Comment voir l'enchainement entre la crise des créances hypothécaires douteuses des ménages états-uniens , la crise des subprimes et ensuite le manque de liquidités dans le réseau planétaire des plus grandes institutions financières ?
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Le coeur de la crise financière semble s'éloigner après avoir atteint son pic la semaine dernière .
Les marchés boursiers se sont repris en Europe et aux Etats-Unis d'une semaine sur l'autre avec encore une volatilité impressionnante.
Le marché interbancaire a repris un peu cette semaine et s'est détendu, les banques recommencent à se prêter entre elles .
Le retour à la normale sera long mais on est entré dans une phase de guérison du système financier.
Mais comment nous en sommes arrivés là et pourquoi ?
A l'origine , la crise des subprimes ...
Mais comment voir l'enchainement entre la crise des créances hypothécaires douteuses des ménages états-uniens , la crise des subprimes et ensuite le manque de liquidités - manque d’argent liquide mobilisable - dans le réseau planétaire des plus grandes institutions financières ?
Qu’ont en commun Merril Lynch, Lehman Brothers, AIG, Bear Stearns et bien d'autres institutions ensuite ?
Ce sont toutes de vénérables institutions financières – certaines centenaires -, qui ont toutes fait banqueroute et toutes pour la même raison : elles avaient acheté des Papiers commerciaux adossés [1] à des actifs (PCAA) ou, plus exactement, adossés à des créances (PCAC).
Comment expliquer que la crise hypothécaire amorcée aux États-unis, à l’été 2007, ait pu se transformer en une crise financière planétaire qui ébranle aujourd’hui les colonnes du temple capitaliste ?
Essayons de résumer et d'expliquer le plus simplement le fin nœud de cette crise financière globalisée .
Au départ, à l'origine , des banquiers immobiliers américains offrent la possibilité d’obtenir à des ménages modestes un prêt hypothécaire à des conditions très abordables : aucun paiement initial, 2% d’intérêt les deux premières années, taux variables par la suite, etc.
Il faut dire d'autre part que l'éclatement de la bulle internet a poussé les autorités à baisser les taux d'intérêt à des niveaux extrémement bas pour éviter une grave récession.
L'envol des prix immobiliers a permis de relancer l'économie rapidement.
Pour les rassurer, les agents immobiliers leur proposent que si dans 3 ou 4 ans, ils ne peuvent plus effectuer des paiements mensuels, ils n'auraient plus qu’à revendre la maison… avec profit.
Des nombreux ménages modestes ont donc accepté ainsi des prêts hypothécaires de 150 000$ à ces conditions avantageuses de subprimes ou sous-prime.
Les autorités et toutes les institutions de notation et de surveillance financières ont laissé faire...
Les banques ou sociétés hypothécaires qui prêtaient 150 000$ ont additionné cette somme à une foule d’autres hypothèques et, par une ingénierie incroyablement créatrice, ont transformé ce paquet de créances - disons 100 M$ - en titres financiers, par petites tranches, disons, de 5 000$.
Cela a donné 20 000 titres financiers « adossés » à – accrochés à - des créances, lesquelles sont « adossées » à des maisons.
On a appelé celà des Collateralized Mortgage Obligations (CMO) : littéralement, des obligations garanties par des créances hypothécaires.
Pour éviter le mot "obligation", on les a appelé communément :
Asset-Backed Commercial Papers - papiers commerciaux adossés à ( backés par ) des actifs (PCAA).
Ces PCAA sont des valeurs mobilières négociables sur les marchés financiers, mais exemptées de toute régulation.
Dans les créances hypothécaires, on trouvait des contrats de locations d’autos, des dettes sur cartes de crédit, etc.
Par la même ingénierie novatrice, on fait de toutes ces créances mélangées, y compris les prêts hypothécaires, un énorme paquet que l’institution prêteuse « titrise » ou fractionne en titres financiers baptisés « Papiers commerciaux adossés à des actifs » (PCAA).
Ce sont des obligations reliées à des dettes.
Les actifs, derrière ces titres financiers, c'était les maisons hypothéquées, les autos en location ou l’argent que vous devez sur vos cartes de crédit.
Les PCAC curieusement échappaient à toute régulation des valeurs mobilières normales.
L’institution prêteuse-titriseuse confiait ensuite ces titres financiers à des courtiers qui se chargaient de les vendre à de gros investisseurs, tels les banques d’affaires, les assureurs, les fonds de pensions.
Les célèbres agences de notations Moody’s et Standard & Poors leur accordaient la note AAA ou AA et les déclaraient « aussi safes que les bons du Trésor ».
Les intérêts payés sur ces « papiers commerciaux » étaient supérieurs à ceux des bons du Trésor .
C’est pourquoi ils se vendaient bien.
Avec l’argent qu’elles encaissaient de cette vente, l’institution prêteuse-titriseuse procèdait à d’autres prêts et à d’autres titrisations....et ainsi prospérait ce marché...
Quant aux acheteurs de PCAC, ils pouvaient soit les revendre à d’autres investisseurs, soit les jouer en bourse, soit s’en servir comme « leviers » pour d’autres emprunts.
Lehman Brothers empruntait, avec ce levier, jusqu’à 30 fois la valeur de son lot de PCAC.
Les PCAC se négociaient entre grosses institutions financières partout dans le monde.
Les
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