Essai sur la problématique de l’articulation emploi-famille

Introduction

Aujourd’hui, la société nous demande d’être performants dans tous les domaines de notre vie; être un bon employé, être un bon parent, être actif auprès de notre communauté, être une personne disponible et avoir de saines habitudes de vie. Mais qu’en est-il réellement quand nous essayons de concilier tous ses domaines sans y laisser des plumes? Peut-on vraiment dire que nous possédons tous les moyens de le faire et est-ce que nous pouvons affirmer que nous avons réussi à établirent un équilibre dans l’articulation famille-travail, deux grandes sphères de notre vie? Personnellement, étant mère monoparentale, je peux vous affirmez que non. Malgré les avancements des dernières années nous sommes loin d’avoir trouvé un équilibre qui facilite la vie des parents et j’oserais dire : des mères! (Même si le sujet est un sujet social et non pas seulement le combat des femmes.)

Afin d’appuyer mes dires, j’effectuerais ici un survol de l’évolution des dernières années en ce qui a trait à la relation emploi-famille, je présenterais les principaux facteurs de changement qui accentuent la problématique et j’évoquerai les raisons qui justifient généralement l’instauration d’horaires et d’emplois non standards ou atypiques. Finalement, je soulèverai quelques pistes de solutions, qui selon moi, faciliterait l’articulation ou la conciliation du travail et de la famille.

L’évolution des dernières décennies

Afin de représenter la majorité des familles québécoises dans leur évolution tant au niveau des périodes, des types et structure de la famille, des liens entre l’emploi et la famille et des rapports sociaux de genre, j’ai « imagé » l’évolution de ceux-ci à travers mon propre arbre généalogique.

La première période dite « l’agriculture »

Mon arrière-grand-père et arrière-grand-mère du côté paternel ont eu 11 enfants, mon arrière-grand-père était le chef de famille et tous les enfants allaient travailler aux champs avec lui dès l’âge où ils avaient assez de force pour le faire. Mon arrière-grand-mère quant à elle restait à la maison pour s’occuper des plus jeunes enfants et assurait l’entretien ménager et les tâches domestiques. Le travail et la famille ne faisait qu’un.

La deuxième période dite « le déclin de l’agriculture vers l’industrialisation »

Mon grand-père et ma grand-mère ont eu 5 enfants. Mon grand-père était monteur de ligne pour une compagnie d’électricité, c’est lui qui avait la charge de faire vivre sa famille au complet pendant que ma grand-mère s’occupaient de leurs enfants. Un peu plus tard ma grand-mère a pris un emploi comme représentante de la compagnie AVON un travail qu’elle pratiquait à partir de la maison tout en continuant de répondre aux besoins de ses enfants et en accomplissant les tâches domestiques (et oui elle était avant-gardiste!). Le travail et la famille était maintenant deux mondes différents.

La troisième période dite « La restructuration industrielle et la tertiarisation »

Mon père a eu 2 enfants. Homme de métier (mécanicien industriel) tout comme ma mère (secrétaire à temps plein à l’extérieur de la maison) ils ont pris en charge l’éducation de leurs enfants et l’apport financier de la famille. Le partage des tâches et leur rapport étant égalitaires. Le travail et la famille, interdépendant, ouvrait la porte à une conciliation plus difficile!

Facteurs qui accentuent l’importance de cette problématique

Quatre grands facteurs sont mis en évidence par les études de Tremblay et Vaillancourt-Laflamme lesquels sont cités en page 31 de l’ouvrage Conciliation emploi-famille et temps sociaux étudié dans le cours;

-la base de la famille a changé, les femmes sont maintenant plus nombreuses sur le marché du travail et il y a plus de familles monoparentales;

-la faible participation des pères aux tâches et aux responsabilités familiales, malgré un intérêt accru et une participation plus actives de certains;

-les minces contributions des services publics, ainsi que des politiques et pratiques d’entreprises;

-et, les transformations aux niveaux professionnels du style des horaires variables imposés par l’employeur (brisés, supplémentaires, etc.).

Deux enjeux d’importance ressortent dans l’articulation emploi-travail : le soutien du conjoint (quand il est présent) et le soutien de l’employeur ou plus précisément du supérieur. Effectivement, il est plus facile de jongler avec les nombreux rendez-vous médicaux des enfants en bas âges (ou d’une personne âgée à charge) si notre supérieur immédiat nous permet de nous absenter du travail et de reprendre nos heures selon nos disponibilités ou si nous avons la possibilité de déléguer cette tâche à notre conjoint (e) s’il est plus facile pour lui (elle) de se libérer. Ce qui n’est pas vraiment chose courante sur le marché du travail.

Nous devons nous interroger sur les valeurs de la société et sur les nouvelles façons de voir les responsabilités de chacun dites ouvertement ou non.

La proportion de femmes sur le marché du travail est certes plus élevée aujourd’hui qu’il y a quelques années, mais il semble que leur lien avec le travail non rémunéré soit encore plus évident par rapport à l’homme. Bref, c’est à la femme que revient le plus souvent la responsabilité de s’occuper des enfants et de leurs soins.

On assiste de plus en plus à une désacralisation du travail, les générations d’aujourd’hui semblent vouloir plutôt un équilibre entre le travail et la famille mais aussi avec les autres sphères importantes de la vie, loisir, vie sportive, etc. Dans un contexte où les coupures d’emplois sont choses pratiques, on ne peut mettre totalement l’emphase sur l’entreprise qui nous emploi et mettre de côté tout le reste ou négliger les autres sphères de notre vie, après tout pourquoi mettre autant de temps sur quelque chose qui n’est pas acquis?

Le manque de temps est l’élément numéro 1 pour modifier nos façons de faire et amoindrir l’ampleur de nos multiples responsabilités.

Mais dans la pratique, qu’en est-il de l’aide apporté par les entreprises

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