Certification DPP ISC ASS
Synthèse : Certification DPP ISC ASS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Oriane0608 • 15 Octobre 2021 • Synthèse • 6 045 Mots (25 Pages) • 516 Vues
Dans le cadre de ma première et deuxième année d’étude d'Assistante de Service Social à l’IRTS, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage collectif de 8 semaines avec un groupe de 4 étudiants. L'objectif était de réaliser un diagnostic social territorial à la suite d'une commande qui nous a été faite par l'ADDSEA et qui portait sur l’intégration de familles de réfugiés réinstallées depuis février 2019 dans une commune de 5 063 habitants. La réalisation de ce diagnostic nous a permis d'appréhender le territoire, de repérer et d'analyser les leviers et les freins à l'intégration des familles sur celui-ci. Mon travail s’est situé dans les phases de constat, de diagnostic et de vérification du besoin. Le travail préparatoire de diagnostic, de relevé et de vérification des constats m’a permis de bien saisir la réalité du territoire. En effet, nous nous sommes rendu compte que les familles se sentaient isolées, et que cela était dû à la fois au manque d'appartenance à une communauté mais aussi à la barrière de la langue. De ce constat, vérifié en entretiens, et en m’appuyant sur les capacités des personnes, par la méthode du Travail Social de Groupe (TSG), je vais montrer comment j’ai élaboré une intervention sociale collective en proposant des rencontres interculturelles entre les réfugiés et les habitants de la commune par le biais de « Café-Rencontres ». Dans un premier temps, je ferai l'état des lieux qui replacera le cadre, le contexte de notre intervention ainsi que les termes de notre commande, ensuite je présenterai notre diagnostic social territorial , puis je développerais l’intervention sociale collective que j'ai imaginée sous la forme d'un travail social de groupe.
- L’état des lieux
1. Cadre et contexte d’intervention
La commande qui nous a été faite a été portée par le secteur AHL (Accueil, Hébergement, Logement) d'une Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte (ADDSEA), créée le 16 juillet 1956. L'association s'inscrit dans le cadre légal de l'action sociale et médico-sociale et dépend de la loi 2002-2 ayant pour objectif général de placer l'individu au centre de la prise en charge[1]. Elle est organisée en 4 grands secteurs dont le secteur AHL, qui a pour mission principale l'inclusion par le logement des personnes vulnérables, dont les demandeurs d’asile et les réfugiés, c'est-à-dire permettre leur autonomie à travers "la construction de leur projet de vie"[2]. Dans le cadre du programme européen de réinstallation, adopté en France le 20 juillet 2015 et renouvelé chaque année, l'État s’est engagé auprès du Haut Commissariat pour les Réfugiés à accueillir 10 000 réfugiés en situation de vulnérabilité sur la période 2018-2019[3]. La réinstallation est un dispositif qui consiste à accueillir dans un pays européen des personnes ayant fui la guerre et trouvé refuge dans un camp d’un pays voisin au leur. C'est une solution pour protéger les réfugiés les plus vulnérables mais aussi pour leur éviter d’emprunter des itinéraires dangereux. En France, ce programme de réinstallation est décliné par régions. Pour notre région, le préfet a lancé un appel en 2019 afin de connaître les communes qui seraient volontaires pour accueillir des réfugiés. Le secteur AHL s’est alors engagé, en accord avec les élus de la commune et la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, à accueillir 4 familles réinstallées provenant d’Afrique sub-saharienne dans des logements au sein de cette commune
À leur arrivée en France, ils sont pris directement en charge par un opérateur associatif, et ne choisissent ni le pays, ni la ville ou ils seront installés. A leur arrivée dans la commune, deux travailleurs sociaux qui travaillent au sein du secteur AHL ont pris en charge les familles en ayant pour objectif principal de les mener vers l'autonomie. Pour cela, ils ont mis en place un accompagnement global pour une durée de 12 mois afin d'appuyer les familles de réfugiés dans leur installation au sein de leur logement, dans leurs démarches administratives, sociales, et leur permettre l'accès aux droits et aux soins en apportant une attention particulière à l'accompagnement dans leur insertion professionnelle et pour l'apprentissage du français.
2. Les termes de notre commande
Afin de cibler au mieux le sujet de notre étude, nous avons élaboré progressivement notre question de départ en concertation avec l’ADDSEA et l’IRTS et répondant à notre commande : Comment améliorer l'intégration des réfugiés réinstallés sur ce territoire ?
