La Pudeur

Dès lors que les êtres humains s’observent, se montrent, s’approchent, il est question de pudeur. Comme une protection, une identité propre, la pudeur existe partout mais ne prend pas le même sens selon le temps, le lieu où elle s’exprime. La pudeur est un sentiment, une gêne, une timidité, qui est liée au dévoilement du corps, mais pas seulement, on parle également de pudeur dans les mots, les gestes, dans l’attitude. Forcément subjective, la pudeur varie selon les individus, les situations et les contextes. C’est une caractéristique propre à l’être humain, ni les animaux, ni les machines n’ont de pudeur, elle est le produit d’une conscience individuelle construite par des dictats sociaux.

La relation soignant – soigné implique par ces actes diagnostics, ces traitements, ces approches de mettre à mal la pudeur des patients. Il est souvent vital que le patient mette sa pudeur de côté pour que l’on puisse le soigner. Ainsi le contexte médical, l’examen clinique, la palpation, l’auscultation, le toucher thérapeutique, la toilette, l’inspection, tout ceci supposent une observation attentive et détaillée du corps du patient totalement ou partiellement nu. Mis à nu réellement ou symboliquement, au sens propre, comme au sens figuré.

En psychomotricité, le corps est au cœur de la logique du soin, lors de ce mémoire, j’aimerai partir à l’étude autant de la pudeur du soigné, que de la pudeur du soignant, laquelle peut être également être heurtée par l’ensemble des manifestations corporelles qui lui sont perceptibles.

De la pudeur, nous évoquerons de façon directe l’intimité, celle-ci nous renvoie obligatoirement à une première intimité, celle du corps. On peut y associer le secret, l’espace, la place de chacun dans une famille. On peut également parler d’intimité culturelle, de dignité. Mais surtout d’intimité d’apprentissage dépendant de systèmes éducatifs en constante évolution selon les sociétés et leurs rituels, et en référence à des temps historiques.

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