Etude de situation AES (DC3)
Étude de cas : Etude de situation AES (DC3). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar skinnyloulou • 30 Décembre 2017 • Étude de cas • 5 840 Mots (24 Pages) • 20 401 Vues
Introduction
J’effectue actuellement une formation d’Accompagnant Educatif et Social en cours d’emploi. Je travaille depuis à présent 3 années dans un foyer de vie pour personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. L’établissement, ouvert depuis 2000, est une association loi 1901 reconnue d’utilité dont la mission est d’affirmer la valeur unique de chaque personne à travers la relation. L’établissement est composé de 3 unités et d’un Service d’Accueil de Jour et accueille 28 personnes dont 23 qui vivent en internat et 5 externes passent la journée au SAJ. L’établissement propose également une place d’accueil temporaire pour une durée de 90 jours répartis sur l’année. Dans chaque unité composée de 8 personnes, un responsable est chargé du bon déroulement de la vie quotidienne et joue un rôle de coordination avec la direction. Les équipes sont constituées de salariés et de volontaires en service civique. L’unité dans laquelle je travaille accueille 7 résidents et dispose de la place d’accueil temporaire qui n’est pas pourvue pour le moment. Je suis dans une équipe composée d’un responsable, de deux salariés et d’un volontaire en service civique. Pour cette étude de situation, j’ai choisi de vous présenter Sarah, une jeune femme de mon unité que je trouve touchante par sa nature à la fois sensible mais aussi pleine d’enthousiasme et de vitalité. J’apprécie aussi sa grande finesse d’esprit qui m’invite régulièrement à réfléchir et à me repositionner. C’est également pour tout cela que je me trouve être sa référente depuis maintenant plus d’une année.
Présentation de la personne
Sarah est une jeune femme de 24 ans, de taille moyenne, brune avec un teint halé. Elle a de grands yeux marron. Elle est arrivée au sein de l’établissement en 2015 après avoir été en IME pendant….années. Elle est la cadette d’une fratrie de 3 enfants et entretient une relation très forte avec sa famille, particulièrement avec sa grande sœur et sa mère qui est aussi sa tutrice. J’ai de nombreuses fois observé cela à travers les discussions que j’ai pu avoir avec sa mère, qui est très présente pour elle et se montre parfois inquiète à son sujet.
Dans ce que j’ai pu voir concernant ses activités au SAJ et dans l’unité, Sarah se montre compétente dans les activités artistiques. Elle a notamment réalisé des peintures et mosaïques en collaboration avec des accompagnants. Pour ce qui est de ses centres d’intérêt, elle fait preuve d’une grande passion pour la musique, particulièrement les chansons des années 80 et demande, chaque jour, à de nombreuses reprises que l’on mette de la musique, elle se met alors à danser et chanter. Dans ces moments, nous constatons qu’elle est capable de mémoriser et de chanter des musiques entières en respectant les paroles et le rythme.
Dans le dossier médical de Sarah, il est précisé qu’elle souffre du syndrome de Sturge-Weber, une malformation vasculaire congénitale provoquée par une mutation génétique. Il se caractérise par un angiome couleur lie de vin présent de la région frontale, occupant les aires faciales et s’étend jusqu’aux mains en passant par les bras. Ce syndrome, qui atteint également le système nerveux, lui provoque la présence d’un glaucome (maladie dégénérative du nerf optique) et entraine des complications neurologiques telles qu’une épilepsie et une déficience intellectuelle. Son épilepsie est contrôlée médicalement mais demeure toujours active et se dénombre à une quinzaine de crises généralisées par an. Ses crises d’épilepsie ont provoquées par le passé une détérioration de ses capacités cognitives et pourraient également entrainer une détérioration psychomotrice. Un suivi régulier par un neurologue est assuré. Au niveau éducatif, d’après l’évaluation de ses capacités effectuée de 2011 à 1013 à l’IME dans lequel elle était et de nos observations d’équipe, Sarah est, de manière générale, indépendante. Elle sait effectuer tous les actes de la vie quotidienne. Cependant, elle est peu autonome, elle nécessite une présence constante pour la stimuler et nous devons l’aider à faire des choix et prendre des initiatives.
Le principal point de vigilance que nous devons avoir avec Sarah concerne ses angoisses. C’est en effet une personne sensible qui éprouve des difficultés à maitriser ses émotions et peut ainsi rapidement s’agiter lorsqu’il y a du bruit, en temps de groupe ou lorsqu’elle est fatiguée. Ou bien, elle peut manifester des troubles du comportement auto ou hétéro agressifs. Le fait est que, d’après les dires de son médecin généraliste ainsi que de son neurologue, ses états d’angoisses et/ou d’agitation peuvent engendrer des crises d’épilepsie. L’équipe doit donc avoir une attention constante en ne la laissant pas seule et nous devons anticiper ses moments d’angoisse en la rassurant voire en l’isolant lorsqu’elle commence à s’agiter.
Ecoute et/ou observation de la personne
Sarah à l’usage de la parole, seulement, elle n’ose pas toujours nous interpeller lorsqu’elle est dans le besoin et n’exprime pas clairement ses désirs et ressentis. C’est donc en étant quotidiennement à ses côtés, en me montrant disponible et en prenant le temps de parler avec elle tout en l’écoutant et en l’observant, que j’ai appris à la connaitre davantage et à comprendre parfois ses désirs et besoins.
Dans la vie quotidienne, elle apprécie passer du temps à écouter de la musique et danser sur celle-ci. Dans l’unité, nous avons un poste de radio situé au salon, et dès le matin, après le petit déjeuner, Sarah désire que l’on mette un de ses CD. Il en est de même lorsqu’elle revient du SAJ, le soir à 17h. Elle vient alors vers un accompagnant, et le regarde avec insistance. Parfois, elle nous demande spontanément, mais la majeure partie du temps, nous devons initier sa demande à travers des questions telles que « que veux-tu Sarah ? ». La demande est parfois longue à nous parvenir. Souvent elle commence à se tortiller, baisse la tête, et elle nous sort des bribes de phrases comme « S’il te plait » ou encore « La musique ! ». Dans ces moments, nous travaillons avec elle sa manière de demander, en visant une phrase complète, avec la demande et la formule de politesse. Et lorsqu’elle le fait, nous l’encourageons. Sarah semble inhibée, nous essayons de l’aider à oser nous exprimer ses désirs en adaptant ses demandes.
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