La vision, une représentation

Université de Montréal

Faculté de musique

La vision

Une représentation

par 

Lilian Guiran & Simon Chenaux

Travail remis à Caroline Traube, dans le cadre du cours de pychoacoustique musicale MUS6321-A-H16

Le lundi 25 mai 2016

En regardant le monde mieux qu'ils ne font, nous trouverons un encouragement plus grand, si nous considérons comment les forces aveugles innombrables sont limitées, combinées en un équilibre, amenées à concourir à une unité, par quelque chose que nous ne comprenons pas, mais que nous aimons et que nous nommons la beauté. ^[1]

L'égalité est un besoin vital de l'âme humaine. Elle consiste dans la reconnaissance publique, générale, effective, exprimée réellement par les institutions et les mœurs, que la même quantité de respect et d'égards est due à tout être humain, parce que le respect est dû à l'être humain comme tel et n'a pas de degrés. […] Une certaine combinaison de l'égalité et de l'inégalité est constituée par l'égalité des possibilités. Si n'importe qui peut arriver au rang social correspondant à la fonction qu'il est capable de remplir, et si l'éducation est assez répandue pour que nul ne soit privé d'aucune capacité du seul fait de sa naissance, l'espérance est la même pour tous les enfants. Ainsi chaque homme est égal en espérance à chaque autre, pour son propre compte quand il est jeune, pour le compte de ses enfants plus tard.^[2] 

Table des matières

- Introduction

I)              Interactions entre les sens, le cas de la vision.

1- L’importance de la vue pour notre environnement

2- L’œil comme médiateur de la vision, le cerveau comme interprète.

3- Peut on substituer la vision ? Métabolisme de l’oreille et plasticité cérébrale.

II)            L’écholocalisation : une perception de l’espace.

1- Approche d’une vision différente.

2- Fonctionnements et principe de l’écholocalisation.

3- Les limites de cet outil.

III)          Enjeux et contraintes de la médecine actuelle.

- Conclusion

C’est depuis la volonté de rendre compte des possibilités de l’ouïe, de comprendre et d’apprécier ce sens que nous avons entrepris cette étude. Pour ce faire, nous nous sommes penchés sur la façon dont les personnes non voyantes perçoivent l’environnement qui nous entoure et les moyens auditifs qu’ils utilisent pour y évoluer.

Comment la perception du monde est-elle influencée par la présence ou l’absence de vision ? Quand est-il de l’interprétation des sons et de l’adaptation lorsque la vision fait défaut ?

Afin d’approcher une réponse, nous procéderons selon trois axes. Nous définirons premièrement le terme de vision, expliquerons dans cette partie l’importance de cette faculté, avant d’explorer la notion de sens et l’interaction ceux qui nous composent. Par la suite, nous procèderons à une analyse comparative des moyens de détection de personnes voyantes et de celles privées de cette capacité, rendant ainsi compte des différences. Enfin, dans une troisième et dernière partie nous nous intéresserons aux enjeux et aux contraintes de la médecine pour les différents cas de cécités.
Ainsi, d’une interrogation relative à la perception auditive, nous sommes arrivés à questionner la représentation du monde par un moyen différent de celui que nous pensons être originel.

I)              Interactions entre les sens, le cas de la vision.

1- L’importance de la vue pour notre environnement

Dans la mesure ou certaines espèces animales, tel le Tétra aveugle, Astyanax mexicanus  (qui se sert de la pression de l’eau pour se déplacer) sont dépourvues de vision au sens physiologique du terme^[3] il semble pertinent de questionner la notion même de vision  en explorant premièrement la pluralité sémantique du terme.                 

        Du latin visio : « action de voir, vue », « ce qui se présente à la vue, image, simulacre^[4] des choses », « action de voir par l'esprit, de concevoir », « idée perçue, conception, point de vue ». L’histoire du mot permet de reconsidérer la vision, non seulement comme la représentation du monde, mais aussi comme représentation mentale d’une image, d’une réalité singulière. Ainsi, l’espèce animale citée plus haut parvient à matérialiser l’extérieur, à se le représenter, en utilisant la pression de l’eau pour évoluer dans un environnement. Dépourvu de la fonction ordinaire la vision, cette espèce, parvient à voir le monde. Cependant, l’homme d’aujourd’hui, doté de cette capacité, s’est construit un environnement en tenant compte de cette particularité au cours de son évolution. Notre environnement est donc établi avec la certitude (et donc l’habitude) de l’acquisition de l’organe de vision ordinaire (l’œil) et de son fonctionnement. À titre d’exemple, la ville est un endroit « fait pour être vu », les déplacements y sont favorisés grâce à des repères visuels. Mais c’est aussi la possibilité de voir qui nous a permis de nous adapter, de construire ces lieux, ainsi c’est la dynamique entre l’homme et le monde qui a permis la co-évolution d’un système.

Quant aux causes de la modification, il les chercha en partie dans l'action directe des conditions physiques d'existence, dans le croisement des formes déjà existantes, et surtout dans l'usage et le défaut d'usage, c'est-à-dire dans les effets de l'habitude. C'est à cette dernière cause qu'il semble rattacher toutes les admirables adaptations de la nature, telles que le long cou de la girafe, qui lui permet de brouter les feuilles des arbres. Il admet également une loi de développement progressif ; or, comme toutes les formes de la vie tendent ainsi au perfectionnement, il explique l'existence actuelle d'organismes très simples par la génération spontanée. ^[5]

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