Sociologie De L'entre-deux Guerres
Rapports de Stage : Sociologie De L'entre-deux Guerres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 24 Septembre 2013 • 2 448 Mots (10 Pages) • 1 236 Vues
CHAPITRE 1 – La sociologie française dans l’entre-deux guerres
1 – L’école durkheimienne
Les difficultés que traverse la discipline pendant l’entre-deux guerres s’expliquent par trois raison
1- De nombreux sociologues/intellectuels sont décédés au front.
2- La mort d’Emile Durkheim en 1917.
3- Assise institutionnelle fragile, peu diffusée. Au sortir de la 1GM, la sociologie n’est enseignée que dans 4 universités en France. On l’enseigne dans un cursus de lettres (licence de philosophie), et non dans un cursus de sociologie.
A la fin du XIXème siècle, DURKHEIM (1858-1917) et ses disciples sont les plus reconnus. Ils ont le monopole de la légitimité scientifique. C’est au moment de cette période de l’entre-deux guerres que cette hégémonie commence à se fissurer.
1-1 Rappels sur sa constitution
Le mérite d’avoir créé la sociologie comme science autonome en France revient à Emile Durkheim, surtout parce qu’il a donné une assise institutionnelle et universitaire à la discipline. DURHEIM obtient très jeune, en 1887, une chair de pédagogie et de sciences sociales (droit d’enseigner) à Bordeaux. C’est à Bordeaux qu’il va développer sa réflexion sur la morale républicaine et laïque, ses travaux sur la socialisation etc. Ce sujet est, à ce propos, une préoccupation forte des dirigeants de la IIIème République. Il développe une sociologie qui fait écho aux dirigeants politiques.
Beaucoup d’élèves de DURKHEIM vont se retrouver appelés à des fonctions officielles. Ceci facilite le succès et l’entrée des durkheimiens au sein des universités.
Il faut néanmoins attendre 1902 pour que DURKHEIM soit nommé à Paris, à la Sorbonne et qu’il soit pleinement reconnu. L’essentiel du travail des durkheimiens sur cette période est d’infiltrer à l’université (obtenir des postes), chercher des appuis institutionnels et politiques, pour rentrer dans la compétition avec d’autres disciplines déjà bien établies. En 1913, sa chair universitaire est rebaptisé chair de sociologie et Durkheim a ainsi réussir à intégrer la sociologie sur le même palier que les autres disciplines.
Emile DURKHEIM écrit une revue, L’Année Sociologique (1896). Autour de cette revue, Durkheim va donner à la sociologie française une cohérence théorique. Durkheim cherche à fédérer les énergies autour de lui, et il a une préoccupation majeure : celle d’installer la sociologie comme discipline universitaire à part entière.
Pour cette revue, il s’associe à des grands noms de la sociologie: Marcel Mauss, Maurice Halbwachs, François Simiand, Célestin Bouglé. Ce groupe-là va vraiment constituer l’école sociologique française. Le programme de Durkheim est simple. Son objectif est de connaitre tout ce qui se fait dans les disciplines à coté, toutes les recherches qui se font et se servir de ces dernières comme matériau pour faire de la sociologie.
Il va essayer d’instaurer une structure pour ce projet. Ils sont une vingtaine de personnes, et vont constituer des sous-groupes ; chaque sous-groupe se consacrant à une recherche spécifique. Ces auteurs, puisque la sociologie est encore naissante, viennent justement de ces disciplines connexes. Par exemple, François Simiand, avant d’intégrer la sociologie, était un économiste reconnu. L’idée est ainsi bien d’intégrer à cette école durkheimienne des scientifiques reconnus des autres disciplines.
1-2 La pérennité
Durant les années 1920-30, cette école française de sociologie reste particulièrement dynamique. Ils décident ainsi de publier toute une série de travaux achevés avant la première guerre mondiale, et n’ayant pas eu le temps d’être publiés, mais également publication de toute une série de manuels de Durkheim. L’Année Sociologique, dont la publication avait été arrêtée en 1913, reprend dès la fin de la guerre.
Marcel MAUSS, décide quant à lui de doter l’école d’une société savante (ancêtre des associations), qu’il va appeler l’Institut Français de Sociologie en 1924. L’intérêt de ces sociétés savantes est qu’elle fonctionne à cercle fermé. On ne peut pas y adhérer librement. Il faut y être invité à rentrer. Ceci permet de formater, et de ne faire rentrer que des personnes pensant de la même manière que vous. Marcel MAUSS décide d’ouvrir l’école à de nouveaux domaines de recherche, et notamment à la psychologie. Ils vont faire également en sorte que la sociologie devienne une discipline obligatoire dans les écoles normales d’instituteurs.
Néanmoins, cette école bute sur plusieurs difficultés. Le groupe peine à rester soudé. Même si Marcel MAUSS prend beaucoup d’initiatives, le groupe ne dispose pas de leader incontesté. En outre, va exploser un réel conflit entre les universitaires et les chercheurs, au sein de cette école. Le conflit porte sur ce qu’on doit retenir de la sociologie de Durkheim. Alors que les universitaires sont sensibles à la dimension morale de la sociologie durkheimienne, les chercheurs, quant à eux, retiennent essentiellement les règles de la méthode, sa démarche très rationnelle, et beaucoup moins cette question de morale laïque.
Entre universitaires (Célestin Bouglé) et chercheurs (François Simiand, Marcel Mauss), la visibilité est différente. Les universitaires, en enseignant à des étudiants, peuvent partager leur approche. Les chercheurs, en revanche, disposent de l’atout de produire des travaux beaucoup plus originaux et innovants.
Des sociologues ont travaillé sur ce conflit et ont montré un souci de positionnement politique entre ces deux groupes. Alors que les universitaires sont plutôt au centre, les chercheurs sont davantage à gauche, avec un socialisme affirmé.
Troisième problème pour cette école : si Durkheim était soutenu par les dirigeants politiques qui étaient préoccupés par les travaux réalisés par l’école durkheimienne, peu à peu les dirigeants politiques se détachent et s’orientent vers le droit et l’économie.
Tout ceci va donc conduire à un affaiblissement de l’école durkheimienne.
Au plan institutionnel, Célestin Bouglé s’attache à sauver la discipline et l’asseoir comme une discipline obligatoire dans un programme.
1-3 Réorientation et/ou continuité conceptuelle
Cette période est caractérisée
...