La situation de l’enseignement-apprentissage du FLE en Algérie
Fiche : La situation de l’enseignement-apprentissage du FLE en Algérie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolo54 • 30 Mai 2013 • Fiche • 2 759 Mots (12 Pages) • 1 302 Vues
mé : La situation de l’enseignement-apprentissage du FLE en Algérie
dénote une carence qui semble perdurer malgré les réformes dans le système
éducatif. Revoir les conséquences directes, et analyser les causes médiates
nous permettraient d’aborder concrètement le problème. il ne s’agit plus
de décrire les situations alarmantes d’acquisition du FLE, mais d’y remédier
en prenant du recul et en se rendant à l’évidence d’un malaise linguistique
qui ne sera apaisé que par une approche actionnelle où agira la compétence
immédiate.
Mots-clés : approches méthodologiques, compétence, besoin, réussite,
efforts pédagogiques.
Abstract: The case of teaching and learning FLE (French as a foreign language)
in Algeria evinces deficiencies which reforms of the educational system
have not been able to remedy. Reviewing the direct effects and analysing
Conséquences directes et causes médiates
Nous assistons de nos jours à une indigence du lexique et à des incorrections
morphologiques et syntaxiques qui ne touchent pas uniquement les apprenants
de l’enseignement général, mais aussi les étudiants de lettres et de sciences.
Il est certes facile de récriminer et de refuser une situation alarmante en
accusant l’autre : les puristes littéraires dénoncent ainsi l’avilissement auquel
les scientifiques réduisent la langue et ces derniers, a contrario, rejettent la
faute sur des « techniques » qui, d’après eux, rudoient la langue.
Chacun, par ailleurs, rejette la responsabilité des déficiences sur l’ordre de
l’enseignement antérieur. L’enseignement supérieur accuse la négligence de
l’enseignement secondaire qui lui-même rejette la faute sur l’enseignement
moyen lequel, à son tour, renvoie tous les blâmes d’incompétence et
d’inefficacité à l’école primaire. Quoi qu’il en soit, un phénomène reconnu
de tous est que les apprenants accumulent les erreurs d’orthographe et de
syntaxe et éprouvent la plus grande peine à s’exprimer correctement. Même au
niveau de l’écriture, on remarque l’enlaidissement des lettres par des tracés
hésitants. Cet « énorme acte de vandalisme qui menace l’esthétique de la
langue française » ne se limite pas à cela, mais aussi à l’absence de signes de
ponctuation qui normalement tonifient la phrase.
Quant à l’écrit, l’apprenant retient souvent un plan modèle qu’il se contente de
reproduire sans intelligence d’ensemble. De la technique d’expression écrite,
l’élève n’a retenu que la division schématique en trois parties : l’introduction,
le développement, et la conclusion. Le contenu n’est qu’une pièce à conviction
qui trahit son déficit de compétence à exprimer et à organiser une idée.
En ce qui concerne l’expression orale, pour pouvoir la décrire sans faillir à la
vérité, on se référera à l’expérience que l’on a des interventions orales en
classe, quand on arrive à briser le mutisme dans lequel se réfugie l’élève indécis.
Face aux mots hachés et aux embryons de phrases, l’enseignant intervient
souvent pour remédier à l’expression de l’apprenant. De ce fait, l’enseignant
évite les séances d’expression orale, car elles nécessitent plus de temps. On
pourrait continuer à décrire la débâcle de l’enseignement/apprentissage et de
ses résultats, à la limite de l’invective et de l’ironie. Cependant, cela risque de
nous dissimuler le vrai problème. Car, en tout état de cause, sans bases solides
acquises à tous les niveaux de la scolarité obligatoire, la réussite scolaire est
hypothéquée et les chances de réussite plus tard dans la vie professionnelle de
l’apprenant et dans sa vie d’adulte sont amoindries.
On pourrait expliquer le phénomène d’échec du collège par le fait qu’il assure
simultanément la 2
étape de la scolarité et une fonction d’orientation,
de répartition et de sélection. Cette double mission explique suffisamment
pourquoi le collège est souvent qualifié de maillon sensible. il est régulièrement
affirmé que le collège fonctionne mal, c’est un fait d’évidence dont il convient
d’analyser les causes en amont et même en aval. Les coupures à l’entrée et
à la sortie du collège sont brutales. La gestion de la carte scolaire ne peut
sans doute être uniforme. Le respect de la carte scolaire vise à maintenir la
mixité sociale, si cet objectif n’est pas respecté, cela conduit à un effet inverse
278
ème
Synergies Algérie n° 7 - 2009 pp. 277-288
Naima Benammar
L’enseignement/Apprentissage
...