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Questionnement éthique

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Par   •  28 Décembre 2022  •  Compte rendu  •  2 602 Mots (11 Pages)  •  244 Vues

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Les soignants sont appelés à vivre en permanence des situations difficiles : fin de vie, vieillesse, handicaps et bien d'autres. Parfois malgré les nombreuses lois qui entourent les soins , certaines situations nous confrontent à nos pensées profondes et nos convictions. C’est grâce à l’éthique que nous pouvons parfois répondre à cela.

L'éthique est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux et dont le concept est donc très proche de celui de la morale. Cette réflexion s’intéresse à nos rapports avec autrui. En éthique professionnelle, la réflexion porte sur les valeurs qui motivent les conduites des professionnels et qui sont actualisées dans les codes de déontologie.

Quelles sont les différentes problématiques éthiques auxquelles cette équipe est confrontée et quels questionnements suscite cette situation clinique.

Cette situation, en plus du chagrin qu’elle apporte à la famille relève plusieurs problèmes éthiques, tout d’abord la continuité ou l'arrêt des soins. En effet, le diagnostic suppose que l’état de santé de Thibault ne s'améliorera pas. L’équipe soignante qui s’occupe du patient diverge quant à la continuité des soins. Une partie de l’équipe pense qu’il n’est pas concevable de faire durer la situation pour le bien-être de la famille, une autre partie de l’équipe pense qu’il faudrait évaluer l’évolution clinique de Thibault avant de prendre une décision.

Rappelons que la loi Claeys- Leonetti du 2 février 2016 met à disposition les directives anticipées et la désignation de la personne de confiance pour permettre à tous les citoyens d’exprimer leurs volontés même hors d’état de le faire. Les directives s'imposent aux médecins et aux équipes même si celles-ci sont contraignantes.

Thibault avait rédigé ses directives anticipées, dans laquelle il avait mentionné la continuité des soins en accord avec la personnes de confiances qu’il avait désigné en sa femme. Cette dernière s’oppose totalement à l’arrêt des soins, ce qui n’est pas sans rappeler l’affaire “Vincent Lambert” , qui est une affaire médico-politique française liée au débat sur l’acharnement thérapeutique, le droit des personnes handicapées et l’euthanasie qui opposait les parents de celui-ci au CHU de Reims et à l’épouse de Vincent, en revanche dans cette affaire, ce dernier n’avait pas fait part de ses directives anticipées. S’en était suivi une bataille juridique qui dura une dizaine d’années.

Dans la situation de Thibault, doit -on se fier uniquement à la parole du médecin, nous pouvons tout de même nous demander si il n’est pas nécessaire de procéder à des examens plus approfondi, par exemple en faisant appel à un neurologue ou neurochirurgien pour approfondir les examens et surtout expliquer clairement à l'équipe ainsi qu'à la famille les différentes possibilités d’évolution si il en a. Cela permettrait d’éclairer la situation et de laisser un peu de répit pour accepter et commencer un processus de deuil.

De plus, nous ne connaissons pas la position de la famille de Thibaut, ses parents et ses frères et sœurs. Ceux- ci pourrait contribuer à prendre une décision final pour Thibault et sa femme.

L’autre situation éthique à laquelle l’équipe doit faire face c’est le prélèvement de gamète post mortem, Le terme de PMA post-mortem désigne le fait de poursuivre un processus de procréation médicalement assistée alors que le conjoint d'une femme prête à recevoir un embryon meurt. Cette pratique est interdite en France, mais est cependant autorisée seulement si le couple était déjà engagé, avant le décès d’un des membres du couple dans une démarche d’assistance médicale à la procréation.

Dans cette situation, même si le couple avait émis le souhait d’avoir un enfant, aucune démarche n’a été commencée.

En France avant la date du 29 septembre 2021 la PMA était ouverte aux couples mariés hétérosexuels ou vivant ensemble depuis au moins 2 ans. Après cette date, les couples homosexuels (femmes uniquement) et les femmes seules pouvaient accéder à la PMA. Se pose alors les questions suivantes, y a-t-il une différence entre une femme seule et une femme veuve, bien sûr il faut considérer l’aspect psychologique du travail de deuil. Mais la procréation médicalement assistée prévoit des évaluations médicales et psychologiques pour toutes ces femmes. Nous pouvons également nous interroger sur le développement psychologique de l’enfant issu d’une PMA. Surtout dans le cas qui nous intéresse, en effet qu'elles seront les conséquences pathologiques d’une éventuelle forme de transfert d’image paternelle.

Au-delà du développement de l’enfant, la PMA est autorisé aux femmes homosexuelles et femmes seules, alors les hommes, qu’en est -il pour eux, ceci apporte un autre débat puisque les hommes ne peuvent pas porter l’enfant cela supposerait avoir recours à la GPA (gestation pour autrui), a l’heure actuelle cette pratique est interdite en France, mais se pratique de façon illégale dans d’autre pays.

Au regard de ce cas complexe, vous convenez en équipe, de mettre en place une démarche de réflexion éthique collective. Quels acteurs internes ou externes à l’équipe vous souhaitez convier à cette réunion et justifiez pourquoi ?

Au regard des difficultés que cette situation complexe pose au médecin ainsi qu’à l’équipe soignante nous mettons en place une réunion de concertation pluridisciplinaire éthique (RCPE).

Lors de cette concertation, il conviendrait de faire intervenir quelques membres de l’équipe soignante ayant eu connaissance du dossier, à savoir : une ou deux aides-soignants et un ou deux infirmiers qui ont pu avoir des échanges avec la famille et peut-être eu des retours pouvant influencer cette réunion. En effet, les soignants sont souvent en première ligne dans des services comme celui- ci. Ce sont eux qui recueillent les premières émotions des familles.

L’intervention d’une équipe soignante extérieur à l’établissement (infirmiers, aides-soignants…) pourrait apporter un éclairage supplémentaire concernant la prise en soin de Thibault et les suites de son hospitalisation.

Dans la plupart des réunions de concertation le cadre du service le directeur d’établissement/ des soins sont présents, ici, ils auront pour mission de participer à la mise en œuvre des repères de neutralité. Ils contribueront à renforcer l’un des objectifs de l’instance, la parole. Ils réguleront ces temps de parole. Ils ont également un accès administratif sur le dossier.

Le

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