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Peut-on désirer sans souffrir ?

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Par   •  3 Février 2013  •  668 Mots (3 Pages)  •  1 052 Vues

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Peut-on désirer sans souffrir?

Introduction

Le terme « désir » viendrait du latin desiratio (de sidus : étoiles) qui signifie « cesser de contempler, avec une nuance de regret, le ciel étoilé. Il renverrait donc plus à la dimension intellectuelle qu’a celle, corporelle, des inclinations. Il faut distinguer en effet désir et besoin qui sont deux expériences distinctes du manque. Le désir est orienté vers un objet bien précis, souvent irremplaçable (exemple du désir amoureux). Contrairement au besoin, il est insatiable. Pourtant il peut être compris comme le mouvement de mon existence, et en ce sens être l’affirmation de mon être propre. Paradoxe du désir : il semble avoir pour fonction de barrer l’accès à la jouissance, de la frapper d’interdit puisqu’on ne désir que ce qu’on ne possède pas.

I/ Le désir structuré par le manque

1/ Une « passion de l’âme »

Descartes : tout désir serait une passion résultant d’une action exercée sur l’âme par le corps. Il est difficile de distinguer ici le désir du simple besoin. En outre le désir prouve que « je ne suis pas tout parfait », il est structuré par le manque.

2/ Quelque chose qui nous appartient et qui pourtant nous fait défaut

Hegel remarque dans son Encyclopédie des sciences philosophiques, que l’existence humaine n’est pas réductible à la présence à soi d’une conscience autarcique : l’homme doit trouver à l’extérieur de lui ce qui pourtant lui est essentiel

3/ désirer c’est être loin de l’objet du désir

Lucrèce souligne dans De la nature les dangers d’une passion qui nous attache corps et âme à un objet unique, irremplaçable, et en même temps à jamais distinct de nous. Il semble difficile en ce sens de penser qu’il puisse être satisfait

II/ Le désir comme activité productrice associée à un certain plaisir

1/ L’Eros philosophique

Platon souligne que le sujet désirant progresse par cela même qu’il se met en quête de ce qu’il désire. L’âme peut ainsi atteindre à « la beauté en elle-même, celle qui est divine » (Banquet). On atteint alors au plaisir d’une vie bien remplie. C’est une inspiration divine, du dieu Eros : la meilleure de toutes les formes de folie.

2/ Le désir comme essence propre de l’homme

Selon Spinoza, le désir est appétit avec conscience de cet appétit, il est plénitude et affirmation de soi. (c’est le conatus : effort pour persévérer dans son être). S’il peut prendre la forme d’une passion, il peut également être actif, lorsqu’il procède de l’esprit et produit la connaissance. C’est alors une grande joie qui nous remplit.

III/ Un désir ne doit pas annuler l’intensité qui le produit

1/ Distinction du désir de quelque chose et du désir de l’autre

Kojève : remarque que le désir de quelque chose tend à l’appropriation de l’objet (que dès lors, on ne désire plus), alors que le désir de l’autre s’identifie plutôt au désir du désir de l’autre. En ce sens

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