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Les Conséquences Du Bizutage

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Par   •  7 Avril 2015  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  898 Vues

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Régulièrement, les « accidents » et « dérapages » liés aux pratiques du bizutage dans le monde étudiant font les unes des journaux.

Cette semaine, sur madmoiZelle, nous vous proposons de nous pencher sur le monde étudiant et ses pratiques « d’intégration » : l’intégration est-elle différente du bizutage ? Quels sont les dangers et conséquences du bizutage ? Les pratiques estudiantines en matière d’intégration des nouveaux élèves ont-elles évolué ?

Pour répondre à ces questionnements, l’article sera éclairé par le témoignage d’une lectrice de madmoiZelle, ancienne élève d’une école pratiquant l’intégration.

« J’ai étudié dans une école où une intégration des étudiants de première année est pratiquée. Des week-ends et/ou semaines d’intégration sont organisés en début d’année mais plus généralement il y a tout un folklore à assimiler tout au long de la première année (jargon, chants, gestuelle, comportements – c’est-à-dire « les traditions »).

En première année, j’ai participé à ces rites d’intégration : certains sont drôles, d’autres éprouvants ou dangereux. L’année suivante, j’ai reproduit ces comportements auprès des nouveaux étudiants. J’ai agi en partie sous l’influence du groupe (dans le sens où je n’aurais certainement pas eu l’idée de faire tout cela toute seule) et probablement aussi dans l’euphorie des premières semaines après avoir intégré une école.

On dit souvent que parler de « rites d’intégration » n’est qu’un jeu sur les mots qui sert à masquer un bizutage illégal. Cela peut être vrai mais c’est aussi un peu plus compliqué que ça.

Depuis que le bizutage est interdit, je pense que les pratiques des écoles se sont réellement améliorées. La plupart ont effectivement remplacé les bizutages par des séminaires d’intégration mais on ne peut pas dire qu’il s’agisse de la même chose.

Les bizutages d’il y a vingt ans pouvaient durer des mois et être un passage obligé auxquels les bizuths devaient se soumettre. Aujourd’hui, à ma connaissance, l’intégration n’est obligatoire dans aucune école et se limite aux premières semaines de l’année scolaire.

Pour autant, je ne pense pas que l’intégration soit sans risque. Il s’agit toujours d’épreuves menées par les anciens ce qui peut facilement aboutir à des dérives similaires au bizutage où les anciens profitent des faiblesses des premières années.

Le simple fait que tout le monde n’ait pas la même définition du bizutage est symptomatique d’un problème. Attacher un étudiant à un arbre et l’abandonner seul toute une nuit, je pense qu’on sera tous d’accord pour dire que c’est du bizutage.

En revanche, dire à un groupe de premières années de porter un déguisement ridicule et d’aller vendre du papier toilette au milieu d’une place publique, c’est du bizutage ou juste un jeu idiot ? Ça dépend dans quelles mesures on les a forcé à le faire ? Mais qui fixe la limite ? Si quelqu’un était d’accord sur le coup mais s’est senti humilié ensuite, on fait quoi ? »

Dans The Social Network, les potentiels collègues de Zuckerberg participent à un concours de rapidité, de talent, mixé à un jeu à boire.

Le bizutage, même consenti, est interdit

La première chose à rappeler, c’est sans doute que le bizutage n’est jamais anecdotique et fait de vrais dégâts – la loi du 18 juin 1998, portée par Ségolène Royal, caractérise le bizutage comme « le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif » . Nous avons bien affaire à un délit, punissable de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500€ d’amende.

Pour notre lectrice, cette définition questionne :

« Personnellement, je ne considère pas avoir été bizutée parce que je ne me suis pas sentie humiliée pendant mon intégration. C’est aussi pour cela que j’ai reproduit avec confiance un schéma quasi-identique en deuxième année : je me sentais bien et libre de m’exprimer dans le groupe auquel j’appartenais. Je tirais un bilan positif de mon intégration.

Tant mieux pour moi, mais est-ce que je peux en dire autant des autres ? Même si ce sont des amis, même en discutant avec eux avant (« tu es d’accord pour le faire? »), pendant (« ça va toujours ?) et après (« alors ? t’en as pensé quoi ? »), on ne peut jamais connaître la part réelle de consentement…

C’est une bonne chose qu’une loi contre le bizutage existe et que sa définition soit suffisamment large pour protéger davantage de victimes

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