Synthèse sur les différentes instances de socialisation

Léonie Moussay 1G1

   Dans le cadre de cet entretien sociologique, j’ai interrogé ma grand-mère Aimée Pouteau née en 1934, la deuxième d’une famille de 7 enfants et agricultrice de 18 à 58 ans . Elle a eu 5 enfants avec son mari, Guy. Pour elle, les grandes valeurs, grands principes dans lesquels elle croit et influe sa façon de penser et qui ont perduré tout au long de la vie sont la religion et le travail. Les normes sont des règles qui découlent des valeurs et celles de ma grand-mère sont : se marier, s’entraider, aller à la messe ou la regarder à la télévision chaque dimanche et enfin prier. Dans un premier temps, nous étudierons sa socialisation primaire suivie de sa socialisation secondaire, tout en expliquant l’appropriation de chacune de ses valeurs.

   La socialisation primaire est un processus de socialisation qui concerne les enfants. Ce processus s’effectue dans un premier temps au sein de la famille car c’est au sein de cette institution que l’enfant va construire son identité sociale puis elle se poursuit à l’école. Elle diffère chez l’individu en fonction des différentes instances de socialisation.

   Le processus de socialisation primaire est différent en fonction de la place occupée par l’individu dans la fratrie. En effet, actuellement l’attente des parents envers les aînés est plus importante que pour les cadets car si l’enfant a de bonnes notes cela va pousser ses frères et sœur qui le considère comme modèle, a aussi en avoir. A l’époque, les parents ne portaient pas d’intérêt aux résultats mais plutôt au fait de savoir lire et écrire. Par exemple, Aimée n’a jamais ressenti plus de pression scolaire que ses frères et sœur de la part de ses parents malgré sa position dans la famille, en revanche elle a toujours eu de très bonnes notes. Sa maman était très exigeante avec toute la fratrie, elle souhaitait qu’ils croient en Dieu, qu’ils soient polis, solidaires entre eux et qu’ils parlent de leurs problèmes, avoir de bonnes notes n’était pas sa priorité. Son papa, très discret suivait l’éducation transmise à leurs enfants. L’exigence de la maman d’Aimée lui a certainement permis de réussir scolairement et d’acquérir des valeurs comme l’honnêteté, la religion et la politesse.

   Le processus de socialisation primaire et la réussite scolaire peuvent être impactés par le groupe de pairs. En effet, un enfant qui côtoie des personnes qui ne travaillent pas et qui ont des mauvaises notes, etc. aura moins de motivation à travailler qu’un enfant qui côtoie des personnes très intéressées et ayant de bonnes notes. Aimée était dans un pensionnat de ses 6 à 14 ans et rentrait seulement le jeudi. Ils étaient entre 10 et 15 et la maîtresse leur préparait à manger, leur faisait faire les leçons et leur donnait des cours. Or il y avait beaucoup d’élèves en difficulté ce qui aurait pu entraîner Aimée vers de mauvaises notes mais comme les élèves qui étaient en grande difficulté passaient beaucoup de temps avec la maîtresse qui les aidait à progresser. Les autres enfants ne l’ont donc pas empêcher d’étudier et d’avoir de bonnes notes. Avoir vécu en pensionnat avec d’autres enfants lui a appris des valeurs comme l’autonomie, la solidarité et le partage.

   La socialisation primaire peut être impactée par l’apprentissage par imprégnation. En effet un enfant qui réalise plusieurs fois le même acte et régulièrement va finir par l’intégrer, y croire et cela va devenir un automatisme. Par exemple Aimée est allée de ses 6 à 14 ans (période pendant laquelle elle était pensionnaire) à la messe au moins 3 matins par semaine. C’est devenu une habitude et 70 ans après, elle est toujours chrétienne et continue d’aller à l’église. Aujourd’hui, elle ne peut plus se rendre à la messe tous les dimanches matins mais la regarde à la télévision car c’est pour elle un moment important. Elle prie tous les jours. Pour elle, la religion est devenue une valeur grâce à ce principe d’apprentissage par imprégnation. Si personne dans son entourage n’avait été croyant, elle ne serait peut-être jamais allée à la messe et n’aurait jamais été chrétienne.

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