Analyse de situation professionnelle sur la qualité
Rapport de stage : Analyse de situation professionnelle sur la qualité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Odr1 • 5 Octobre 2020 • Rapport de stage • 2 951 Mots (12 Pages) • 773 Vues
Analyse d’une situation professionnelle sur la qualité
S6
Phase descriptive :
La situation que je m’apprête à évoquer s’est déroulée au matin dans la chambre de Monsieur R. Nous sommes dans une clinique de soins de suite et de réadaptation (SSR) et j’entame ma deuxième semaine de stage.
Monsieur R est âgé de 80 ans et a fait son entrée dans le service depuis trois jours suite à la pose d’une prothèse de hanche droite précédée d’une chute. Il a une plaie chirurgicale avec un pansement du côté droit et est porteur d’un cathéter à l’avant-bras droit. L’ablation d’une agrafe sur deux a été réalisé la veille par la contre équipe de soins.
Il est 10h00 ce matin là et je suis avec une infirmière vacataire pour la journée avec qui je n’ai jamais été auparavant. Nous entrons ensemble dans la chambre de Monsieur R. Le faciès pâle et apathique à ce moment là, je prend sa température (à la relève ce matin, rien n’a été signalé de particulier pour lui).
Je prends la température avec l’infirmière et je m’aperçois que le patient est hyperthermique à 38,6° aux deux oreilles et en axillaire. Il n’a pas de douleur, à bien dormi cette nuit, la plaie chirurgicale est propre et non inflammatoire, le pansement est propre (a été refait la veille).
Il est prescrit du perfalgan en IV donc je me hâte à aller préparer la perfusion et à aller la poser à Monsieur R sous la bienveillance de l’infirmière. En ayant préalablement expliqué le soin au patient.
Nous continuons chacune nos pansements du matin, lorsqu’une heure plus tard je me dirige vers la chambre de Monsieur R afin de contrôler à nouveau sa température. Il est à 38,9° et à des sueurs. Je le rassure, lui dit que je vais revenir rapidement vers lui. Je préviens l’infirmière ainsi que le médecin du service qui nous demande d’effectuer des hémocultures en périphérie afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une infection liée à sa plaie chirurgicale ou à un autre facteur.
Je me mis à préparer le matériel nécessaire pour le soin quand je m’aperçois qu’il n’y avait plus de gants à usage unique dans la salle de soin. J’en fis part à l’infirmière qui m’indiqua de commencer à y aller et à tout préparer pendant qu’elle allait me rejoindre avec les gants.
Ce que je fis.
L’infirmière me rejoigna dans la chambre avec le médecin. Tout était installé et il ne restait plus qu’à prélever pour les hémocultures.
Je lui demande les gants et elle m’indique qu’elle n’en a pas trouvé et qu’elle a demandé à l’aide soignante de notre service d’aller en récupérer à l’étage du dessous.
Mais l’aide soignante ne revenant pas, je devais commencer le soin sous les yeux de l’infirmière et du médecin qui ajouta verbalement « Vas-y sans les gants, tu fais attention c’est pas grave ».
Je savais pertinemment que je m’exposais directement au risque d’AEV mais me sentant au pied du mur à ce moment là, je n’ai eu pour moi d’autre choix que d’effectuer un prélèvement sanguin sans les gants.
Le soin s’est très bien passé, j’ai essayé de rester au plus propre malgré le fait que je ne portais pas les gants et que je ne me suis donc pas protégé.
Je me suis donc demandé si le non port des gants lors d’un prélèvement sanguin pouvait avoir un impact direct sur la qualité des soins au regard du patient.
Questions :
En quoi cette situation m’a t-elle affecté ?
Aurais-je dû dire non au soin ?
Comment aurais-je pu faire autrement ?
En quoi l’exposition à un AEV peut-elle avoir une incidence sur la qualité des soins vis-à-vis du patient ?
En quoi le respect des précautions standard est-il essentiel au regard de la qualité des soins ?
Comment m’appuyer sur cette expérience en stage pour évoluer professionnellement ?
Questionnement :
Face à cette situation, je me suis interrogé sur l’importance du respect des précautions standard dans un soin invasif tel que le prélèvement sanguin.
Au vu de mon expérience professionnelle en tant que future professionnelle de santé, c’est une des rares fois où j’ai été confronté à devoir piquer sans le port des gants.
Selon une étude dans les laboratoires d’analyse médicale concernant le risque d’exposition au sang lors des prélèvements veineux : « Pour 92% des prélèvements observés, les préleveurs ne portent pas de gants. Les enquêteurs ont observés le port de gants pour 8% d’entre eux dont seulement 6% avec une paire de gants et 2% avec un seul gant ».
Cette étude appuie sur le fait que les précautions standard sont d’une manière globale bien appliquées sauf le port de gants. Les AES restent relativement fréquents, notamment en ce qui concerne les contacts cutanés avec le sang qui pourraient être évité par le port de gants.
Selon les résultats de cette étude, « si 92% des personnels disent être informés des précautions standard, seuls 20% parviennent à en citer 4. De même, 97% des personnels disent connaitre la conduite tenir en cas d’AES mais une minorité en cite toutes les étapes ».
On constate que le port des gants demeure encore trop peu fréquent. C’est pourquoi une sensibilisation reste nécessaire pour les risques liés au contact avec le sang. Il est donc essentiel de promouvoir une mise à disposition plus large ainsi qu’un port systématique.
Bibliographie : « Risque d’exposition au sang lors des prélèvements veineux » DMT Etudes et enquêtes / TF 159 par GERES et INRS
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’usage de gants médicaux à usage unique est recommandé pour deux raisons principales : d’une part il permet de réduire considérablement le risque de contamination des mains du personnel soignant par du sang ou d’autres liquides biologiques existants et d’autres part, de réduire la dissémination des germes dans l’environnement et le risque de transmission des germes du personnel soignant au patient et inversement ainsi que d’un patient à un autre.
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