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DEAVS, rapport de stage: le handicap

Fiche : DEAVS, rapport de stage: le handicap. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2013  •  Fiche  •  585 Mots (3 Pages)  •  1 068 Vues

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Alexandre Jollien : Le handicap m’a ouvert à la vie

Le sourire qui illumine le visage d’Alexandre Jollien est celui d’un homme heureux. Pourtant, ce jeune philosophe suisse, handicapé de naissance, vit dans la souffrance. Son second livre, Le Métier d’homme, est une leçon de vie.

Violaine Gelly

Rencontre avec un homme heureux

Alexandre Jollien est un être étrange. Une démarche empruntée, une parole malhabile, une intelligence acérée et une humanité vibrante… Il doit les deux premières à un accident de naissance : quelques instants sans oxygène l’ont condamné à l’étiquette d’IMC (infirme moteur cérébral). Les deux suivantes, il les met au service des lecteurs qui dénichent dans ses livres quelques petites lumières susceptibles de les éclairer.

A 27 ans, cet exégète des philosophes antiques, cet amoureux de la dialectique nous ouvre des voies nouvelles, puisées aux sources de ses souffrances et de son combat contre les pesanteurs du handicap. Non, il n’y a pas l’âme d’un côté et le corps de l’autre, l’une honorable, l’autre exécrable. Les deux coexistent, les deux travaillent ensemble à une pensée. Celle d’Alexandre Jollien respire une incroyable adhésion à la vie. Et une vraie légèreté.

Psychologies : Après votre premier livre, “Eloge de la faiblesse”, où vous racontiez votre combat pour sortir du handicap, qu’aviez-vous envie de rajouter dans “Le Métier d’homme” ?

Alexandre Jollien : Avec le premier livre, j’ai profité du handicap comme d’une porte ouverte. Or, par définition, une porte franchie est derrière nous. Je voulais donc aller plus loin. Pour parler à tous, pour aborder la condition humaine dans son ensemble, il me fallait dépasser le statut du "handicapé qui pense". En expliquant ce qui m’aide à tenir debout, je livre quelques clés qui aideront peut-être mon lecteur à se poser des questions, sinon à y répondre.

Le livre est une quête de quelques outils existentiels, au sens premier du terme, "utiles à l’existence". C’est d’ailleurs très étonnant : je relis moi-même régulièrement le chapitre sur la souffrance pour y trouver du réconfort. C’est comme si, à un moment de la rédaction, j’avais touché quelque chose d’intime pour lequel j’éprouve plus de mal dans la vie concrète… En un sens, je participe à la quête du lecteur.

Votre livre témoigne d’une force extraordinaire. D’où vient-elle ?

C’est une force qui nécessite un combat quotidien. Elle doit être entretenue comme une flamme qui est à la merci du moindre souffle. Elle vient de l’autre : on se construit avec autrui – parfois contre mais plus souvent avec –, on est fondé par l’autre. Je voue un culte sans bornes à l’amitié. Les premiers amis, au sens étymologique de "celui qui aime", sont les parents. D’ailleurs le psychiatre Boris Cyrulnik l’a bien montré : quand on commence dans la vie en ayant des relations saines avec ses parents, beaucoup de choses sont gagnées d’avance.

A la base, pour moi, il y a eu cette confiance aveugle de mes parents qui ont reçu un enfant handicapé et ont voulu en faire un être vivant. Ils

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