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L’existence de la société exclut-elle l’autonomie de l’individu ?

Lettre type : L’existence de la société exclut-elle l’autonomie de l’individu ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2015  •  Lettre type  •  4 820 Mots (20 Pages)  •  1 062 Vues

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L’existence de la société exclut-elle

l’autonomie de l’individu?

L’existence de la société exclutelle

l’autonomie de l’individu?

L’existence de la société exclut-elle l’autonomie de l’individu ? La société, pour exister, aurait-elle

pour besoin premier d’instaurer une exclusion à l’encontre de l’individu, considéré a minima comme l’un de

ses constituants et défini par sa quête d’autonomie ? L’existence de la société serait-elle posée et pourraitelle

continuer à être, uniquement à partir de cette exclusion renouvelée ? On peut trouver paradoxal de

conditionner l’existence de la société, si l’on veut bien lui accorder un quelconque caractère positif, à la

mesure d’une exclusion princeps. La société apparaît a priori comme le lieu des lois générales valables pour

tous, ou encore lieu de protection et de garantie de sécurité venant à l’existence de par la cohésion des

individus libres ; cette recherche de cohésion répétée au cours de son histoire exclut-il l’intégration de

l’individu défini comme cherchant à se donner à lui-même sa propre loi, ou à être à lui-même sa propre loi.

Cette question de la loi individuelle, au sens étymologique d’auto-nomos en grec « qui est régi par ses

propres lois », viendrait s’opposer à l’existence de la société : en somme, existence et loi individuelle ne

pourraient co-exister de fait ou en droit et ce du point de vue de la société elle-même. Être et être régi ne

pouvant aller de pair, si être régit appartenait en propre à la dimension individuelle. En quelque sorte, une

question d’échelle prévaudrait à la résolution de notre question : si la société est autonome, au sens

provisoire de « régie par ses propres lois », elle pourrait exister, mais serait dissoute, ou mise à mal, ou

inexistante, si l’individu revendiquait pour lui cette autonomie.

Comme dans toute considération sur l’existence d’entités, on ne peut que se situer, au départ,

dans le champ de l’abstraction et gommer le temps et l’histoire pour traiter notre sujet. Ce que nous signalait

déjà l’opposition possible entre loi et existence se trouve redoublé par nos objets mêmes : société et individu

appellent un traitement générique, hypothétique, an-historique. Toutefois, si l’abstraction paraît un moment

indispensable pour penser les conditions de possibilité de toute société comme de tout individu pris du côté

de son autonomie, seul un examen réintégrant une dimension historique, dans laquelle la société existe

toujours déjà dans son épaisseur spécifique et locale, peut nous permettre d’avancer une réponse. La tradition

philosophique l’a confirmé, à travers la théorie du contrat de Hobbes notamment, mais aussi les pensées

s’efforçant de mobiliser ou de définir l’individu. En ce sens, pour penser la société et l’autonomie de

l’individu, on aurait besoin d’une étape heuristique consistant en la mise à part des aspects pourtant

constitutifs des sociétés et des individus : d’un côté l’existence comme réelle, effective et de l’autre,

l’autonomie comme moteur de l’individualité. En somme, derrière cette opposition se joue l’opposition de

l’universel et du particulier : la société ne se constituant et n’existant qu’en excluant le particularisme

individuel sous sa forme exacerbée que représenterait l’autonomie. Mais en quoi l’autonomie définit-elle

l’individu et constitue ce que doit limiter la société pour exister ? Et en quoi l’existence de la société serait

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conditionnée à une exclusion d’une caractéristique a priori fondamentale de l’individu ? La nécessité de

convoquer deux entités sous la forme d’abstractions aurait pour fonction de mobiliser et de s’inscrire dans la

dialectique du tout et de la partie, de l’universel et du particulier. En somme, l’individu autonome et la

société existante seraient deux éléments abstraits permettant de penser une genèse – celle de la société – dont

la persistance (l’existence) aurait pour condition d’exclure l’autonomie de l’individu comme n’étant pas une

quête sociale de par précisément son caractère particulier. Voyons si cette exclusion permet à la société

d’exister véritablement et mesurons ici la fonction de cette abstraction que suggère notre énoncé pour

évaluer la question du particulier et du général dans la tension individu autonome versus société.

Demandons-nous en vertu de quoi l’autonomie de l’individu est à exclure pour qu’existe la société, est-ce de

par son caractère antisocial ? Et en quoi cette conception est nécessairement sous-tendue par une vision

abstraite concernant existence et autonomie qui va à l’encontre de l’épaisseur historique ? Ainsi, le temps et

l’ontologie hors temps, le particulier et le général constituent les pôles encadrant le traitement du sujet :

individu et société ne pouvant se penser sans mobiliser ces dimensions.

Sans prétendre adopter ici

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