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Resumé Cas clinique

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Par   •  20 Octobre 2021  •  Résumé  •  1 754 Mots (8 Pages)  •  352 Vues

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Master 1ère année

PSYCHOPATHOLOGIE APPROFONDIE

Pr. Albert Ciccone

DANIEL

Daniel prend contact avec un psychologue sur les conseils de son épouse. Au téléphone, il dit qu’il a « quelques petits problèmes dont il a envie de parler. » Lors de la première rencontre, il précise que son épouse lui a donné le nom du psychologue depuis plus d’un an mais qu’il a tardé à prendre contact parce qu’il pensait que les choses allaient « se tasser toutes seules. » Il vient à cause d’un « sentiment de vide. » Il se sent un peu « comme une machine qui tourne en rond. » Il a beaucoup de relations, vit très entouré mais ce sont « des copains et des copines, des connaissances. » Il n’arrive pas à partager quelque chose de véritablement profond avec quelqu’un. Il aimerait pourtant vivre un vrai partage, un échange total, une communication sans barrière et en toute confiance. C’est toujours ce qu’il cherche, ce qu’il essaie de faire, construire une relation profonde, exclusive, mais ça ne marche jamais.  

Il a 35 ans. Il est marié sans enfant : « C’est encore trop tôt. » Il est le deuxième d’une fratrie de deux. Son frère, qui a trois ans de plus que lui, a divorcé puis s’est remarié. Il admire ce frère qui a pu, en quelques mois, reconstruire une vie affective heureuse. Daniel a monté une petite entreprise d’informatique dans laquelle il travaille seul. Il précise qu’il n’a jamais réussi à travailler avec une autre personne. Il a toujours l’impression que l’autre profite de lui et ne joue pas « franc jeu. » En fait, il veut tout contrôler et se sent finalement bien comme ça. Mais le côté affectif lui manque. Il rêve parfois d’une collaboratrice avec laquelle il pourrait nouer « une tendre complicité et plus, si affinité. » Mais il y a le vide, toujours. Il s’entend bien avec son épouse mais « avec le temps, comme dit Léo Ferré, tout s’en va. » Cette dernière est infirmière et à cause de ses horaires de travail, ils se voient finalement assez peu. Il a cru, au début de la relation avec sa compagne, qu’il trouverait chez elle ce qu’il cherchait, « mais le quotidien tue la spontanéité : comment rester émotionnellement vivant avec le loyer, l’électricité et les impôts ? » Lors de ce premier entretien, il parle de son enfance : un père « sympa » mais un peu « effacé » ; une mère « omniprésente » qui posait des questions sur tout et devinait toujours tout. Il précise que les relations étaient plus tranquilles avec son père qui était « toujours un peu effacé sauf pour le tiercé du dimanche. On était incollables sur les chevaux, les jockeys et les écuries. » Il n’a pas de souvenir d’enfance marquant. « Pas de bonheur, pas de malheur non plus. » La famille n’était pas très fortunée mais ils ne manquaient de rien. Le climat était peu dynamique. Daniel était plutôt timide, mais pas renfermé.

Il se souvient d’un rêve, d’un « cauchemar plutôt », qu’il avait fait quand il avait 9 ou 10 ans. Ça se passait dans la cuisine de l’appartement où il vivait avec ses parents. En face de lui il y avait sa mère et son père un peu en retrait. Sa mère le regardait fixement, il avait la sensation de se dissoudre, et de devenir aveugle. Il essayait d’appeler mais aucun son ne sortait de sa bouche. « C’était ma mère et c’était pas ma mère » dit-il. Puis il ajoute qu’il a toujours eu la sensation de ne pas être quelqu’un d’intéressant. « Ma femme me dit tout le temps qu’au fond je suis un dépressif et qu’il faudrait que je prenne des cachets pour sortir de là. »

Le psychologue lui propose un travail en face-à-face au rythme d’une séance par semaine.

Lors de la première séance, Daniel parle de ses relations amicales, et explique qu’il a besoin d’avoir toujours des relations très privilégiées avec ses amis, ou plutôt ses amies (car ce sont essentiellement des femmes). Il cherche avec chacune une intimité exclusive et va toujours plus loin dans ses demandes : « Quand j’ai une relation avec une femme, je vais toujours à la limite, toujours au-delà de ce que l’autre peut me donner. Je ne suis jamais excessif, mais je demande toujours un peu plus que ce que l’autre me donne. Mes demandes ont bien sûr souvent une connotation sexuelle : si l’autre est pudique, j’insiste seulement pour la voir en pyjama ; si elle est naturellement peu pudique, j’insiste pour la voir nue. Si l’autre ne me donne pas ce que je demande, j’insiste une fois. Au deuxième refus, elle ne m’intéresse plus. J’étais prêt à lui donner ma vie, mais après elle peut mourir devant moi je ne ferai rien. »

Il donne l’exemple de sa belle-sœur, lorsqu’elle était en instance de divorce avec son frère. Il l’a beaucoup aidée car elle déprimait et pleurait sans cesse. « Je passais des heures au téléphone avec elle, je la consolais, j’étais le seul à qui elle parlait. Une fois, j’ai passé la nuit avec elle à parler. Je lui ai dit que je la verrais bien en pyjama, que ça me ferait très plaisir. Le matin, elle s’est levée avec un col roulé et un anorak… J’ai été très déçu. Maintenant elle ne m’intéresse plus. Je ne ressens pas de la haine quand je suis déçu, ni de la colère, juste de l’indifférence. »

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