L'importance de l'évaluation dans le processus d'apprentissage
Étude de cas : L'importance de l'évaluation dans le processus d'apprentissage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nannoussa • 19 Février 2014 • Étude de cas • 5 659 Mots (23 Pages) • 907 Vues
L’EVALUATION PEDAGOGIQUE
Babou Sène
Inspecteur Général de
l’Education Nationale
ENS - UCAD
INTRODUCTION
L’évaluation occupe une place essentielle dans le processus enseignement-apprentissage. Si enseigner consiste à se fixer des objectifs en tenant compte de la situation de départ des apprenants, à mettre ensuite en œuvre des stratégies didactiques appropriées pour atteindre ces objectifs, il est évident que cette action n’aurait pas de sens si on ne pouvait pas disposer d’un feed-back, soit tout au long du processus de l’action didactique, soit à la fin de cette action pour apprécier dans quelle mesure et jusqu’à quel point les objectifs assignés ont été atteints par les enseignés. D’où l’importance de l’évaluation dans le processus éducatif. C’est grâce à elle et aux techniques de plus en plus éprouvées qu’elle met à la disposition des enseignants, des pédagogues, des gestionnaires du système éducatif qu’on peut avoir une appréciation fondée :
1) – sur la valeur du produit de l’action éducative (évaluation du rendement scolaire ou évaluation du produit de l’action éducative) ;
2) – sur l’efficacité de l’action éducative (évaluation du processus au niveau des objectifs, des méthodes, des formes du travail didactique, des programmes, etc.).
Si pendant longtemps l’accent a été mis sur le premier aspect, on se rend compte de plus en plus que l’évaluation du produit doit être complétée par une évaluation des voies et moyens qui permettent d’arriver à ces résultats (évaluation du processus).
Mais l’évaluation pédagogique telle qu’elle fut pratiquée pendant longtemps et encore aujourd’hui dans maints systèmes éducatifs pose des problèmes et soulève des controverses.
On lui a reproché de conforter le système social et éducatif existant, en donnant une caution scientifique aux inégalités sociales et culturelles (idéologie des dons, des mérites).
Derrière une fausse neutralité et une objectivité factice, dans ses procédures et modalités, elle favorisait les élèves issus des milieux socioculturels privilégiés (ainsi certaines méthodes d’évaluation sollicitent particulièrement les aptitudes expressives et le formalisme, apanage des classes favorisées).
Il faut enfin ajouter à tout ce qui vient d’être dit les imperfections des procédures traditionnelles d’examen et leur notation (manque de fidélité, de validité, d’objectivité et de représentativité).
Cependant, si toutes ces critiques doivent aussitôt susciter une inquiétude et conduire à une prise de conscience de la nécessité de trouver des procédures plus fiables d’évaluation, il ne serait pas judicieux d’aller jusqu’à une remise en cause de l’évaluation en tant que moyen de contrôle et de vérification de la valeur et du résultat de l’action didactique.
C’est précisément à la recherche d’une méthodologie plus efficace de l’évaluation que s’est attelée la pédagogie au cours des dernières années. Ainsi, à la notion étroite d’une évaluation du produit est venu s’ajouter le concept d’évaluation du processus de l’action didactique ou encore évaluation du curriculum ; à une évaluation sommative sanctionnant de manière définitive un enseignement déterminé tend à se substituer une évaluation formative qui, faisant corps avec l’action didactique dans son déroulement, permet un feed-back constant et par-là même les ajustements et remédiations indispensables au progrès et à l’acquisition des connaissances et des compétences.
Enfin aux moyens et procédures des examens traditionnels tant décriés sont venues s’ajouter des techniques mises au point par la psychologie expérimentale et qu’on s’est efforcé d’adapter aux besoins spécifiques de la pédagogie (tests de connaissance, technique d’observation). Ainsi, l’évaluation externe est venue appuyer les moyens de l’évaluation interne permettant ainsi de donner de l’élève un profil plus fidèle, et de l’action didactique une vision plus objective. Mais ces progrès n’auraient pas été possibles sans ceux accomplis par la pédagogie dans l’inventoriation et la formulation des objectifs généraux et opérationnels et sans les techniques statistiques qui offrent aux enseignants et aux pédagogues les moyens de vérification de leurs hypothèses. C’est à quelques-uns uns de ces aspects que nous allons consacrer cet exposé sur l’évaluation.
I. DEFINITIONS - NOTIONS DE BASE
Précisons avant tout quelques notions.
1) - Evaluation : «l’évaluation est l’estimation par une note d’une modalité ou d’un critère considéré dans un comportement ou un produit. La notion d’évaluation a donc une acception plus large que celle de mesure – celle-ci est en effet une simple description quantitative, alors que l’évaluation comporte à la fois la description qualitative des comportements, mais également des jugements de valeur concernant leur désirabilité».
2) - La mesure : mesurer c’est assigner un nombre à un objet ou à un événement selon une règle logiquement acceptable. Pour mesurer, il faut que les objets ou plus exactement les qualités, les modalités de ces objets soient clairement définies dans toute la mesure du possible par des comportements ou des caractéristiques observables, qu’une règle indique comment faire correspondre un nombre à chaque objet. Ces distinctions faites, on peut donner la définition suivante de l’évaluation pédagogique selon le dictionnaire de l’évaluation et de la recherche pédagogique (D.E.R.P.).
3) - «L’évaluation pédagogique peut être définie comme le processus systématique visant à déterminer dans quelle mesure des objectifs éducatifs sont atteints par des élèves». STUFELBEAM précise : «l’évaluation est le processus qui consiste à décrire, recueillir et fournir des informations utiles pour porter un jugement décisif (de décision) en fonction de diverses possibilités.» Ce qu’on peut traduire par le schéma suivant :
Options
informations décideur valeurs
choix
action
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