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Le Fonctionnement De La Mondialisation

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Par   •  22 Octobre 2014  •  1 890 Mots (8 Pages)  •  2 655 Vues

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Introduction

[Accroche] Les Français n’aiment pas la mondialisation. Toutes les enquêtes d’opinion montrent que la population française est celle qui s’en méfie le plus, qui lui fait les plus grands griefs, qui l’accuse des plus grands maux, sinon de tous. Il semble pourtant difficile de proposer des contre-projets.

[Problématique] La mondialisation est en effet un processus dont nous sommes tous partie prenante. Elle peut être définie comme la construction d’un système-monde par la mise en relation généralisée des espaces mondiaux. Les lieux, les économies, les sociétés sont désormais interdépendantes à l’échelle de la planète. Tous les champs de l’action humaine sont concernés : économique, politique, technique, social, culturel… Dans quelle mesure l’action des différents acteurs, les processus mis en œuvre, les flux qui en résultent produisent-ils un système-monde ? Système-monde ou, comme le dit le géographe Christian Grataloup, le Monde, avec une majuscule qui le distingue de la planète. Comment la mondialisation produit-elle des recompositions spatiales qui transforment le Monde d’aujourd’hui et préparent celui de demain ? Et quel bilan peut-on tirer de ses retombées ?

[Annonce du plan] Quels sont donc les principaux acteurs de la mondialisation et à quelles échelles agissent-ils ? Comment la nouvelle division internationale du travail construit-elle le Monde ? Comment les flux qui résultent des processus de mondialisation se traduisent-ils dans l’espace ?

I. Les acteurs de la mondialisation

1. Qu’est-ce que la mondialisation ?

La mondialisation peut d’abord être définie comme la mise en relation des espaces mondiaux constitutive du Monde, c’est-à-dire d’un objet géographique à part entière. C’est un phénomène ancien : la première mondialisation remonte aux Grandes découvertes ; la deuxième s’observe avec la révolution des transports du xixe siècle ; la troisième se déroule sous nos yeux.

À chaque étape, le capitalisme – marchand à l’origine, industriel ensuite, financier à présent – a étendu ses réseaux plus loin sur la planète. Le système géoéconomique actuellement en place repose sur des logiques libérales, faites de concurrence et de dérégulation, qui s’étendent, depuis la chute de l’URSS, sur l’ensemble de l’espace mondial.

Dans le système-monde produit par la mondialisation, les espaces sont interdépendants les uns des autres, selon des degrés d’intégration variables qui définissent ainsi des centres, des périphéries et des marges.

2. Des acteurs à toutes les échelles de la mondialisation

Tous les acteurs géographiques, à toutes les échelles, sont acteurs de la mondialisation. Les États constituent encore une échelle majeure d’intervention, car c’est dans le cadre national que se développent les logiques territoriales de la mondialisation. Le pavage des États n’a laissé aucun espace inapproprié. Les États fournissent donc l’essentiel du cadre juridique, social, géopolitique des logiques mondialisées.

Ce sont encore les États qui participent aux instances internationales régulatrices, comme l’ONU, le FMI, l’OMC. Ce sont eux aussi qui s’associent au sein de grandes organisations d’échelle continentale ou régionale, telle l’UE, l’ALENA, l’ASEAN, le Mercosur… Ces organisations créent des espaces d’inter­dépendance renforcée, dont l’espace Schengen – avec sa liberté totale de circulation des hommes, des biens, des capitaux – est sans doute l’exemple le plus abouti.

Les acteurs mondialisés peuvent être d’un autre type : par exemple les grandes diasporas, dont la diaspora chinoise avec son implantation planétaire, les organisations non-gouvernementales (ONG), les organisations criminelles.

3. Les firmes transnationales, acteurs clés de la mondialisation

Cependant, les principaux acteurs de la mondialisation actuelle sont les firmes transnationales (FTN). Leur force de frappe est considérable : on en dénombre environ 80 000, qui commandent 800 000 filiales à travers le Monde et emploient environ 80 millions de salariés. Les FTN créent plus du quart du produit mondial brut, réalisent les deux tiers du commerce mondial, dont le tiers uniquement entre leurs filiales !

Le stock mondial d’investissements directs étrangers, qui permet de mesurer grossièrement l’activité de ces FTN, est passé de 700 milliards de dollars en 1980 à plus de 20 000 milliards de dollars aujourd’hui, soit approximativement une multiplication par 30 en trente ans !

Les FTN conservent un certain ancrage national. Mais leurs logiques de création de valeur sont globales : elles mettent ainsi en concurrence les territoires qu’elles sélectionnent en fonction de leurs avantages comparatifs, selon leur propre évaluation des rapports coûts/bénéfices. Les vingt dernières années voient une forte progression des FTN du Sud, preuve de la puissance des recompositions spatiales issues des processus de mondialisation.

II. Processus de la mondialisation : la division internationale du travail

1. La construction d’un système-monde

Le monde du début du xxie siècle peut s’analyser comme un système de domination de certains espaces par d’autres. Les pays les plus développés continuent de détenir la plus grande partie de la puissance économique, technologique et financière. Les pays de la Triade, en particulier (Amérique du Nord, UE, Japon), contrôlent l’essentiel des IDE mondiaux et de l’effort porté sur la recherche et développement (R&D).

Les périphéries intégrées sont constituées de pays qui fournissent les composants de base de la mondialisation : matières premières énergétiques et minières, voire agricoles, mais aussi main-d’œuvre à bon marché. La Russie fournit essentiellement de l’énergie (hydrocarbures notamment) et des produits industriels peu élaborés. La Chine bénéficie d’une immense main-d’œuvre relativement bon marché (un quart des actifs dans le monde sont chinois).

Plus ou moins à l’écart de ces relations centre-périphérie se trouvent des espaces en marge, dont l’intégration au Monde est inégale, fragmentaire. C’est le cas de nombreux pays du Sahel, par exemple.

2. Le basculement du Monde

La troisième mondialisation a mis en place, entre ces espaces, des relations de complémentarité, d’interdépendance. Dans cette nouvelle division internationale

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