La Corée Du Nord
Compte Rendu : La Corée Du Nord. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar luimeme • 15 Avril 2013 • 561 Mots (3 Pages) • 791 Vues
Pour le Japon, la perspective d’une réunification « à l’allemande » du peuple coréen, même si elle est fort peu probable à court terme, demeure une éventualité qu’elle n’exclut pas, et qu’elle redoute même. En effet, les conséquences d’une Corée réunifiée seraient très dommageables pour l’économie japonaise: Tokyo se verrait alors contrainte de rivaliser avec les deux locomotives chinoises et coréennes. Cette analyse vient d’ailleurs d’être corroborée par une étude de la prestigieuse Goldman Sachs qui estime que le nouvel Etat coréen pourrait bien se classer au huitième rang économique mondial d’ici 2050, devant la France, l’Allemagne… et le Japon. Cette puissance économique pourrait se doubler d’une puissance politique avec laquelle la nouvelle Corée tenterait de déstabiliser ou de menacer les intérêts de son rival japonais, par exemple en jouant sur les scandales politico-financiers de la classe politique nippone ou sur le levier non négligeable que représentent les quelques 600 000 Coréens résidant au Japon dont le statut social et politique n’est toujours pas reconnu. Par ailleurs, la présence d’une seconde puissance nucléarisée sur son front occidental persuaderait Tokyo de nucléariser son arsenal militaire afin de pérenniser son intégrité territoriale et de préserver l’équilibre dans la région. Face au conflit inter-coréen, le Japon s’estime de plus en plus vulnérable, surtout que sa dépendance militaire vis-à-vis des Etats-Unis s’est vue maintes fois critiquer par son opinion publique au cours de la dernière décennie. L’importance croissante du budget japonais consacré à la défense et à la sécurité (48 milliards d’euros en 2008) démontre bien que Tokyo prend très au sérieux les menaces qui pèsent sur son avenir
Pour les Etats-Unis, les risques de prolifération nucléaire et/ou de transfert de technologie fissile servent de prétextes pour maintenir des forces armées en Corée du Sud et au Japon, formant ainsi une sorte de ceinture militaire face à une Chine aux aguets. Trois objectifs spécifiques sous-tendent la stratégie nord-coréenne de Washington: la lutte contre la prolifération nucléaire, la dénuclarisation de la Corée du Nord et l’ouverture de discussions bilatérales à ce sujet avec la Chine. Déjà sous l’administration Bush a été mise en place, avec la collaboration du Japon, une initiative de sécurité anti-prolifération visant à développer les capacités d’interception des vaisseaux nord-coréens transportant du matériel nucléaire. Or, cette manœuvre a été gravement affaiblie par l’absence de participation des Sud-Coréens et des Chinois. Washington s’est également engagé dans un processus de négociation à six (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Russie et Japon) dans le but de trouver une solution viable au problème posé par le nucléaire nord-coréen. S’il est peu vraisemblable que les discussions du sextette amènent Pyongyang à se dénucléariser, il est en revanche possible qu’un accord de contrôle des réacteurs nord-coréens soit signé en échange d’une aide économique supplémentaire: c’est ce que l’administration Obama s’emploie à obtenir depuis la reprise des hostilités par Pyongyang en juillet dernier. La carte maîtresse des Etats-Unis dans sa stratégie nord-coréenne reste cependant le régime chinois: l’objectif primordial de Washington
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