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Dans quelle mesure la flexibilité du travail est-elle propice à l'emploi ?

Analyse sectorielle : Dans quelle mesure la flexibilité du travail est-elle propice à l'emploi ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2014  •  Analyse sectorielle  •  3 389 Mots (14 Pages)  •  1 070 Vues

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Eléments de correction du devoir surveillé :

Dans quelle mesure la flexibilité du travail favorise-t-elle l’emploi ?

– Un exemple d’accroche : la politique de l’emploi conduite en France récemment met l’accent sur une flexibilité accrue dans la gestion des effectifs salariés (d’abord CNE puis CPE). L’hypothèse est dans ce cas de considérer que la faiblesse de la création d’emplois par les entreprises (notamment pour les jeunes actifs dans le cas du CPE) s’explique par les rigidités institutionnelles qui découlent du droit du travail et plus précisément des types de contrats de travail. On suppose donc que si les entreprises peuvent gérer de manière plus « souple » leurs effectifs (et notamment en licenciant le salarié sans préavis comme le proposait le CPE pendant une durée de deux ans), elles seront incitées à créer davantage d’emplois. Cette proposition est toutefois fortement controversée dans le débat public tant pour ses conséquences sociales (précarisation accrue du travail) que pour ses effets incertains sur le volume de l’emploi.

– Définition des termes du sujet : emploi : combinaison des éléments sociaux et juridiques qui institutionnalise la participation des individus à la production des biens et services socialement valorisés. ; flexibilité du travail : la flexibilité correspond à la capacité d’une entreprise à s’adapter aux évolutions de la demande et de son environnement (Bernard Bruhnes). La flexibilité du travail implique donc la remise en cause des rigidités implique donc la remise en cause des rigidités liées au travail (conditions d’embauche et de licenciements, coût du travail conditions d’utilisation de la main d’ouvre). Elle peut prendre plusieurs formes : flexibilité quantitative externe et interne, salariale, fonctionnelle, par externalisation.

– Problématique : pour les tenants de la tradition néoclassique, le chômage de masse qui s’est implanté de façon durable dans la majorité des PDEM entre les années 1970 et 1990 et qui reste soutenu dans certains pays d’Europe au milieu des années 2000 (en France métropolitaine, 7,3 % des actifs sont au chômage en au troisième trimestre 2008 selon la mesure du BIT), s’explique essentiellement par les rigidités institutionnelles en vigueur sur les marchés du travail nationaux (rigidités salariales, rigidités des « charges sociales », rigidités dans la gestion de la main d’œuvre notamment). Ainsi, les libéraux assurent que la flexibilité du marché du travail est favorable à l’emploi et à la croissance. Mais elle risque de nuire à la croissance et donc à l’emploi lorsqu’elle débouche sur une précarité qui pénalise la demande. Comment peut-on analyser l’impact de la flexibilité du travail sur le volume des emplois créés ? Si une plus grande flexibilité du travail permet une adaptation plus rapide des entreprises aux évolutions de leurs marchés, peut-on affirmer pour autant que cela se traduit par davantage d’emplois créés par le système productif sur le long terme ? La flexibilité du travail permet-elle de créer des emplois ou, à l’inverse, n’est-elle pas nuisible à l’emploi ?

– Annonce du plan : si le recours à une plus forte flexibilité du travail depuis plusieurs décennies a visiblement des effets positifs sur la création de certains emplois et notamment ceux qui concernent les salariés à bas niveaux de qualification (partie 1), il semble en revanche que son impact soit limité et même contre-productif et qu’elle s’avère, à long terme, être un obstacle à la création d’emplois (partie 2).

1. La flexibilité du travail peut favoriser la création d’emplois

Les libéraux expliquent le chômage principalement par des rigidités affectant le marché du travail. Dans ce sens, la flexibilité du travail, et notamment la flexibilité salariale favorise la création d’emplois. L’observation empirique permet de confirmer les effets favorables de la flexibilité du travail sur l’emploi.

1.1. La flexibilité du travail permet de créer des emplois car elle réduit les rigidités relatives aux contrats de travail.

• S’agissant de la flexibilité dans la gestion de la main d’œuvre, la théorie néoclassique montre que les mesures législatives qui visent à renforcer le droit du travail (notamment en matière de contrats ou de procédures de licenciement) limitent l’entreprise dans sa capacité à s’adapter aux évolutions du marché et pénalisent sa compétitivité-prix. En effet, le courant libéral considère qu’une des raisons majeures à l’existence d’un chômage de masse vient des difficultés qu’éprouvent les entreprises à débaucher ou à avoir recours à des formes d’emploi moins rigides que le CDI à temps plein. Les libéraux prônent alors d’assouplir les procédures relatives aux licenciements et/ou de faciliter le recours à des emplois flexibles (CDD, intérimaires, temps partiels..) et à la sous-traitance. (doc.2)

• Dès lors, dans un contexte de variabilité de la demande, la flexibilité quantitative externe et l’externalisation permettent une meilleure adaptation des entreprises vis-à-vis du marché (surtout pour les secteurs soumis à la concurrence internationale dans lesquels la conjoncture évolue de façon plus aléatoire). Ainsi, si la demande est plutôt favorable, les entreprises seront plus facilement incitées à embaucher car elles n’auront pas à supporter le poids de ces nouveaux travailleurs précaires en cas de retournement de la conjoncture.

Dans la plupart des pays d’Europe dont la France, c’est plutôt ce type la de politique de l’emploi qui est préférée à celle de la flexibilité salariale. Aujourd’hui, l’Etat participe activement au développement de cette forme de flexibilité notamment en développant directement les emplois atypiques par des embauches dans la fonction publique.

1.2. La flexibilité du travail permet de créer des emplois car elle permet de réduire le coût du travail

• S’agissant de la flexibilité salariale, la théorie néoclassique enseigne que le marché fonctionne de manière optimale et conduit au plein-emploi lorsque l’économie se rapproche des conditions de la concurrence pure et parfaite. Dans le cadre de ce modèle théorique, le marché du travail est autorégulateur et conduit à un équilibre stable via l’effet-prix (on observe un retour à l’équilibre après un choc exogène sur l’offre ou sur la demande) ; le seul chômage qui subsiste est un chômage de type volontaire. Dans une étude devenue célèbre

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