Notre société est-elle violente
Recherche de Documents : Notre société est-elle violente. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar audreybayle • 12 Mars 2013 • 1 730 Mots (7 Pages) • 815 Vues
Notre société est-elle violente ?
Les nombreux faits divers qui font la « une » des médias, les flambées de violence dans certains quartiers, la persistance de conflits sanglants comme celui qui embrase une partie de la République démocratique du Congo semblent démentir l'analyse du sociologue Norbert Elias mettant en évidence la tendance à la réduction de la violence dans les sociétés occidentales depuis plusieurs siècles (« la civilisation des mœurs »).
La violence, que l'on peut définir comme l'acte de contrainte portant atteinte à l'intégrité physique ou morale d'une personne, existe dans toutes les sociétés et à toutes les époques.
Notre société moderne ou postmoderne qui pensait pouvoir éradiquer la violence comme mode de relation entre les personnes, les groupes et les nations par l'éducation et le droit semble avoir échoué dans cette mission. N'est-t-elle pas par ailleurs à l'origine de nouvelles formes de violence qui influent sur son fonctionnement ?
Si l'on veut être capable de faire face à ce problème, il est nécessaire d'établir un état des lieux objectifs des formes de violence présentes aujourd'hui dans notre société et d'analyser en quoi elles en sont en tout ou partie le produit.
Pour répondre à ces interrogations, nous verrons que si les formes de la violence évoluent en partie sous l'influence des transformations de la société, les conséquences de cette violence rendent prioritaires une action énergique prenant en compte toutes les dimensions du problème.
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I Les formes de la violence évoluent sous l'influence des transformations de la société
A On assiste à une stagnation ou un recul de certaines formes de violence grâce aux progrès de la société contemporaine
1) certaines formes de violence stagnent ou reculent
+Si, selon l'expression du philosophe Hobbes, « l'homme est un loup pour l'homme », il semble cependant que malgré le discours convenu sur la violence croissante de la société souvent exploité politiquement, nous assistions depuis plusieurs décennies, notamment dans les sociétés dites développées à un recul de la violence physique grave :
• baisse tendancielle des homicides (malgré de grandes différences entre les pays : Europe, EU, certaines grandes métropoles africaines) en comparaison avec la violence et l'insécurité des villes jusqu'au milieu du 19ème siècle
• Les sociétés démocratiques sont plus paisibles et plus sûres que celle qui les ont précédées mais elles ne le savent pas (sentiment d'insécurité, effet des médias, meilleure connaissance de la délinquance par exemple les viols ou violences conjugales)
• Diminution de la violence de l'Etat (peine de mort supprimée en Europe, répression des manifestations moins violente) en comparaison avec les siècles précédents (cf. « Surveiller et punir » de Michel Foucault)
• La violence physique économique traditionnelle (travail des enfants, pénibilité du travail, mortalité au travail, horaires) a également beaucoup diminué.
• L'augmentation de la durée de vie et de la population mondiale s'explique aussi par la diminution de la violence physique grave
+ Malgré l'acuité de certains conflits armés, on assiste à une diminution de la violence politique et du nombre de guerres classiques.
• Conflit Géorgie/Russie
• Mise en œuvre des instruments judiciaires internationaux (CPI qui commence à poursuivre les crimes contre l'humanité comme au Darfour ou au Congo)
• La mise en ban de la violence politique comme moyen d'arrivée au pouvoir (« les justes » de Camus contre les « Mains sales » de Sartre. L'éradication de la violence politique dans les pays démocratiques (Irlande du Nord, « Brigades rouges » en Italie, « RAF » en Allemagne, « Action directe » en France, « ETA » en Espagne)
• La diminution des états totalitaires et la stigmatisation dont ils sont l'objet (Cuba, Birmanie, Corée du Nord)
2) Cette évolution favorable trouve son origine dans certains progrès de la société contemporaine
+ Le développement de la démocratie qui privilégie l'état de droit et le débat au recours à la violence (plus de la moitié des états sont démocratiques dans le monde et ce chiffre progresse)
+ Le développement de l'éducation (IDH)
+ Le renforcement des états qui disposent selon la définition de Max Weber le « monopole de la violence légitime » (ce sont les sociétés sans états ou avec un état faible qui connaissent le plus de violence comme la Somalie)
+ Une meilleure régulation des conflits par les institutions internationales (ONU, organisations régionales, reconnaissance du droit international qui proscrit sauf exception le recours à la guerre)
+ La disparition des idéologies totalitaires devant s'imposer par la violence
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B Les sociétés contemporaines tendent à développer de nouvelles formes de violence sous l'influence des évolutions sociétales
1) Les nouvelles formes de violence
+ Les formes de violence produites par la société elle même
• Le contrôle de plus en plus important des sociétés et des états sur les individus et les minorités apparaissent pour certains comme une violence symbolique et sociale insupportable, justifiant parfois le recours à la violence physique (terrorisme, délinquance).
• Les progrès scientifiques et techniques : violence contre la nature et contre les hommes (réchauffement climatique, dérèglements climatiques, pollution, maladies comme le cancer de l'amiante)
• La violence économique se manifeste par le chômage, l'exclusion et la précarité dans les pays développés et par la misère et les inégalités dans les pays sous développés (libéralisme et mondialisation économiques privilégiant les plus forts et marginalisant les plus faibles).
• La violence automobile, trop souvent banalisée, qui fait plus de 4000 morts par an en France, est le produit de la technique, du stress et des frustrations de la vie moderne.
• La violence contre soi (drogue, suicide
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