La Socialisation Claude Dubar

LA SOCIALISATION de Claude DUBAR.

Pourquoi parle-t-on aujourd’hui de crise des identités ? Cette expression renvoie à des phénomènes multiples : difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, montée de nouvelles exclusions sociales, brouillage des catégories servant à se définir et à définir les autres…

Comprendre comment se reproduisent et se transforment les identités sociales implique d’éclairer les processus de socialisation par lesquels elles se construisent et se reconstruisent tout au long de la vie.

La dimension professionnelle des identités acquiert une importance particulière. Parce qu’il est devenu une denrée rare, l’emploi conditionne la construction des identités sociales ; parce qu’il connait des mutations impressionnantes ; le travail oblige à des transformations identitaires délicates ; parce qu’elle accompagne de plus en plus souvent les dévolutions du travail et de l’emploi, la formation intervient dans ces domaines identitaires, bien au-delà de la période scolaire.

Ce livre fournit des instruments d’analyse, des cadres théoriques et des résultats empiriques pour saisir la dynamique ej cours de la socialisation professionnelle et des identités sociales.

I) Socialisation et construction sociale de l’identité.

-La socialisation de l’enfant dans la psychologie piagétienne et ses prolongements sociologiques.

L’assimilation consisté à « incorporer les choses et les personnes externes » aux structures déjà construites. Ainsi la succion est d’abord, pour le nouveau-né, un réflexe d’incorporation buccale du monde qui le conduit à généraliser la conduite (il suce son pousse, le doigt d’autrui, les objets qu’on lui présente…) à tout ce qui lui procure du plaisir après avoir discriminé pratiquement ce qui correspondait à son besoin vital (le sein de la mère, le biberon…) De même le réflexe du sourire est d’abord réservé à certaines personnes (cinquième semaine) avant d’être généralisé à tout visage humain. Il se transformera plus tard en expression volontaire d’un sentiment différencié.

L’accommodation consisté à « réajuster les structures en fonction des transformations extérieures ». Ainsi les changements dans l’environnement sont-ils sources perpétuelles d’ajustements : si l’on passe du sein au biberon, le réflexe de succion se modifie ; les sourires changent selon les personnes qui se penchent sur le bébé… Ces variations contribuent à ce que Piaget appelle la « construction du schème pratique de l’Objet », condition de la découverte active de la permanence des objets (matériels ou humains) même lorsqu’ils sont absents. Elles permettent également les structurations de l’espace et du temps et l’émergence des modalités successives de reconnaissance des rapports de causalité. Ces quatre éléments (schèmes pratiques, espace, temps, causalité) de entrent dans la composition du développement de l’enfant.

-La socialisation dans l’anthropologie culturelle et le fonctionnalisme.

-La socialisation comme incorporation des habitus.

-La socialisation comme construction sociale de la réalité.

Pour une théorie sociologique de l’identité.

II) Les approches de la socialisation professionnelle.

-Des « professions » à la socialisation professionnelle.

-Profession, organisation et relations professionnelles.

-Des professions aux marchées du travail.

III) La dynamique des identités professionnelles et sociales.

-Introduction.

-Du modèle du retrait au processus d’exclusion ; l’identité d’exécutant « stable » menacé.

-De l’ouvrier de métier au « nouveau professionnel » : l’identité bloquée.

-Du modèle « carriériste » au processus de mobilisation : l’identité de responsable en promotion interne.

-Du modèle « affinitaire » au processus de conversion : l’identité autonome et incertaine.

-Bibliographie de la troisième partie.

Conclusion : les formes élémentaires de l’identité professionnelle et sociale actuelle.

Répertoire des sigles.

Index des noms propres.

Index thématique.

Table des matièresù.

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