Le Multiculturalisme

LE MULTICULTURALISME AUX ETATS-UNIS

Les différentes parties de cette note sont d’inégale importance afin d’insister sur certains aspects de l’histoire des Etats-Unis permettant de mieux comprendre le sujet proposé.

RAPPEL DES ELEMENTS ESSENTIELS RELATIFS A L’IMMIGRATION AUX ETATS-UNIS

Les colons commencent à s’installer au XVIIème siècle. C’est en 1620 que les 102 pèlerins du May Flower, en provenance des Provinces-Unis (Pays Bas), débarquent sur la côte est dans la région qui va devenir le Massachusetts. Cet Etat va former, avec le New Hampshire, le Connecticut et Rhode Island, la Nouvelle Angleterre peuplée de puritains protestants dont la rigueur et l’austérité marqueront la mentalité des Américains blancs originaires d’Europe du nord. Boston va devenir la grande ville de la Nouvelle Angleterre.

Plus au sud, un autre groupe de 4 colonies ( New York, New Jersey, Delaware et Pennsylvanie ) possède une population d’origine hollandaise, suédoise et britannique. La grande ville est Philadelphie, 30.000 habitants, capitale de la Pennsylvanie, peuplée de Quakers vertueux, travailleurs et dont les mentalités sont assez proches de celles des colons de la Nouvelle Angleterre.

Enfin, encore plus au sud les 5 colonies du groupe du sud : le Maryland, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et la Géorgie. C’est dans ces colonies que l’esclavage est répandu.

Ce sont ces 13 premières colonies qui, un siècle plus tard, ont entrepris la guerre d’Indépendance contre l’Angleterre, proclamé la Déclaration d’Indépendance en 1776 et obtenu celle-ci par le Traité de Versailles en 1783.

Tout au long du XIXème siècle, le flux migratoire va s’amplifier, la provenance des immigrants va se modifier et, ainsi, la conquête des territoires de l’Ouest va pouvoir se réaliser de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique (la Frontière).

De 1800 à 1848, les immigrants sont originaires d’Angleterre, d’Ecosse et des pays scandinaves. A partir du milieu du XIXème siècle les Irlandais catholiques, frappés par la famine dans leur pays, affluent en Amérique.

A partir de 1848, la vague migratoire grossit et, fait remarquable, l’apport des Allemands dépasse celui des Britanniques ou des Scandinaves. C’est une première inflexion dans l’origine des migrants.

Au cours du dernier tiers du XIXème siècle, les immigrants viennent de plus en plus d’Europe centrale et orientale ( Russes, Polonais, Juifs…) et d’Europe méditerranéenne ( Italiens, Grecs…) .Sur le plan religieux, aux protestants installés, viennent s’ajouter des chrétiens catholiques, des chrétiens orthodoxes et des représentants du Judaïsme sans oublier les musulmans.

De 1860 à 1910, La population américaine est passée de 31 millions à 90 millions, soit un triplement en 50 ans. Elle n’était que de 4 millions en 1790. Au cours des dernières années du XIXème siècle et des premières années du siècle suivant, le nombre annuel d’immigrants est d’environ un million ( 1905= 1 million ). Les autorités fédérales organisent d’une manière plus systématique l’immigration : ainsi tous les immigrants doivent passer par le centre de Ellis Island, dans la baie de New York à partir de 1892.

Les nouveaux immigrants ont l’ardent désir de devenir des citoyens américains. Ils constituent une main-d’œuvre précieuse, des consommateurs nombreux et des pionniers pour occuper les territoires vides à l’ouest de la chaine montagneuse des Appalaches. Mais les Blancs d’origine anglo-saxonne protestants (WASP) commencent à s’inquiéter : la prédominance de leur culture ne serait-elle pas menacée ? Les syndicats de salariés, eux aussi s’inquiètent. Les nouveaux travailleurs immigrés ne constituent-ils pas une main d’œuvre bon marché pour les employeurs qui tirent les salaires à la baisse ? La tension est vive en Californie en raison d’une population asiatique de plus en plus nombreuse. Aussi, en 1882, le Congrès des Etats-Unis adopte-t-il une loi ( Chinesse Exclusion Act ) qui suspend pendant 10 ans l’immigration des Chinois ( suspension qui peut être renouvelée ). En 1904, cette mesure d’interdiction devient permanente. Les Japonais sont également concernés, mais le contrôle de l’immigration est plus souple et fait l’objet d’un Gentleman’s agreement en 1907-1908 entre le gouvernement américain et le gouvernement japonais qui s’engage à limiter les départs.

A la veille de la Première guerre mondiale, 14% des Américains sont nés à l’étranger.

En matière de restriction de l’immigration, le grand tournant se situe après la Première guerre mondiale. Les Américains veulent une Amérique authentique et une Amérique prospère.

Une Amérique authentique : les lois de 1921 et de 1924 instituent les règles des quotas qui vont considérablement réduire l’immigration. Certaines catégories de migrants deviennent indésirables : les Méditerranéens, les Slaves, les Asiatiques.

En revanche, les Britanniques, les Scandinaves, les Allemands sont considérés comme acceptables.

La loi de 1921 : elle détermine des quotas nationaux. Chaque année, l’Amérique accueillera, par pays, au plus 3% de la population de ce pays installée aux Etats-Unis en 1910 et née à l’étranger. Exemple donné par André Kaspi, dans son livre « Comprendre les Etats-Unis d’aujourd’hui » : au recensement de 1910, il y avait, sur le territoire américain, 877.719 résidents anglais, naturalisés ou non, nés en Angleterre. Dans ces conditions, en appliquant le quota de 3%, seulement 26.331 Anglais pourront émigrer annuellement en Amérique. La même règle s’applique aux autres pays sauf à l’Amérique latine et au Canada plus favorisés. Les données suivantes sont assez souvent contenues dans le livre d’A. Kaspi.

La loi de 1924 est encore plus restrictive : le quota est de 2% et l’année de référence est 1890, plus favorable aux Anglo-saxons. L’immigration annuelle acceptée tombe à 161.900 personnes. A l’Europe du nord et à l’Europe de l’Ouest sont ainsi attribuées 82% des quotas, à l’Europe orientale 16% et à l’Europe méditerranéenne 2%.

La politique des quotas, la crise de1929 et ses conséquences, la Seconde guerre mondiale ont considérablement réduit le flux migratoire. Ainsi, de 1931 à 1945 l’excédent des arrivées sur les départs est d’environ 200.000 personnes seulement.

Dans les années qui suivent la fin de la guerre, les Etats-Unis vont accueillir des réfugiés politiques : Européens de

...