ANALYSE DE PRATIQUE

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IFAS

du Centre Hospitalier Universitaire de Nice

Evaluation Module 5

Analyse de pratique

DELANOE Mélanie épouse ANGELETTI

Année 2020/2021

12 mars 2021

Sommaire

Introduction     ……………………………………………………………………….………...     page   1

1 - Situation relationnelle     ………………………………….……………….………...     page   1

2 - Analyse de pratique     ……………………………..……………………….………...     page   3

2.1 - Causes du comportement     …………………………………………..………...     page   3

2.2 - Origines de l’expression d’une émotion     ………………….….………...     page   3

2.3 - Solutions face au dépassement des limites     …….…….…….………...     page   4

2.4 - Prévention et dénouement des conflits     …………..………….………...     page   6

Conclusion     ……………………………………………………………………….…………...     page   7

Bibliographie     …………..………………………………………………………….………...     page   8

Annexe I – Glossaire     ………….……………………………………………….………...     page   9

Introduction

Afin de procéder à une analyse de situation professionnelle de communication, mon choix s’est porté sur une situation que j’ai vécue au début de mon deuxième stage dans
un établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR), avec une patiente hospitalisée pour une fracture et souffrant d’un trouble de la communication.

Après s’être penché sur les causes qui pourraient expliquer son comportement, il sera utile d’étudier les origines de l’expression d’une émotion, puis de réfléchir aux solutions
face à une patiente qui dépasse les limites, et enfin d’isoler les moyens pour prévenir
et dénouer les conflits dans un cadre psychiatrique.

1 - Situation relationnelle

Lors de mon deuxième stage en SSR, j’ai vécu une situation relationnelle marquante
avec Madame Malo, 54 ans, hospitalisée pour une fracture bi-malléolaire de la cheville droite. Souffrant aussi de schizophrénie*, elle a eu besoin d'aide au quotidien pendant
toute son hospitalisation.

Dès mon arrivée dans l’établissement, les soignants avec qui je travaillais m’ont chargée
de répondre aux appels de sonnette de Madame Malo et m’ont informée qu’elle était devenue une situation problématique pour l’équipe car elle sonnait de manière intempestive.

Un matin, lors des transmissions, un soignant me demande de répondre à l’appel
de sonnette de Madame Malo. Immédiatement je rejoins sa chambre, frappe à la porte,
me dirige vers elle, et comme les jours précédents je m’approche et me mets à sa hauteur avec bienveillance et humanité. Elle est allongée dans son lit, en position semi-assise
et je sens qu’elle est angoissée. Je lui prends la main et son visage crispé se transforme
en un visage détendu : elle a l’air d’apprécier mon geste.

Je lui demande : « Vous avez sonné, vous avez besoin de quelque chose ? » Son visage
se crispe de nouveau et elle me répond avec une intonation autoritaire : « Ramassez
le papier qui est parterre ». Je sens son visage se crisper davantage. Je ramasse le papier et lui demande si elle a tout ce qu'il faut auprès d'elle avant de sortir de sa chambre,
ce qu’elle me confirme.

- 1 -

Je transmets à l’infirmière mon inquiétude au sujet de Madame Malo que je pense angoissée. Je rejoins un soignant et lui explique également la situation : il m’informe
qu’il a demandé son droit de retrait concernant cette patiente.

A ce moment-là Madame Malo sonne de nouveau. Sans tarder je me dirige
vers sa chambre, frappe à la porte, entre et lui demande : « Madame, je viens de quitter votre chambre il y a quelques minutes, avez-vous besoin de quelque chose d’autre ? » Madame Malo me répond toujours sur un ton agressif et exigeant : « Mon crayon ! ».
Il se trouve sur la table adaptable, tout à fait accessible pour elle. Je lui donne son crayon
et me mets à sa hauteur.

Je suis à ce moment-là un peu agacée mais toujours souriante, car j’étais occupée
avec une autre patiente que j’ai dû laisser, en toute sécurité cependant, pour répondre
à l’appel de Madame Malo. Je lui demande pourquoi elle sonne si souvent et si elle est angoissée. Madame Malo me répond qu’elle ne l’est pas et qu’elle sonne parce qu’elle
en a besoin. Elle ajoute : « De toute manière les soignants ne m’aiment pas ici ».
Je lui demande pourquoi elle pense cela, elle ne répond pas mais me fait
des grands sourires.

Je lui dis que nous faisons de notre mieux pour répondre à ses demandes ; mais bien que
je lui aie dit avec une intonation douce et calme, je sens en moi de l’agacement en sortant
de la chambre.

Je retourne à la patiente momentanément délaissée et à peine arrivée devant sa chambre, Madame Malo sonne à nouveau. J’y retourne, totalement désarmée par la situation
et ne sachant plus quoi répondre à cette patiente qui nous sollicite tant.

Elle demande à déverrouiller son portable, ce que je fais, profitant pour lui dire que cela
ne semble pas raisonnable d’appeler si souvent, d’une part parce qu’elle n’est pas
la seule patiente de l’établissement et d’autre part parce qu’en sonnant si souvent on ne peut plus vraiment évaluer la notion d’urgence. Madame Malo me fait un grand sourire
et dit qu’elle comprend très bien. Je sors de la chambre, confiante, me disant
qu’elle a compris.

...