Évolution des mouvements éducatifs nationaux
Étude de cas : Évolution des mouvements éducatifs nationaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar grandghana • 3 Mars 2014 • Étude de cas • 4 334 Mots (18 Pages) • 783 Vues
Histoire et évolution des mouvements d’éducation populaire
par Bernard Kervella
« L’éducation rend les citoyens indociles et difficiles à gouverner »
CONDORCET
Sommaire
Préambule
Introduction
I – Histoire des mouvements d’éducation populaire
I-1 Le cadre institutionnel
I-2 Les courants de pensée
I-2-1 Le courant laïque
I-2-2 Le courant religieux
I-2-3 Le courant ouvrier
I-2-2 Une interpénétration progressive
II- L’éducation populaire aujourd’hui
II-1 Des objectifs communs malgré des projets différents
II-2 Les difficultés de l’éducation populaire
II-3 Clarifier les buts de l’éducation populaire
III- Un nouveau venu
Bibliographie
Préambule
Toute lecture de l'histoire est idéologique. Il suffit de regarder les histoires de la Révolution
française depuis deux siècles pour s'en convaincre. Une histoire de l'éducation populaire n'échappe
pas à cette règle.
Au regard de l'Histoire, il n'y a pas de définition unique mais une pluralité de définitions de
l'éducation populaire. Les acteurs s'accordent à penser que l'éducation populaire consiste à
permettre à tous d'acquérir des connaissances pour comprendre le monde, s'y situer,
participer à la vie du pays, être un citoyen actif, transformer ce monde… On retrouve dans
cette définition la notion d'instruction pour tous, de liens avec la République et la citoyenneté ainsi
que la question de la transformation sociale et politique (1) (2).
Introduction
Attac se définit comme un mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action. Ses objectifs sont
donc en premier lieu de former et d’informer les citoyens des évolutions sociales et politiques. A
partir de cette définition, il convient de montrer comment Attac France s’inscrit dans l’histoire des
mouvements d’éducation populaire.
I-Histoire des mouvements d’éducation populaire
L’histoire de l’éducation populaire s’inscrit comme un processus de développement non linéaire.
Ses périodes d'émergence succèdent généralement à de grands changements politiques. C'est
l'aspiration démocratique qui fédère le mieux les partisans de l'éducation populaire. Par-delà ce
ciment commun, l'éducation populaire se définit traditionnellement par son idéologie, ses acteurs,
ses pratiques, ses publics… Ceci peut alors donner lieu à de multiples définitions et interprétations.
L'éducation populaire peut être un élément moteur de projets contestant la société actuelle pour
bâtir le monde de demain en inventant les rapports sociaux et les activités d'une société plus
démocratique et solidaire.
Dans un premier temps, nous évoquerons l’évolution du cadre institutionnel de l'éducation
populaire. Dans un deuxième temps, nous verrons quels sont les courants de pensée qui l'ont forgée.
I-1 Le cadre institutionnel
Il est difficile de situer un point de départ chronologique de l'éducation populaire. Disons, pour
simplifier, qu'elle date de Condorcet. En avril 1792, Marie-Jean Caritat, marquis de Condorcet (3
), fait naître devant la Convention le concept prometteur de l'éducation permanente. Il affirme alors
« que l'instruction ne doit pas abandonner les individus au moment où ils sortent de l'école : qu'elle
doit embrasser tous les âges, qu'il n'y en a aucun où il n’est pas utile d'apprendre car l'instruction
doit assurer aux hommes, dans tous les âges de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances
ou d'en acquérir de nouvelles ».
A partir de 1850, l'enseignement va faire l'objet d'un développement important. Tout d'abord, la loi
Falloux confie à l'Eglise l'enseignement primaire, faisant ainsi naître l'anticléricalisme scolaire. A
partir de 1864, la Première Internationale va souvent aborder les problèmes d'instruction dans ses
débats. Et en 1866, Jean Macé crée la Ligue de l'Enseignement qui se positionne pour un
enseignement démocratique, et surtout laïque, en réaction à la loi Falloux.
- La Ligue de l’enseignement (1866) (4)
Dignes héritiers de 1789, les premiers membres de la Ligue croient à la raison et au progrès. Ils
agissent pour l'éducation populaire : création de bibliothèques, de cours publics, de sociétés
ouvrières d'instruction, de centres d'enseignements pour jeunes filles... tout en revendiquant la prise
en charge par l'État de l'instruction publique ouverte à tous. En fait, la Ligue
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