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Processus démocratique

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Par   •  9 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  3 645 Mots (15 Pages)  •  742 Vues

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Processus démocratique

Pendant plus de trois décennies après son indépendance de la France en 1960, la Côte d'Ivoire était un pays dans lequel des gens de différentes religions et ethnies, y compris des millions de personnes venues d'états voisins en Afrique occidentale coexistaient relativement harmonieusement. Les tensions religieuses et ethniques potentielles se sont largement estompées grâce au premier Président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, un catholique, qui a gouverné à travers son Parti Démocratique de la Côte d'Ivoire (PDCI) jusqu'à sa mort en 1993. Pendant plus de trente ans, sous le gouvernement de Houphouët-Boigny, l'économie de la Côte d'Ivoire, premier producteur de cacao mondial, était l'une des plus grandes puissances économiques africaines, et attirait des immigrés de toutes les sous-régions d'Afrique occidentale. Sur le plan politique, on estimait que c'était un modèle de stabilité dans une région frappée par les guerres, bien que les défis au gouvernement autocratique du seul PDCI aient augmenté lorsque la situation économique s'est dégradée au cours des années 1980. Le processus démocratique ivoirien a été véritablement lancé par le président Félix Houphouët-Boigny en avril 1990. Les mesures d’austérité prises par le gouvernement au début de l’année avaient provoqué une crise sociale avec des manifestations estudiantines et des marches de l’opposition encore illégale. Pour prendre les devants et garder la maîtrise du processus qui commençait à s’enclencher, le président Houphouët-Boigny décide l’autorisation du multipartisme et la légalisation des partis politiques au mois de mai. Après plusieurs mois marqués par des contestations menées par les scolaires et les 14 partis nouvellement légalisés, des élections présidentielles se tiennent le 28 octobre 1990. Elles mettent en concurrence pour la première fois deux candidats : le président Houphouët-Boigny et Laurent Gbagbo, président du principal parti d'opposition, le Front populaire ivoirien (FPI). Le président Houphouët-Boigny est élu avec 81,67% des voix. Aux élections législatives du 25 novembre, le PDCI enlève 163 des 175 sièges du Parlement bien que 18 autres partis aient présenté des candidats. L’opposition n'a toutefois jamais cessé, depuis sa défaite de 1990, d'accuser le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'irrégularités et de fraudes électorales.

Les élections présidentielles et législatives d'octobre et de novembre 1995, les premières sans Houphouët-Boigny, décédé en décembre 1993, ont aussi vu la participation de nombreux partis politiques. Mais cette fois encore, l'opposition a vivement critiqué les irrégularités commises par le gouvernement tant au cours des campagnes électorales qu'au cours des scrutins eux-mêmes. L'élection présidentielle a vu la victoire de Henry Konan Bédié, Président intérimaire avec 95,25% des suffrages exprimés. Ses deux principaux adversaires, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, et Laurent Gbagbo, n'ont pas participé à l'élection. Le FPI et le RDR ont appelé au boycottage du scrutin conformément à la stratégie du front républicain mis en place par l’opposition.

Les élections législatives de novembre 1996 ont connu un taux de participation de 45%, et ont vu s'affronter 29 partis politiques présentant un total de 654 candidats ; 343 candidatures avaient été rejetées. Au terme du processus qui a demandé l’organisation de plusieurs élections partielles (en décembre 1996 et en mars 1998), le PDCI se retrouve avec 146 députés contre 14 pour le FPI et 14 pour le RDR. Le mode de scrutin est en effet favorable au pouvoir puisque les députés sont élus au scrutin majoritaire à un tour et par circonscription et que l’opposition ne parvient pas à présenter de candidats communs.

A la veille des élections générales prévues pour le courant de l’an 2000, l’ambiance politique était à la veillée d’armes. Le front social est mené par les étudiants dans la première moitié de l’année 1999. Mais le front politique n’est pas en reste. L’opposition et notamment le FPI et le RDR a créé un front commun pour mieux affronter le pouvoir en réclamant entre autres, une commission électorale, l’accès équitable aux médias publics, un financement public pour les partis politique. Mais une fissure s’est faite dans le front de l’opposition depuis que Laurent Gbagbo a signé seul, un accord avec le pouvoir qui donne en partie satisfaction aux revendications propres de son parti. Il a ainsi obtenu le principe d’une commission nationale de contrôle des élections qui ne sera cependant pas indépendante, mais assistera le ministère de l’intérieur. Le RDR se retrouve alors seul en face du pouvoir PDCI, décidé à travers des procédures juridico-politiques à barrer la route de la course présidentielle à son leader, Alassane Dramane Ouattara, à qui l’on reprocherait de ne pas être " ivoirien, né d’un père ivoirien de naissance et d’une mère de nationalité ivoirienne ". Après avoir été investi comme Président du RDR et déclaré sa volonté de se présenter aux élections présidentielles, Ouattara et son parti seront la cible du pouvoir d’Henri Konan Bédié. Les manifestations du RDR seront réprimées et plusieurs leaders du parti, dont la Secrétaire Générale Henriette Diabaté seront arrêtés et condamnés à des peines de prison en décembre 1999. Un autre mandat d’arrêt est lancé contre Alassane Dramane Ouattara qui se trouvait en France. C’est dans ce climat tendu qu’une mutinerie militaire va déboucher sur le renversement du Président Henry Konan Bédié, contraint à l’exil en France. Le Général Robert Gue, à la tête du Conseil national de salut public, prend le pouvoir le 25 décembre 1999. L’Assemblée nationale et les autres institutions sont dissoutes. Un gouvernement d’union nationale avec la participation des principaux partis d’opposition notamment le FPI, le RDR et le PIT. Pour la première fois depuis l’indépendance, le PDCI est exclu du Gouvernement.

La junte militaire annonce l’organisation d’un référendum constitutionnel pour juillet 2000 et des élections présidentielles pour fin de l’année 2000. Ces scrutins sont supervisés par une commission électorale dirigée par Honoré Gui. Mais à mesure que la date des scrutins approchaient la tension montait avec en toile de fond, l’épineuse question de l’éligibilité de Ouattara eu égard aux critères de nationalité exigés. En mai 2000, le gouvernement d’union nationale vole en éclat avec le départ des ministres

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