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L'Immigration

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Par   •  20 Mars 2022  •  Cours  •  6 318 Mots (26 Pages)  •  352 Vues

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INTRODUCTION

Les pays occidentaux attirent les migrants depuis environ 50 ans, tendance qui s’accentue nettement dans les dernières années. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’intégration des étrangers, notamment de culture islamique, pose problème… ce qui suscite dans les populations des pays d’accueil une réaction de plus en plus hostile. Même les positions du Pape François en faveur des migrants est fortement contestée, y compris par des catholiques. Comment les chrétiens doivent ils réagir ? La Bible nous aide-t-elle à y voir plus clair ? Qu’en pense l’Eglise ? C’est l’objet de cet exposé.

ATTITUDE VIS-A-VIS DE L’ETRANGER-IMMIGRE DANS L’ANCIEN TESTAMENT

En Ex 12.49 « Il y aura une même loi pour l’autochtone et pour l’immigré qui séjourne au milieu de vous ».

En Ex 22,20 – « Tu n’exploiteras ni n’opprimeras l’émigré, car vous avez été des émigrés au pays d’Égypte » (référence à la migration économique de Jacob et des 12 tribus, faisant suite à la famine qui sévit à Canaan).

En Dt 26,5 : « Mon père était un araméen errant, descendu en Égypte pour y séjourner en immigré ».

En Dt 14,29 l’émigré est associé à la veuve et à l’orphelin

En Lv 19,10 il est commandé d’abandonner les fruits tombés « au pauvre et à l’émigré ».

En Lv 24,22 le même droit est pour l’immigré et pour l’autochtone ».

Le prophète Malachie (Ml 3,5) fait du rejet de l’étranger un critère de jugement divin : «  Je m’approcherai de vous pour le jugement, et je serai un témoin prompt contre les enchanteurs, contre les adultères, contre ceux qui jurent faussement, contre ceux qui extorquent au mercenaire son salaire, qui oppriment la veuve et l'orphelin, qui repoussent l'étranger, et qui ne me craignent pas, dit Yahweh des armées ».

Le livre de Ruth raconte comment une étrangère, une Moabite, a été intégrée par le mariage à Israël (ce sera l’arrière-grand-mère de David).

A l’opposé, les livres d’Esdras et de Néhémie, décrivant le retour des exilés de Babylone, dénoncent tout mélange avec les nations. Dans la logique de ces deux écrits, la préservation de l’identité impose en effet non seulement l’interdiction du mariage avec des étrangères, mais encore leur renvoi (Esd 10), et la mise au ban de « tout homme de sang mélangé » (Ne 13,3).

Deux points de vue opposés se sont ainsi exprimés, l’un appelant à l’ouverture, l’autre au repli identitaire.

En fait, dans l’Ancien Testament, la véritable frontière ne se situe pas au niveau de l’appartenance territoriale, mais au niveau du choix, pour ou contre Yahvé.

En guise de conclusion, dans l’Ancien Testament, la loi appelle à accueillir et préserver l’étranger ou le migrant. Malachie en fait même, un des critères du jugement de Dieu pour son peuple. Mais cette loi est remise en cause quand le peuple a peur pour son identité.

ATTITUDE VIS-A-VIS DE L’ETRANGER-IMMIGRE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT :

(Mt 25, 35) : Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli.

Romains 12:12-13 : “Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l’hospitalité.”

1 Pierre 4:8-10 : “Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent amour, car l’amour couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres, le don qu’il a reçu.”

Hébreux 13:1-3 : “Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité; car en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. ”

Bref dans le NT l’étranger n’est plus nommé comme tel. Au 1er plan, l’Amour de Dieu pour toute l’humanité, surtout quand elle a été humiliée. Les seuls que Jésus fustige sont ceux qui se considèrent justes, ceux qui considèrent qu’ils n’ont pas besoin du pardon de Dieu (En leur temps, les pharisiens, parce qu’ils se pensaient justifiés par la loi mosaïque. En notre temps, les musulmans parce qu’ils se pensent justifiés par les 5 obligations d l’islam, les francs-maçons parce qu’ils ont déifié leur raison et légiféré en conséquence… et beaucoup d’autres encore….

PRINCIPES DE L’ACCEUIL DES ETRANGERS ENONCES AU CONCILE VATICAN II :

1/La dignité de la personne humaine. Elle ne dépend ni de sa nationalité, ni de son sexe, ni de la couleur de sa peau, ni de sa religion. C’est sur ce principe que s’appuie Jean Paul II, lorsqu’il expose, en 1996, ce que doit être l’attitude des catholiques envers les « sans-papiers » : « La situation d'irrégularité légale n'autorise pas à négliger la dignité du migrant, qui possède des droits inaliénables, qui ne peuvent être ni violés ni ignorés… / … La réponse ne doit pas être donnée dans les limites imposées par la loi, mais dans l'optique de la solidarité. » (Message pour la Journée Mondiale des Migrants, 1996).

2/ La destination universelle des biens. Un important principe a été ainsi formulé par le Concile Vatican II : « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, de sorte que les biens de la Création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité » (GS 69). Tout homme a donc le droit non seulement de vivre en sécurité (ce qui fonde le droit d’asile) mais aussi de disposer des ressources lui permettant de vivre dignement. Si ces « ressources vitales » ne sont pas disponibles chez lui, il a le droit d’aller les chercher ailleurs ; ce n’est pas une faveur, c’est un droit.

Ce devoir d’accueil semble parfois entrer en tension avec un autre principe, également reconnu par le catholicisme, celui du respect de la souveraineté de l’Etat. Mais, pour l’Eglise, ces deux principes ne sont pas sur le même plan : le premier doit prévaloir sur le second, car, comme le dit Mgr Luis Morales Reyes, président de la conférence épiscopale du Mexique, « le don de la terre à l’homme, la destinée universelle des

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