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Le Divertissement Selon Pascal

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Par   •  30 Décembre 2012  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  1 535 Vues

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Commentaire Pensées de Pascal

Savant, philosophe et brillant mathématicien, Blaise Pascal est un homme de lettre du XVIIème siècle. Il se convertit au catholicisme en 1646 et rejoint en 1661 le mouvement janséniste (mouvement religieux). Après un accident de carosse, il vit une illumination mystique suite à laquelle il se consacre à la réflexion philosophique et religieuse. C’est à cette période qu’il écrit Les Provinciales – dix-huit lettres défendant les thèses jansénistes – et Les Pensées (1670), recueil publié posthume rassemblant diverses notes que Pascal destinait probablement à l’élaboration d’une apologie de la religion chrétienne. L’extrait étudié se situe dans la section numéro sept du recueil Les Pensées, et traite du divertissement. Dans ce passage, Pascal expose sa thèse selon laquelle le divertissement serait un moyen de distraire l’homme, un leurre (moyen d’attirer, de tromper) dans le but de lui faire oublier la vulnérabilité de sa condition et d’accéder au bonheur. Le mot divertissement est en effet issu du latin « divertere » ( se détourner de). Nous nous demanderons donc comment Blaise Pascal parvient à amener son lecteur à adopter sa thèse, selon laquelle le divertissement est un leurre dans la quête du bonheur. Nous exposerons donc dans une première partie en quoi Pascal nous présente une vision pessimiste de l’homme, puis dans une seconde partie, nous montrerons en quoi sa démonstration est rigoureuse et convainquante pour le lecteur.

Pascal adopte une vision pessimiste de l’Homme, dans le texte « Divertissement ». Selon lui, la condition humaine est misérable, raison de notre malheur. L’hyperbole « si » (l.14) accentue encore l’idée d’un malheur irrémédiable et intense. En outre, l’auteur qualifie la condition humaine de « faible » et « mortelle » (l.13) ce qui rend donc notre malheur « naturel » (l.13), comme inexorable. Pour lui, notre malheur est lié au fait que nous ne savons pas rester paisible et apprécier le repos. On le voit notamment des lignes 6 à 10 avec la proposition subordonnée introduite par la conjonction de subordination « si », qui explicite la condition du bonheur : la tranquillité. Les verbes au conditionnel tels que « sortirait », « achèterait » ou « trouverait » (l.7-8) montrent que cela n’est malheureusement pas le cas. « La cause de tous nos malheurs » (l.11-12) est donc le fait que les hommes ont toujours une occupation. Le champ lexical de la condition « condition » (l.29), « vivre » (l.6) est accompagné d’adjectifs péjoratifs tels que « malheureuse » (l.29) ou « mauvaises » (l.4). Cette vision pessimiste de la condition humaine est établie en parallèle avec la religion catholique, et notamment le péché originel. Nous avons alors recourt au divertissement puisque les hommes ne savent pas « rester chez [eux] avec plaisir » (l.9/10).

Le divertissement fait également miroiter le bonheur, mais ne permet pas d’écarter définitivement le malheur. Les nombreuses phrases négatives des lignes 25 à 30 « ce n’est pas qu’il y ait », « ni qu’on s’imagine », « ce n’est pas cet usage mol et paisible » montrent que le divertissement ne permet pas d’accéder à un bonheur durable. Ainsi, ce à quoi l’homme peut aspirer, ce n’est pas au bonheur mais plutôt à l’oubli du malheur. Le divertissement permet de « nous détourn[er] de penser » au « tracas » (l.30), au travers de nombreuses activités diversifiées : les relations sociales avec « les conversations » (l.9), la vie à « la cour » (l.2), « la guerre » (l.3), « les querelles et les passions » (l.3), « le jeu » (l.24) mais encore le travail au travers de « grands emplois » (l.25). Cette énumération présente ces activités comme autant de distractions créant quelques instants l’illusion du bonheur. Les hommes ne recherchent pas réellement la peine du labeur ou encore les dangers de la guerre, mais l’oubli de leur malheureuse condition en se livrant à « l’agitation » (l.1). Il démontre aussi que le pouvoir et l’argent ne rendent pas plus heureux et insouciant, au travers de l’exemple hyperbolique du roi qui possède « le plus beau poste du monde » (l.20). A l’aide de la métaphore du lièvre à la ligne 27, Pascal montre que c’est plus souvent l’activité en elle-même qui est recherchée, plus que le gain dont « on ne voudrait pas s’il était offert » (l.27). Tels les chasseurs courant à la suite du lièvre, les hommes sont à la poursuite du bonheur. Chaque activité entreprise les empêche de penser à leur funeste destinée et aux malheurs de la vie en générale. Le divertissement n’entraine donc pas le bonheur, sorte d’état de repos

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