs, ils se retrouveront sans distinction pour gérer la cité sur l’agora, point névralgique de la cité.
Cette organisation spatiale qui transpose l’organisation sociale et politique dans le concept architectural se retrouve dans les écrits de Platon, lorsqu’il déclare que ce ne sont pas les murs qui font la cité, mais les hommes.
Bien que brocardée par ses contemporains, notamment Aristophane, le plan de Milet influencera le tracé de villes comme Turin au dixième siècle ou encore les damiers de New York ou Washington à la fin du dix-septième.
Dès l’antiquité, le rôle primordial de la cité est d’offrir la sécurité. Elle doit apaiser l’Homme, le rassurer. Elle doit le protéger de toute agression. Elle va donc se renforcer, se fermer, se replier.
Héritage de la Pax Romana (paix romaine), l’habitat dispersé dut se regrouper dès les invasions gothiques, maures ou visigothiques. La menace de ces dévastations incita les populations à se regrouper autour de l’église, du château. Clergé et seigneurs n’eurent ainsi aucun mal à imposer taxes et impôts : taille, dime, corvée. La protection, divine ou armée, avait un coût. Circulades et bastides sont les témoins de l’épopée médiévale de l’urbanisme. En anneaux pour les unes ou en damier pour les autres, elles se sont adaptées aux nouvelles exigences des habitants.
La cité est souvent intimement liée à l’activité de l’Homme. La proximité du lieu de travail est primordiale pour l’employeur. La cité doit s’adapter et se développer au plus près de la source d’emplois.
Humaniste, visionnaire, l’industriel Godin imagine une cité idéale où loger les ouvriers qui fabriquent ses poêles à bois ou à charbon. Il souhaite des habitants heureux qui feront de bons ouvriers. L’opération s’avère une réussite totale. Godin s’enrichit, améliore la solidarité de son familistère qui, au-delà du confort d’habitat, construit un véritable système de protection sociale avant-gardiste.
Toutefois, son exemple ne sera pas suivi à la lettre par les propriétaires de mines. Ces derniers, préférant à l’humanisme un paternalisme plus orienté sur le bâton que la carotte, se contenteront, avec les corons, de rapprocher les mineurs de la mine. A l’inverse de Godin, leur objectif s’arrête là, leur idéal ne sera pas celui des mineurs. Les corons, cités idéales de l’identité d’une classe sociale subissant l’oppression, mais génératrices de révolte. Les murs de la
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