Immigration en France de 1850 à nos jours - commentaire
Analyse sectorielle : Immigration en France de 1850 à nos jours - commentaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 12 Octobre 2013 • Analyse sectorielle • 1 305 Mots (6 Pages) • 1 169 Vues
Dès la seconde moitié du 19e siècle, la France devient un pays d'immigration. Le cap du million d'étrangers est franchi en 1881 et le pays devient, dans les années 1920, l'une des principales terres d'accueil à l'échelle mondiale.
1. Un pays qui s'affirme comme une terre d'immigration (1914-1975)
a. Les explications
Dès le début du 20e siècle, la France subit une stagnation de l'évolution de sa population : on manque de bras dans les campagnes comme dans les villes. Les besoins des jeunes actifs sont encore plus marqués dans les années 1920 : le pays a perdu après la guerre près de 10 % de sa population active dans l'agriculture et près de 9 % dans le secteur industriel. Or les besoins liés à la reconstruction, à la croissance sont nombreux.
Pour répondre à ces besoins, les entrepreneurs s'appuient sur des centres de recrutement comme la SGI, la Société générale d'immigration. Mais à partir de 1914, c'est avant tout l'État qui va se charger du recrutement de la main d'œuvre étrangère. En 1931, avec près de trois millions d'étrangers, on atteint une population qui ne sera jamais dépassée ensuite (en rapport avec le chiffre de la population totale). Ces étrangers représentent alors 7 % de la population totale.
La période de forte croissance des Trente Glorieuses après la Seconde Guerre mondiale explique également l'amorce d'un nouveau cycle d'arrivées. Les besoins en main d'œuvre font grimper le nombre d'arrivées à 3,4 millions en 1975.
Les raisons de l'immigration sont aussi politiques. La France représente dans l'héritage de la Révolution une terre d'asile pour les populations victimes de dictatures. Les exilés politiques sont des Arméniens ayant échappé au génocide turc en 1915, des Italiens antifascistes, des Allemands fuyant le nazisme. Dans le contexte de guerre froide, à partir de 1947, la France reçoit aussi des exilés venant des pays communistes.
b. Les origines des étrangers
Au début du siècle, l'immigration provient essentiellement des pays proches. La main d'œuvre est recrutée en Italie (900 000 Italiens au début des années 1930 : ils représentent le contingent le plus important), en Belgique, en Espagne ou en Suisse. Les Polonais sont aussi très présents en particulier dans les mines du Nord de la France.
Les années 1960 constituent un tournant important car dès lors les sources du recrutement se diversifient. L'origine européenne des flux demeure, comme celle des pays méditerranéens tels l'Espagne et le Portugal en particulier. Cependant l'immigration en provenance du Maghreb explose. Celle-ci s'est accélérée avec la décolonisation et les liens privilégiés qui se nouent entre les anciennes colonies et l'ex-métropole. Les Marocains, les Tunisiens arrivent plus massivement, de même que les Algériens après la fin de la guerre (1954-1962). À partir du milieu des années 1960, c'est une immigration en provenance d'Afrique sub-saharienne qui débute mais elle reste faible sur cette période.
Doc. Émigration espagnole en Europe : des familles espagnoles s’apprêtant à partir vers la France
c. Une période particulière : la crise des années 1930 et le régime de Vichy
Dans cette longue période d'ouverture du pays aux flux d'immigration, il convient cependant de souligner certaines périodes où l'immigration est ralentie.
La crise économique vécue à partir des années 30 oblige l'État à limiter les arrivées : la loi de 1932 met en place un contingent par profession. En 1934, la possibilité de renouveler les cartes d'identité est restreinte, ce qui rend difficile l'accès au travail. La clandestinité est également sévèrement réprimée. Le milieu des années 1930 est marqué par un retour de la xénophobie, la haine de l'étranger. On compte en 1936 20 % d'étrangers en moins sur le territoire national.
Durant la guerre, l'occupation a pour effet de stopper les flux d'immigration. Le régime de Vichy s'engage dans une politique de repli sur le territoire : l'étranger, à partir de la loi du 27 septembre 1940 est soumis à une stricte surveillance. Il n'a plus le droit à la libre circulation sur le territoire et ne bénéficie pas de la législation du travail. La loi du 4 octobre 1940 vise enfin les « ressortissants étrangers de race
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