Liberté de conscience et liberté d'expression

Liberté de conscience et liberté d’expression

Si la liberté de conscience est absolue, qu’en est-il de la liberté d’expression ?

Dans cette question se pose déjà comme acquis ou postulat que la liberté de conscience serait  absolue.

Il nous faut avant tout définir ce qu’est la liberté de conscience et la liberté d’expression.

La liberté de conscience

La notion de conscience dont l’origine latine signifie connaissance partagée, confidence ou complicité, correspond à la connaissance intime de son lieu intérieur, de son propre état, de ses impressions, ses idées, de ce que nous pensons du bien comme du mal, c’est notre for intérieur. C’est le lieu où l’on juge et décide.

La liberté de conscience se définit comme étant un droit pour tout individu de choisir les idées qui gouverneront sa vie. Cette liberté de choisir ou pas une religion, la liberté de refuser tout dogme ou d’afficher sans crainte son agnostisme ou athéisme. La liberté de conscience permet de choisir son orientation spirituelle de pouvoir changer d’opinion sans devoir rendre compte qu’à sois même.

C’est au siècle des lumières, qu’émerge cette liberté de conscience permettant une stricte séparation entre la sphère privée avec les croyances individuelles qui là font l’objet de liberté absolue et une sphère publique qui n’interfère en aucune façon avec les choix individuels de croyances.

Chaque individu est libre de faire des choix en conscience sans influence de dogme ou autres contraintes. Ou tout simplement ne faire aucun choix.
La liberté de conscience dans notre droit républicain est une émergence plus large que la liberté d’opinion ou d’expression. « Nul ne doit être inquiété par ces opinions » mais le droit rajoute aussi, « tant que la manifestation de ces opinions, ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Cette liberté de conscience est-elle si absolue que cela ? Cette liberté consiste à pouvoir faire ou penser tout ce qui ne nuit pas à autrui. C’est ce que nous pouvons qualifier de liberté de conscience Publique. Ce droit naturel que chaque individu dispose, n’a de bornes que celles qui permettent à d’autres individus de jouir de ces mêmes droits. Notre liberté de conscience est absolue si elle ne se manifeste et évolue que dans notre for intérieure mais la liberté de conscience publique elle ne peut être absolue. De ce fait, la liberté de conscience publique fait écho à la liberté d’expression.

La liberté d’expression

La liberté d’expression est-elle un droit absolu ? Ou peut-on parler de liberté d’expression responsable ? La liberté d’expression peut-elle investir l’espace du sacré ? La liberté d’expression fait-elle écho à la liberté de conscience ?

En démocratie la liberté d’expression est un élément prépondérant. On mesure le degré de maturité d’une démocratie par  l’importance que peut avoir la liberté d’expression dans cette démocratie. Et la place qu’elle occupe dans ses textes fondateurs ou ses lois.

Le premier amendement de la constitution américaine place ce principe en exergue.

De même l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 48 y fait référence.

"Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit".

En France,  des restrictions peuvent être apportées à l'exercice de la liberté d'expression, dès lors qu'elle entre en conflit avec d'autres objectifs comme le droit à la vie privée ou le champ de la liberté d’expression viendrait à diffamer plutôt qu’à informer. C’est ce que la presse doit gérer et intégrer dans son quotidien.

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