L'axe au cœur de notre commande concerne l'intégration, il nous a donc semblé primordial de définir cette notion. Nous avons fait le choix de nous référer plus particulièrement à la définition du Haut Comité à l’Intégration, pour qui, l'intégration consiste « à susciter la participation active à la société toute entière de l'ensemble des femmes et des hommes appelés à vivre durablement sur notre sol en acceptant sans arrière-pensée que subsistent des spécificités notamment culturelles, mais en mettant l'accent sur les ressemblances et les convergences dans l'égalité des droits et des devoirs, afin d'assurer la cohésion de notre tissu social.»[4] En sociologie, l'intégration nécessite deux conditions, la première étant une volonté et une démarche individuelle de s'insérer et de s'adapter, c'est-à-dire l'intégrabilité de la personne, et la deuxième concerne la capacité « intégratrice » de la société par le respect des différences et des particularités de l'individu. L'intégration se distingue de l'assimilation qui tend à faire disparaître toute spécificité culturelle.
- Le diagnostic social territorial : les constats préalables à une ISC
1. Le territoire d'intervention
La commune est située dans une région dont la population s'élève à 2 807 807 habitants. La population de notre secteur d'intervention qui s'élève à 5 063 habitants, fait partie des territoires ruraux qui sont en perte de vitalité, en partie car la densité de population est relativement faible et en baisse[5]. Il s’agit également d’une population qui vieillit fortement[6]. Les familles réinstallées sont toutes logées dans un quartier résidentiel, qui est assez excentré de la place principale et de la gare (20 minutes à pied).
Ce territoire rural est touché par des disparités démographiques (quelques communes attirent la population, notamment la grande ville voisine), en termes d'accès aux soins, de voies de communications mais aussi d'emploi. En 2017, la commune comptait 67,5% d’actifs ayant un emploi contre 12,1% de chômeurs, ce qui la place dans la moyenne des chiffres nationaux et départementaux[7]. La population et l’emploi sont concentrés surtout dans deux grands pôles économiques au milieu desquels se trouve la commune, et l'on retrouve une zone économique composée de 15 entreprises, située à quelques minutes en voiture. De par sa localisation, la commune peut être un lieu de vie stratégique pour l’accès au travail (axe reliant à des grandes villes de plus de 40 000 habitants). Cependant, il faut noter la difficulté d’accès à l’emploi lorsque l’on ne dispose pas d’un véhicule personnel.
La commune est marquée par le caractère limité de son réseau de transports en commun car il n’y a pas de bus de ville hormis les cars scolaires. L'offre de transport public repose essentiellement sur les lignes départementales routières régulières. Cependant, la ville dispose d’une gare TER avec des trains réguliers vers la grande ville la plus proche. Les familles se déplacent alors plutôt à pied du fait du manque de transports en commun, et parce qu'elles ne disposent pas de voitures individuelles par manque de ressources et absence de permis de conduire. Cela rend plus difficile l’accès aux ressources en lien avec leur mode de vie (commerces halal ou lieux de prière), mais aussi pour les besoins du quotidien (accès à l’emploi, scolarisation..). Pour cette raison, ils utilisent très régulièrement le train en direction de la grande ville voisine. En ce qui concerne le logement, le prix moyen des locations est avantageux car il est l’un des plus bas du département[8]. L’offre du parc social est composée de trois bailleurs sociaux qui possèdent en tout 180 logements conventionnés à prix peu élevés. Pour trouver des logements aux familles, l’ADDSEA a mis en place un partenariat avec l'un des bailleurs sociaux, qui leur a loué des appartements. À la suite de l’accompagnement, les familles ont la possibilité de demander un glissement de bail pour devenir elles-mêmes locataires et ainsi conserver leur appartement, à un prix qui reste intéressant pour elles. Sur la commune, on retrouve 3 écoles maternelles, 3 écoles primaires, un collège et un lycée professionnel. Le lycée général et les universités les plus proches se trouvent à 30 km de la commune, dans la ville voisine. Il y a un bus scolaire qui emmène les adolescents au lycée (trajet de 50 minutes). Le cadre scolaire est avantageux pour les familles avec des enfants en bas âge grâce à la proximité des établissements scolaires mais il l'est moins pour les familles avec des adolescents qui ne peuvent pas toujours terminer leur scolarité sur place. On compte également de nombreuses structures médico-sociales et sociales qui permettent l'accès aux droits des habitants (CMS, Mission Locale, CCAS, etc) mais qui sont peu utilisées par les familles ; et une centaine d’associations sportives et culturelles[9] dont plusieurs gymnases avec diverses activités sportives (football, piscine, rugby, etc). Au niveau culturel, on trouve au centre-ville une médiathèque, un cinéma, une salle de spectacle et une école de musique. La multitude d'associations est un avantage considérable pour cette commune de petite taille.
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