Socialisation Scolaire Et Position Sociale
Compte Rendu : Socialisation Scolaire Et Position Sociale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Février 2013 • 1 613 Mots (7 Pages) • 1 332 Vues
SOCIALISATION SCOLAIRE ET POSITION SOCIALE
Introduction :
* L'école est une instance de socialisation primaire au même titre que la famille. En effet, l'école est un lieu où l'enfant apprend les savoir et les savoir-faire, les valeurs et les normes, qui lui seront nécessaire pour s'intégrer dans la société au cours de sa vie.
* Les modèles culturels offerts par l'école sont-ils capables d'amener l'enfant à modifier son statut social, c'est à dire l'ensemble des positions sociales qui lui ont été assignées par sa famille ? L'éducation scolaire est-elle toujours en opposition à la socialisation de la famille ? L'école peut-elle être un facteur de mobilité sociale ascendante (accès des enfants à une position sociale supérieure à celle de leurs parents) et peut-elle être un facteur d'émancipation pour les filles ou pour les milieux populaires ?
* Nous allons montrer que si l'école peut libérer les individus du poids de l'hérédité familiale, elle a une influence limitée sur leur devenir.
1 - L'ECOLE EST EMANCIPATRICE...
A - L'ECOLE OFFRE DE NOUVEAUX MODELES CULTURELS...
* Tout d'abord, l'école traite tous les élèves de la même façon et les classe en fonction de leur compétence scolaire. L'école développe donc les valeurs d'égalité, de mérite, de tolérance, de compétition, de réussite. Les filles sont éduquées comme les garçons, les enfants d'ouvriers comme les enfants de cadre, le petit étranger comme le petit français. Or, ce traitement est nouveau pour l'enfant qui, dans sa famille ou dans son quartier, a appris à distinguer les sexes, les milieux sociaux et les nationalités.
* Ensuite, l'école mélange les enfants qui ont des positions sociales différentes. La mixité s'est imposée peu à peu à l'école. Un enfant de milieu modeste peut rencontrer un enfant de milieu aisé. Or, la socialisation par les pairs peut influencer fortement l'enfant et le détourner de son milieu social. Ainsi, un enfant d'agriculteur va s'apercevoir que les autres professions disposent de vacances que n'ont pas ses parents. Une fille de milieu modeste va aimer les sorties culturelles proposées par ses amies qui sont filles de cadres...
* Enfin, l'école apprend une culture savante qui débouche sur des diplômes nécessaires à l'obtention d'un emploi qualifié. L'école donne le goût de la lecture, fait découvrir des réalités insoupçonnée, donne à voir le monde et remet en cause les connaissances acquises au sein de la famille. L'assimilation de ces connaissances est nécessaire pour pouvoir suivre le cursus scolaire qui mène aux meilleurs emplois : les classes préparatoires, les écoles d'ingénieur, les écoles commerciales…
B - QUI AUTORISENT UNE PROMOTION SOCIALE
* L'influence de l'école dans la socialisation de l'enfant se fait sentir de plus en plus longtemps et de plus en plus massivement. Autrefois, l'école n'était pas obligatoire. Les apprentissages se faisaient au sein de la famille qui cherchait à rendre conforme l'enfant à son statut social. De nos jours, l'école est obligatoire et gratuite. Le nombre de bacheliers a été multiplié par 15 en un demi-siècle. En 1951, les bacheliers ne représentaient que 5% du total d'une génération. De nos jours, plus des deux tiers des 17-18 ans sont bacheliers. Et les études ne s'arrêtent pas là ! Le nombre d'étudiants a été multiplié par 4 en France entre 1964 et 1994.
* Cette socialisation scolaire a permis de modifier les positions sociales d'un certain nombre d'individus. Les filles, qui étaient sous-représentées à l'école dans les années 50 (43% des bacheliers en 1951 étaient des filles), ont eu un taux de réussite supérieur aux garçons (59% des bacheliers sont des filles en 1997) comme l'ont montré les sociologues Baudelot et Establet dans leur livre "Allez les filles !". De même, les enfants de milieu ouvrier ont vu leur part doubler à l'université en 30 ans : en 1964, 8% des étudiants étaient d'origine ouvrière et ce chiffre est passé à 17% en 1994.
* Mais cette réussite scolaire et sociale s'est faite au prix d'une acculturation qui peut être traumatisante pour les enfants. En effet, pour accéder aux honneurs, les enfants de milieux modestes doivent dévaloriser les goûts familiaux acquis dans la petite enfance au profit des goûts savants, jugés plus nobles par l'école et les classes dominantes. Cet abandon partiel de la culture familiale pour intérioriser une autre culture peut briser un certain nombre de liens familiaux comme le montre A.Ernaux dans son livre "La Place" ou A.Terrail dans "Destins ouvriers".
* La socialisation scolaire agit-elle toujours contre la socialisation familiale ? Est-elle capable d'assurer pleinement l'égalité des chances, c'est à dire de compenser les handicaps
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