Accompagnement en fin de vie
Dissertation : Accompagnement en fin de vie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fred Elwe • 11 Novembre 2015 • Dissertation • 881 Mots (4 Pages) • 1 810 Vues
Lieu : EHPAD Rivoli CH Privas
La Voulte sur Rhône
Du 1er septembre 2015 au 6 novembre 2015.
Contexte :
Madame G est diagnostiquée en fin de vie depuis un mois. Elle gémit et parfois crie tout au long de la journée, ces cris et gémissements sont amplifiés à l'occasion des soins. Cette personne est alitée 24 heures sur 24, elle à des troubles de la déglutition, elle mange très peu le repas mixé qui lui est proposé. Son regard est vague et les réponses verbales n'existent pas. Son état cutané est très altéré. De multiples escarres sont soignées régulièrement et la toilette est prodiguée tous les matins. Elle ne semble pas en capacité physique et intellectuelle de refuser ou d'accepter les soins. Sa fille qui vient la voir régulièrement nous rencontre au bureau des infirmiers, elle nous explique qu'elle n'est plus en capacité d'entrer dans la chambre de sa maman, son état lui est insupportable. Afin de donner plus de précisions, je n'ai rencontré la fille de Madame G qu'une seule fois sur le temps du stage.
Après plusieurs semaines d'écoute et d'interrogations concernant l'accompagnement de Madame G, je questionne les infirmières puis le médecin traitant concernant l'état de cette résidente.
Questionnements :
Je m'interroge et demande aux soignants, si les cris et gémissements sont des douleurs éprouvées physiquement, ou s’ils font partie d'une souffrance psychique liée à la fin de vie. Je fais un lien avec les connaissances théoriques apprises, selon lesquelles, « à l'heure actuelle les antalgiques sont si nombreux et si puissants qu'aucun patient n'est plus censé souffrir physiquement ». J'interroge alors médecin et infirmière sur le traitement actuel dont la patiente bénéficie. Je comprends que certains traitements ne peuvent pas être mis en place sur 24h, si il n'y a pas d'infirmière la nuit (perfusion IV ou PSE par exemple) ; Mais aussi que nous ne pouvons pas prouver l’origine des cris et gémissements qu’ils soient d’origine psychique, physique ou les 2. En résumé nous ne connaissons pas l'origine de cette plainte, mais nous savons grâce à cette discussion, que le traitement actuel est insuffisant.
Pour en arriver à cette conclusion, il aura fallu 2 ou 3 conversations avec le médecin. Le médecin généraliste en question, a suivi cette résidente une à 2 fois par semaine jusqu'à son décès. Pendant 3 à 4 semaines, plusieurs essais antalgiques ont été tentés mais sans résultats. Le fait d'être limité par la voie veineuse a mis en échec les tentatives du médecin (patch, sublingual orodispersible), qui avoua lui-même ne pas être très à jour concernant les traitements palliatifs. Je me suis interrogé sur la capacité d'un EHPAD à accompagner en fin de vie ce type de souffrance. Mais ni la famille ni les soignants, ni le médecin n'ont émis l'hypothèse d'une prise en charge en soins palliatifs dans un centre hospitalier. Environ 2 mois après le diagnostic (c'est-à-dire un mois après mon arrivée) et les tentatives de traitements échouées, le médecin et la soignante décident de faire appel à l'équipe mobile de soins palliatifs du centre hospitalier. Leur visite à lieu quelques jours après la demande faite par téléphone. Le médecin de l'équipe mobile conseil un traitement différent, à base d'hypnotiques injectables en voie sous-cutanée, par bolus à la demande, jusqu'à 4 fois par jour. Ce traitement convient bien à la patiente qui s'apaise, ne crie plus, dort la nuit, et qui en bénéficie avant chaque soin. Des soins comme la toilette, sont à présent beaucoup plus succinct et limités pour incommoder le moins possible cette dame. Elle décédera une semaine après la mise en place du traitement, conseillé par l'équipe mobile et validé par le médecin traitant.
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