Education thérapeutique : la colostomie

Education thérapeutique/éducation à la santé.

1 – Présentation de la personne

Mr P. Jean-Claude, 44 ans, est né le 14/09/1971 à Nantes. Il mesure 1m78 pour 77 Kg (IMC = 24).

Sans enfant, il est marié mais une procédure de séparation familiale est en cours. Mr P est analyste financier, et vit dans la banlieue nantaise, dans une maison. Il est autonome physiquement et psychologiquement pour l'ensemble des actes de la vie quotidienne.

Mr P est hospitalisé depuis le 24/03 pour la création d'une colostomie de décharge, sur un adénocarcinome rectal compliqué d'un syndrome occlusif induit par la tumeur volumineuse en place, non opérable actuellement. Entré le 20/03 dans le service de médecine Interne du CHU de Nantes pour altération de l'état général (-10kg en 1 an).

Mr P n'a aucun antécédent particulier (dents de sagesse en 2001) et est allergique à la pénicilline.

Le bloc opératoire était le 24/03, et il a été fait une colostomie de décharge gauche par laparotomie. Dans le même temps opératoire, un chambre implantable sous claviculaire gauche a été posée. La colostomie est prévue temporaire, le temps de suivre l'évolution de la tumeur en place.

Mr P. possède un drain coupé/appareillé avec une poche. La laparotomie a été fermée avec des agrafes, qui sont en place, et la cicatrice est propre et non inflammatoire.

C'est sur l'utilisation de la colostomie qu'a portée mon temps d'éducation thérapeutique.

2 – Le projet d'éducation

L'éducation thérapeutique s'est déroulé dans le service : Clinique de Chirurgie Digestive et Endocrinienne (CCDE) au CHU Hôtel Dieu de Nantes, au 3é étage aile Est. Service en restructuration qui accueil les pathologies liées au système digestif et endocrinien nécessitants un traitement chirurgical.

L’éducation thérapeutique du patient (ETP), comme définie par l'HAS (Haute Autorité de Santé), « vise à aider les patients à gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle est un processus continu, qui fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient ». Elle permet au patient d’acquérir et de maintenir des compétences en auto-soin :

Soulager les symptômes,

Prendre en compte les résultats d'une auto-surveillance,

Réaliser des gestes techniques et des soins,

Mettre en œuvre des modifications de mode de vie,

Prévenir des complications évitables,

Faire face aux problèmes occasionnés par la maladie,

Impliquer son entourage dans la gestion de la maladie

La loi HPST du 21 Juillet 2009 à posé un cadre législatif autour de l'ETP, l'inscrivant dans le parcours de soin du patient et ayant pour objectif de « rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements et en améliorant sa qualité de vie ».

Dans le référentiel d'activités des actes et techniques infirmières, défini par le code de la santé publique (article 4311-1), inscrit l'ETP dans le rôle propre de l'infirmier : « L'infirmière ou l'infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement ». L'article 4311-2, lui, ajoute que les soins infirmiers sont donnés : « dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle ».

De ces cadres législatifs, on peut ainsi dégager des concepts liés à l'éducation thérapeutique :

L'alliance thérapeutique (MATEO Marie-Claude, Les concepts en sciences infirmières) lié a Freud et à l'histoire de la psychanalyse (Freud, 1937 : pacte avec l'ego du patient, contrat psychologique entre le patient et le thérapeute). Inscrit dans la relation thérapeutique entre un soignant et un soigné, l'alliance thérapeutique est basée sur la mutualité, la confiance et l'acceptation plus ou moins implicite d'influencer (soignant) et de se laisser influencer (soigné). On peut ainsi souligner aussi la nécessité d'un but commun pour le soignant et le soigné.

La confiance (MANGEMATIN Vincent, Les concepts en sciences infirmières) définie comme « l'acceptation par un individu de s'exposer à l’opportunisme de l'autre », « Une croyance particulière dans les actions ou le résultat des actions entreprises par autrui ». Elle nécessite des échanges entre le soignant et le soigné pour apparaître.

L'apprentissage (JEANGUIOT Nicole, Les concepts en sciences infirmières) qui s’intéresse à la capacité d'une personne à acquérir des savoirs et des savoirs-faire et qui nécessite la présence d'un accompagnant professionnel qualifié, et en capacité de transmettre les gestes et savoirs que le soigné doit acquérir.

3 – Choix et argumentation du projet

Population cible : personne de 44 ans, ayant une modification du mode de vie (porteur d'une nouvelle colostomie) et nécessite

...