Communication compliquée
Mémoire : Communication compliquée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vavalulu • 8 Mai 2019 • Mémoire • 2 077 Mots (9 Pages) • 492 Vues
Introduction
“Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences.”
Françoise dolto
je suis élève auxiliaire de puériculture.
Dans le cadre de ma formation j’ai pu observer des situations de communication diverses et variées entre professionnels, enfants et parents.
La situation que je vais vous présenter, je l’ai vécu lors de mon stage à la PMI (protection maternelle et infantile) au mois de décembre.
Ce stage a été très important pour moi et cette situation m’a accompagné tout au long de ma formation.Le regard que je porte dessus a évolué tout comme moi au fil de mon apprentissage tant théorique que sur le terrain.
Contexte
Afin de respecter le secret professionnel le lieu et les noms des personnes citées ont été modifiés.
Ce matin je suis dans un des bureaux de la PMI avec Marie puéricultrice depuis 25 ans, elle a travaillé plus de 10 ans dans les quartiers nord de Marseille avec les communautés maghrébines et comoriennes, elle s’intéresse et a pratiqué l’ethnopsychiatrie (L'ethnopsychiatrie est un domaine de recherche partageant objets et méthodes tant avec la psychologie clinique qu'avec l'anthropologie culturelle.)
je l’accompagne pour les consultations.
Ces consultations sont un lieu d’écoute, de conseils et d’orientation précoce, elle permet aussi de rassurer les parents et de les valoriser dans leur rôle.
La maman de Sarah, qui est le sujet principal de mon observation, a soulevé quelques inquiétudes de la part de la maternité concernant son état psychologique suite à son accouchement, ainsi ils ont rempli une fiche de suivi pour la PMI ,
cette fiche de suivi implique que la PMI contact la maman pour lui présenter et proposer ces services mais ne contraint en rien les parents.
Cette maman avait accepté un premier rendez vous mais n’était pas venue, elle a rappelé quelques jours plus tard sans s’excuser afin de reprendre rendez-vous, un rendez-vous auquel elle s’est tenue et que j’ai pu observer.
A noter que par la suite madame S à continuer à fonctionner ainsi pour 2 autres rendez-vous.
Dans la situation que je vous propose, je vais tenter d’analyser les trois différents temps de l’entretien, dans un premier temps le manque d’accordage dès l’entrée de Madame S dans le bureau, puis le moment des révélations et enfin l’instant où la professionnelle met fin à l’entretien.
Situation
Madame S rentre dans le bureau, elle est grande elle porte un niqab de couleur bordeaux qui laisse seulement entrevoir ses yeux, son nez et sa bouche, elle paraît jeune. (voile intégrale couvrant le corps et le visage à l exception des yeux, il est toutefois possible de baisser la partie couvrant le bas du visage, comme l a fait madame S pour nous rencontrer).
Elle serre contre elle son petit bébé enroulé dans une couverture rose claire.
Elle s’assoit et la discussion s’engage sur son accouchement et la santé du bébé, c’est une petite fille prénommée Sarah, Sarah a 15 jours.
C’est un bébé né prématurément à 8 mois de grossesse. Madame S nous dit que tout va bien que la grossesse s’est bien déroulée et l’accouchement aussi. Elle répond aux questions mais ne développe pas ses réponses.
Elle déshabille Sarah afin que Marie la pèse, la mesure et l’examine.
Sarah est petite et frêle. Elle a un ictère très prononcé qui donne un aspect cireux à sa peau fine. Elle dort et a du mal à se réveiller. Elle ne bouge pas, elle ne pleure pas, elle se laisse manipuler sans manifester.
Les nouvelles sont bonnes Sarah a pris du poids.
L’examen se termine madame S rhabille Sarah et vient se rasseoir avec son bébé dans les bras.
Marie lui repose des questions sur son accouchement et son état, sur son mari aussi:
« Vous êtes mariée, c’est un mariage arrangé? »
Madame S lève les sourcils elle parait surprise
« comment ça? Non je suis européenne moi mon mari je l’ai choisi » elle parait offusquée par cette question. Marie justifie son questionnement et lui demande si le papa est présent pour l’aider et pour la soutenir dans le quotidien avec le bébé.
Madame S lui dit qu’elle a sa famille pas très loin, qu’elle n’est pas seule.
Nous sommes désormais toutes les trois assises, moi derrière le grand bureau d’entretien, madame S face à moi et Marie sur ma droite derrière le petit bureau, le silence règne.
Marie est derrière son ordinateur, son visage est dissimulé par l’écran, elle met à jour le dossier.
Soudainement Madame S parle, elle nous dit :
« J’ai eu un accouchement trop bizarre »
« je n’ai rien senti, je n’ai pas eu de douleur, rien, le bébé est sorti comme ça »
Marie lève la tête de l’écran d’ordinateur et regarde madame S avec attention, elle lui demande si elle a fait le deuil de sa grossesse, Madame S lui répond que ça lui manque de plus être enceinte que tout est allé vite et qu’en plus y avait du sang partout dans le lit. Elle s’arrête de parler et regarde son bébé dans ses bras. Elle sourit d’un sourire qui ne sourit pas.
Marie lui demande si elle a perdu les eaux chez elle, Madame S répète
« il y avait du sang partout dans le lit, je me suis réveillée j’ai eu peur, j ai cru que j’avais fait une fausse couche et que mon bébé était mort ».
Le regard de Marie et le mien se croisent furtivement, Marie propose à la maman un accompagnement, elle lui dit que ça a du être un moment difficile et stressant et qu’il
serait peut être bon pour elle d’en parler à des personnes appropriés et lui note le numéro de la psychologue de la PMI (protection
...