Les combats de coq Balinais
Commentaire de texte : Les combats de coq Balinais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tender_B • 20 Mai 2021 • Commentaire de texte • 2 145 Mots (9 Pages) • 602 Vues
Le combat de coq :
Introduction: La nature du document est un article scientifique anthropologique sorti en 1972 par Clifford Geertz issu du courant anthropologique interprétatif. Le but de l’anthropologie interprétative est de rendre compte de la culture des individus étudiés afin d’accéder au monde conceptuel dans lequel ils vivent. Le titre de son œuvre est “Jeu d’enfer”. Dans cette article, l’auteur raconte son expédition à but anthropologique sur l’île de Bali pendant quelque mois , pour assister aux combats de coqs et expliquer ses enjeux sociaux et économiques
Nous allons voir dans un premier temps le rite du combat de coq en évoquant sa préparation, son engouement social et religieux et ses règles et traditions. Par la suite, nous verrons l’organisation économique du combat de coq. Pour cela, nous parlerons des aménagements du combat de coq , des montants mis en jeu et des ravages du gros jeu. Enfin, dans une dernière partie, nous parlerons de l’enjeu social que le combat de coq produit en voyant dans un premier temps les différentes hiérarchies puis de la mise en scène de soucis de prestige et de position sociale.
Problématique: Comment le combat de coq définit la société balinaise ?
I - Le rite du combat de coq
1. La préparation
La préparation d’un combat de coq n’est pas une chose aisée. En effet, le combat de coq est une pratique illégale que le gouvernement veut stopper car c’est considéré comme “primitif “, "arriéré”, une “entrave au progrès”. Les combats de coq sont organisés dans des coins isolés ou sur des places publiques à leur risques et périls. Plusieurs combats sont organisés chaque semaine, tous les deux jours et demi.
La préparation du coq est une étape très importante. On peut comparer les balinais avec leur coq aux jockey qui préparent leur cheval pour une course. La préparation du coq prend beaucoup de temps car il faut être minutieux afin de préparer son coq à la bataille. Comme un athlète, le coq subit des entraînements (des essais contre d’autres coqs), des échauffements (le faire sauter doucement pour lui fortifier les pattes), des massages ( ébouriffer les plumes), de la préparation physique et mentale (le pousser en avant contre un autre coq pour éveiller sa fougue).
Les oiseaux ont une attention toute particulière de leur “entraîneur”, ils suivent un régime spécial et sont presque considérés comme des êtres humains en étant par exemple quand “on le trempe dans le même bain cérémoniel d'eau tiède, d'herbes médicinales, de fleurs et d'oignons que l'on apporte pour les enfants”. Une partie des Balinais se sentent "fous des coqs”.
2. L’engouement social et religieux
Le combat de coq est extrêmement populaire chez les Balinais. En effet, dans les premières pages, Geertz et sa femme ne sont acceptés par les Balinais que après qu’ils aient “partcipés” au combat de coq, après qu’ils aient fui la police avec les villageois à cause de combat de coq. Les combats de coqs sont en vérité des combats d’hommes, les hommes s'identifient profondément à leurs coqs. De plus, les coqs sont des symboles masculins par excellence. Le mot “Sabung” qui signifie “coq” veut dire : champion, homme très doué, tombeur de femmes… Dans la culture balinaise, les femmes sont présentes dans à peu près tous les domaines ce qui en fait un pays “unisexe”, mais le combat de coq est exclusivement réservé aux hommes, aucune femme n’y participe.
Gagner un combat est très important car perdre pour le propriétaire d’un coq signifie une humiliation sociale d’autant plus douloureuse qu’elle est publique
“Procès guerres, luttes politiques, litiges d'héritiers, disputes dans la rue, on compare tout cela aux combats de coqs . On se figure l’île même, vu sa forme, comme un petit coq très fier, plein d'assurance, le cou tendu, le dos rond, la queue en l'air, défiant éternellement la grande, l’inepte et l’informe Java”. Même si les coqs sont presque considérés comme humains, une part de l’esprit des Balinais à toujours en tête le renversement, esthétique, moral et métaphysique, de l'humaine condition : l’animalité. Le coq reste un animal et les Balinais sont écœurés devant les comportements animals. Des sanctions allant jusqu’à la mort sont en vigueur à Bali, car les démons sont représentés dans la sculpture, dans la danse, dans le rituel, dans le mythe sous une forme animale, réelle ou fantastique. A la puberté, l’enfant va avoir les dents limées afin de ne pas ressembler à des crocs d’animaux. Le coq est donc plus qu’une identification du “moi” idéal pour le Balinais, c’est un objet de combat contre les “puissances de l’ombre”. “Un combat de coqs, tout combat de coqs, est en premier lieu un sacrifice sanglant, avec chants et oblations de circonstance, offert aux voraces démons à dessein d’apaiser leur faim cannibale.”. Les combats de coqs sont autorisés par la loi le “Jour du Silence” car c’est dans la tradition d’être précédé par un combat. Les combats de coq ont donc une forte influence sur la culture Balinaise.
On remarque bien dans cette partie que le courant anthropologique de Geertz, l'anthropologie interprétatives peut être un bon moyen de comprendre une population grâce à ses occupations et sa culture.
3. Les règles et traditions
Les combats de coqs ont lieu dans une arène de plus de six mètres carrés. Ils commencent généralement en fin d’après-midi et durent trois ou quatre heures. Durant cette session, il peut y avoir neuf ou dix matches, tous organisés sur une base ad hoc (D'une manière qui convient, positif). A la fin d’un match, on nettoie le sang et les morceaux de carcasses, on paye le gagnant, les malédictions sont prononcées, le vainqueur est en possession de la carcasse adverse. Il y a ensuite différents hommes qui vont passer avec leur coq en main et trouver l’adversaire idéal.
Les adversaires arment leur coq avec des éperons, des glaives d’acier pointus, tranchants comme des rasoirs, longs de dix à douze centimètres. Les éperonniers ne sont pas nombreux et ça peut être une bonne source de revenu. Il y a une large tradition derrière ces éperons comme on ne les aiguise qu’aux éclipses et à la nouvelle lune, il faut les dérober à la vue des femmes… Ces attentions toutes particulières peuvent donner à l’éperon le statut d’objet rituel.
Le combat de coq est assez barbare, c’est la mort assurée pour l’un des deux coqs combattants. Il est appelé manipulateur ceux qui durant le combat pourront prendre le coq pour le remettre d’aplomb en cas de blessures. Si un coq peut marcher, il peut se battre, et s’il peut se battre, il peut tuer.
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