Résumé Peut On Se Passer Des Profs ?
Note de Recherches : Résumé Peut On Se Passer Des Profs ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ptinem • 24 Janvier 2015 • 1 286 Mots (6 Pages) • 1 131 Vues
Comment l’enfant élabore t-il sa vision du monde ? Quel rôle jouent sur ses représentations son environnement et son entourage ? Comment penser, au final, l’articulation entre ses déterminismes biologiques et culturels et sa liberté ?
Partir à la recherche de ce que pourrait être un monde d’enfants… Boris Cyrulnik a fait de cette formule élégante l’un de ses nombreux « péchés » de curiosité. Les parents et les enfants n’ont de toute évidence pas la même façon de percevoir les choses et les êtres. Le petit est un être humain en voie de développement. La jeune mère et le jeune père ont tendance à projeter sur lui leurs valeurs d’adultes. C’est le prototype même de la relation asymétrique. « Il existe, résume le chercheur, un adultocentrisme comme il existe un anthropocentrisme. » L’enfant n’est certes jamais un créateur original. C’est un point important. Sa représentation du monde est sculptée par le milieu dans lequel il baigne. Mais comment expliquer qu’un petit élevé dans un environnement « à risque » s’en sorte malgré tout ? Où trouve-t-il ses ressources ? Comment son rapport au monde se transforme-t-il ? La capacité de résilience, c’est-à-dire d’affirmer la vie face à l’adversité, est au centre des recherches de B. Cyrulnik.
Né en 1937, le chercheur grandit à Bordeaux. Ses parents, d’origine russe, sont déportés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Raflé à son tour par la police, enfermé dans une synagogue, il parvient à échapper à la déportation. Seul rescapé de sa famille, il croit mourir, mais « rebondit ». B. Cyrulnik devient-il à cette époque le Boris Cyrulnik que l’on connaît ? Peut-être. On comprend mieux, en tous les cas, d’où le chercheur tire son refus de la résignation. Rien n’est jamais déterminé pour toujours, scande-t-il au cours de l’entretien. L’enfant voit le monde selon la manière dont le monde le construit, sans aucun doute. Mais le petit, au même titre que tout individu, n’en a pas moins une histoire, dont il est acteur.
Comment se forge la représentation du monde chez l’enfant ?
L’enfant a une vision du monde qui s’élargit de plus en plus avec le temps, au fur et à mesure de son développement cognitif et de ses interactions avec l’extérieur.
Son univers est d’abord sensoriel. Très tôt déjà, dès les dernières semaines de grossesse, le bébé a des pleurs ou des sourires intra-utérins qu’on voit très bien à l’échographie. Il sursaute. Il lui arrive aussi de ressentir un stress quand sa mère est angoissée. Ces premières interactions avec l’extérieur tracent dans sa mémoire interne des sensibilités préférentielles et des habiletés relationnelles qui sont propres à orienter son rapport futur aux choses et aux êtres. Ainsi, le jour où il naît, il est déjà doté d’un appareil à percevoir le monde.
L’univers de l’enfant se conceptualise vers 2-3 ans, lorsqu’il se saisit des mots. Dès cet instant, son monde est métamorphosé. Les personnes, les gestes et les objets prennent un nouvel éclairage ; il commence lui-même à agir sur le monde grâce au langage. Sa faculté d’imagination se met en place. Lorsqu’on lui demande par exemple de dessiner un bateau sur l’eau, bien souvent il dessine la forme qu’il voit, mais aussi ce qu’il ne voit pas, la coque et l’hélice. Il répond désormais plus à la représentation qu’à la perception.
Vers l’âge de 4 ans, l’enfant découvre qu’autrui répond à son idée propre du réel, à ses sentiments particuliers. Désormais, pour comprendre le dehors, il lui faut aussi deviner ce qui se passe dans l’univers mental des autres.
L’enfant élargit à nouveau son univers vers 7 ans, quand son système de connexions neuronales lui permet de se représenter le temps. Auparavant, il n’a pas la capacité de faire le récit d’enchaînements de scénarios. Il parle, mais ne répond qu’au temps présent. En acquérant une neurologie du temps, l’enfant peut s’approprier les histoires de sa culture. Il accède ainsi au monde des croyances.
On se représente généralement l’individu en bas âge comme un être créatif, doté d’un imaginaire original. Serait-ce une vision littéraire
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