La Crise De 1973
Dissertation : La Crise De 1973. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yanniiss • 16 Mars 2014 • 9 786 Mots (40 Pages) • 1 496 Vues
PLAN
Introduction
I/ La crise de 1973, un phénomène multifactoriel
A) Un dérèglement progressif de la croissance
1. L’association inédite de l’inflation et du chômage
2. L’effondrement du Système monétaire international de Bretton Woods
B) Un désordre amplifié par la crise pétrolière
1. Un contexte géopolitique mouvementé : la fin de l’hégémonie des majors
2. La hausse des prix du pétrole et la dépendance des pays importateurs
II/ Une remise en cause globale des modèles existants
A) Les effets matériels de la crise et la volonté de la juguler
1. L’aggravation généralisée des déséquilibres
2. La volonté forte de juguler la crise
B) Une profonde remise en cause du modèle économique existant
1. La revendication pérenne des héritages historiques
2. La réorientation idéologique liée à une crise d’un type nouveau
Conclusion
LA CRISE DE 1973
INTRODUCTION :
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le pétrole est une ressource qui a pris une importance considérable, tant d’un point de vue économique que géopolitique. En effet, les principaux troubles survenus dans le dernier quart du XXème siècle restent liés en grande partie à l’approvisionnement en ressources pétrolières.
Afin de comprendre au mieux les causes, les manifestations et les effets de la crise de 1973, il convient de tenir compte du contexte historique d’alors. Cette place prépondérante se matérialise donc de manière ostensible par le déroulement de grandes batailles pour la possession des puits de pétrole, denrée devenue éminemment stratégique étant donnée le nombre important de bâtiments navals, de véhicules blindés et d’avions utilisés pendant le conflit. La bataille de Stalingrad qui se déroule de septembre 1942 au mois de février 1943, suivie par celle de Kourk, située dans le sud de la Russie, qui a lieu de juillet à août 1943, ont opposé l’Allemagne à la Russie sur l’enjeu de la détention des gisements d’hydrocarbures qui caractérisent la région du Caucase. De même, la bataille d’El-Alamein ayant opposé, de la fin du mois d’octobre à novembre 1942, les britanniques et leurs alliés au Reich allemand aidé par le royaume d’Italie, trouve sa source dans la volonté du Royaume-Uni d’empêcher les Allemands de s’approprier le pétrole de Moyen-Orient. Il est également possible d’établir un lien logique entre la politique adoptée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dans l’optique de juguler la tendance expansionniste du Japon, et l’attaque de la base navale américaine de Pearl Harbor. En effet, quelques mois auparavant, les Etats-Unis mettaient en place un embargo contre le Japon, conduisant à un amoindrissement de l’approvisionnement en pétrole de ce dernier et réduisant ses chances de poursuivre sa conquête de l’Asie du Sud-Est.
En Iran, le shah Mohammad Reza Pahlavi1 est contraint d’abdiquer du fait de l’invasion de son pays par les Britanniques et les Soviétiques. En effet, le dirigeant iranien ayant officiellement choisi de rester neutre tout au long du conflit, il avait refusé l’accès à son territoire aux puissances belligérantes. Or la nécessité impérieuse pour celles-ci de transporter du matériel de guerre et de protéger les zones pétrolières des ambitions de l’Allemagne, les conduit à envahir l’Iran en août 1941 et à contraindre le shah à quitter le pouvoir. Après le second conflit mondial, la ressources pétrolière prend une place de plus en plus importante dans le jeu des relations internationales et, dès 1960, elle supplante même le charbon en tant que matière première dans la production industrielle.
Malgré la succession de ces divers événements historiques et les évolutions protéiforme du contexte économique et social, la crise demeure un phénomène bien identifié et faisant l’objet d’une définition précise. Elle s’analyse généralement en un « retournement brutal de la conjoncture économique se traduisant par un déséquilibre économique entre une offre pléthorique de biens et de services et une demande limitée, immédiatement suivie par la contraction de l’activité économique qui s’oppose à l’expansion2 ». Toutefois, cette perception tend à être abandonnée au profit de la désignation de « la phase même de contraction ou de dépression ou une conjoncture générale déprimée, (…) 3». L’emploi de ce terme est marqué par son ambiguïté car il désigne aussi bien un simple basculement caractéristique d’un cycle « Juglar4 » que l’un de ces dysfonctionnements économique révélant des changements structurels profonds dans les sphères économique et sociale.
La crise de 1973 est donc l’occasion de s’interroger sur l’importance de la rupture qu’elle a provoquée et sur l’effectivité de l’entrée des pays occidentaux dans une « nouvelle ère ». Ces bouleversements ont également permis de se questionner sur l’ampleur des conséquences, pratiques et théoriques, d’une telle crise.
La crise de 1973 procède de multiples déséquilibres économiques déjà existants qui sont aggravés par le choc pétrolier (I). Ces bouleversements influent sur les mécanismes de l’économie et sur l’action politique mais également dans l’analyse théorique des crises (II).
I/ La crise de 1973, un phénomène multifactorielle
Les désordres préexistants à la crise de 1973 sont amplifiés par la hausse des prix du pétrole.
A) Un dérèglement progressif de la croissance
1. L’association inédite de l’inflation et du chômage
Malgré le caractère soudain qui lui est généralement associé,
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