Dans quelle mesure la covid a-t-elle conduit à reconsidérer l’évolution de la société ?

COTTAZ Celdrick

ECRITURE PERSONNELLE

Les plus grandes pandémies de l’histoire ont toutes eu des conséquences politiques, économiques, sociales et même culturelles importantes. Que ce soit la peste, la grippe espagnole, le H1N1 ou encore le covid19, toutes ont révélé les vulnérabilités de la société et ont menés à la reconsidération de celle-ci. « Les crises, les bouleversements et les maladies ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une nouvelle trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie. » Cite Carl Gustav Jung. Actuellement, les mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 bouleversent notre vie quotidienne. De nombreux questionnements sur le bon fonctionnement de notre société se posent et bien des changements ont déjà eu lieu. Alors dans quelle mesure la pandémie qui sévit actuellement a-t-elle conduit à reconsidérer l’évolution de la société ? Nous verrons dans un premier temps l’évolution et la reconsidération du secteur économique due à l’obsolescence de certains facteurs, en deuxième partie nous verrons le secteur social qui s’est développé grâce à la solidarité et à l’humanisme face à la crise, puis pour terminer le secteur de la santé humaine et écologique qui a contribué à la propagation et à la violence du virus.

Plusieurs facteurs ont été fortement impactés par la pandémie Covid-19, montrant ainsi la vulnérabilité du système et de la société. En matière économique notamment sur l’aspect consommation et travail, la pandémie a prouvé l’obsolescence de certains secteurs et a fait ressortir des points fondamentaux laissés de côté.

Tout d’abord, la vulnérabilité du système économique s’est prouvé par l’incapacité du modèle économique actuel à être viable et durable si le consommateur ne surconsomme pas. En effet, le changement radical des modes de consommations de chacun par le confinement, passant d’une surconsommation à une consommation raisonnable et vitale a révélé les faiblesses d’une économie et d’une société basé sur le capitalisme et la surconsommation. Avec une baisse de 22 point du PIB en France en 2020, la pandémie a mis à mal tous les états et l’économie mondiale, montrant bien l’importance d’une reconsidération de nos modèles économiques.

La pandémie a également conduit à reconsidérer notre consommation, de par l’arrêt total des échanges commerciaux mondiaux, les systèmes de productions locaux n’étaient pas suffisant pour subvenir aux besoins de tous. En effet, le choix stratégique des systèmes économiques qui est de maximiser le profit à n’importe quel prix, notamment celui de privilégier l’import et l’export au détriment des producteurs locaux, à démontrer une fois de plus la vulnérabilité de notre société et l’importance d’une reconsidération de celle-ci. En exemple avec la création de la plateforme "Des bras pour ton assiette", mise en place pour prêter main-forte aux paysans locaux lors des récoltes, les projets de "retour à la terre" se sont multipliés.

De plus, la pandémie a même déjà changé nos modèles économiques : lorsqu’il y a à peine 10 mois, on parlait de tertiarisation marchande de l’économie et de secteur secondaires développés sur les industrielles. Dorénavant, l’importance des secteurs agricoles et tertiaires non-marchand sont davantage soulignés et mis en valeur. Cela se traduit notamment par l’implication de ces secteurs aux instants primitifs de survie, qui grâce à eux la société a pu limiter les dégâts en période de crise

On peut donc ainsi parler de revalorisation de certains métiers et de méthodes de travail. En effet, lorsqu’avant on semblait ne pas faire attention aux caissiers, aux femmes de ménage, à l’aide à domicile, aux conducteurs de bus ou aux facteurs, la pandémie a prouvé que ces métiers étaient essentiels et à conduit à une revalorisation de leur statut. Il en va de même pour le télétravail. Alors que la pratique peinait à s’imposer en France (entre 3 % et 15 % des actifs), elle a été adoptée par 40 % des Français pendant le confinement (selon l’Association nationale des DRH). L’essayer, c’est l’adopter, selon une étude CSA/Malakoff Humanis du 12 mars, qui fait état d’un taux de satisfaction de 82 % chez les télétravailleurs. Et ce n’est que le début : selon la même étude, 75 % des salariés et 65 % des dirigeants sont convaincus que le télétravail va être amené à se développer.

La pandémie et la crise actuelle montre bien que notre société qui est de plus en plus tourné vers la performance économique, la surconsommation et l’individualisme, n’a pu gérer ce problème. Plusieurs reconsidérations de la société sont à menés, notamment celui du secteur social, qui en temps de crise s’est fortement développé et ou l’humanisme seule pouvait faire face à cette crise.

Cette crise a révélé le primat donné à la solidarité sur l’individualisme. Une crise comme celle que nous traversons constitue un test pour l’Humanité. Les tentations individualistes, nationalistes et toutes les formes d’égoïsme mettent à l’épreuve notre communauté, sa solidité. L’humanisme et la solidarité ont été nécessaires à la survie et à la limitation de dégâts de cette crise sanitaire.

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