L'organisation d'une communication locale

I – L'organisation d'une communication locale

à travers un espace médiatique défini.

Pour commencer, établissons la notion du terme « local ». Le local tend à ne plus être défini comme un territoire mais plutôt comme un lieu de vie dans un espace public local défini au préalable. Le local est en premier lieu, un facteur de proximité, de lien social et d'appartenance social.

La communication locale participe à ce renforcement social et démocratise la vie locale grâce justement à la démocratie médiatique qui s'approprie plus au niveau local que national.

Cette communication locale s'établit dans un espace public, « un espace symbolique, qui requiert du temps pour se former, un vocabulaire et des valeurs communes, une reconnaissance mutuelle des légitimités ; une vision suffisamment proche des choses pour discuter, s’opposer, délibérer. » (Wolton, 2005). La dimension locale participe à cette création d'un espace public local car elle met en avant la proximité des acteurs locaux entre eux et favorise le partage de valeurs communes d'un espace public local définit.

Pour Bernard Miège, avec l'évolution de l'espace public il le distingue en deux catégories. L'espace public urbain qui se caractérise par l'organisation de la ville (collectivités locales) et l'espace public communicationnel (faire une note livre 2010) qui se caractérise lui par une relation étroite entre la vie sociale et les médias. C'est sur ces espace public communicationnel et urbain et ses acteurs que nous allons nous pencher dans cette première partie.

1 - La PQR : un acteur majeur de la vie locale

a) PQR, ses valeurs et son fonctionnement

Premièrement, la PQR a pour but de créer du lien social dans les structures visibles de la vie locale (Jean-François Têtu, 1995). Elle montre les actions de la vie sociale et de l'individu qui est au cœur de vie locale et joue un rôle de médiateur. La PQR se veut être le prolongement de la vie privée vers l'espace public. Elle est l'instrument de cet espace public local car elle est le point convergent des activités sociales locales. Elle tend à créer un effet de miroir pour l'individu dans un espace de diffusion pour pouvoir instaurer une identification de ses lecteurs à la vie sociale décrite par la PQR. Elle est la tête de proue de la communication au sein de l'espace public local.

La PQR fait la promotion du local, elle relate les événements de la vie sociale en ne montrant que le succès visible, le caractère « spectaculaire » d'une information. Elle ne va pas en « profondeur » de l'information car elle considère que la qualité de l'information n'est pas dans le sens d'un approfondissement de la production de l'information mais tourné vers la réussite de cette information par le biais des acteurs de la vie locale.

L'information locale de la PQR n'est plus à la recherche du pouvoir mais du spectacle, elle ne recherche pas la notion de conflits mais au contraire elle se veut être rassurante, rassembleuse et promotionnelle.

Par ailleurs, pour Cégolène Frisque(note auteur), l'information locale se concentre davantage sur les représentants de la vie locale que sur la représentation de celle-ci alors qu'elle est le fondement même d'une information produite par la presse en général.

Depuis maintenant plusieurs années, la PQR comme la PQN a évolué à cause de la concentration de grands groupes médias comme Hersant média ou encore le groupe Dassault.

Citons un exemple comme le Dauphiné Libéré (journal de la région Rhône-Alpes) qui est détenu par le groupe de presse EBRA appartenant au groupe France Est Médias.

Depuis cette concentration de groupes de médias l'information locale devient plus institutionnelle et associative qu'avant. La PQR établit de plus en plus des relations étroites avec les pouvoirs locaux du fait du rachat de la PQR par les grands groupes.

Cependant, le rachat de la presse locale pose un problème, celui de l'information produite et diffusée. Les collectivités locales sont devenues partenaire avec la PQR et du même coup la PQR est « dépendante » de ces collectivités locales...mais pourquoi ?

Le rachat de la PQR par les grands groupes a été fait dans un but d'expansion de la rentabilité économique de ces groupes ainsi qu'une visibilité plus large. Cependant, ces grands groupes ayant des filiales dans plusieurs secteurs activités qui leurs sont très coûteuses ne peuvent pas financer ou très peu la PQR. Ainsi, les grands groupes place la PQR en dépendance financière vis à vis des collectivités locales. Les pouvoirs locaux grâce à ce contrôle influe de plus en plus dans la stratégie éditoriale de la PQR ainsi que dans leurs contenus et de ce fait elle devient plus institutionnalisée et elle se doit d'ériger une information locale montrant l'action des pouvoirs locaux (information institutionnelle). La liberté d'expression pour certains journalistes et leur « professionnalisme » sont remis en cause. L'information produite et diffusée n'est qu'éloges, promotions des pouvoirs locaux. Grâce à la PQR, les pouvoirs locaux sont devenues « des acteurs de la vie locale à part entière » (faire une note avec le titre de l'article de C.Frisque).

b) Un ancrage local

La PQR par définition se caractérise par son identité locale à travers ses contenus, sa communication ou encore sa stratégie éditoriale.

La PQR se donne comme objectif de s'adresser, de rechercher son public dans la notion de « quartier »(faire une note Têtu son livre). Elle va refléter les actions sociales des groupes intégrés à l'espace public local. Elle ne veut pas donner la parole à ceux qui ne l'ont pas au niveau national.

Comme je l'ai dit auparavant, la PQR se veut rassembleuse autour de valeurs, d'une identité et d'une culture communes car elle est le porte parole de son espace public local à l'échelon national.

La PQR a un devoir: faire primer le local au national mais surtout le local

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