Les nanotechnologies
Synthèse : Les nanotechnologies. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 6x04ldrlojfus29 • 17 Mai 2022 • Synthèse • 1 408 Mots (6 Pages) • 282 Vues
INTRO
Dans les années 80, un téléphone portable ressemblait à cela : un poids lourd pour nous utilisateurs de smartphones. En effet, l’objet technique qu’est le téléphone portable a connu une évolution fulgurante durant ces 40 dernières années, avec la découverte de nouvelles technologies, bien sûr, mais également par la miniaturisation de ses composants.
D’après Richard Feynman : “There’s plenty of room at the bottom”.
Le téléphone portable n’est pas le seul exemple : dans le domaine de l’informatique, la microélectronique permet des progrès tant techniques qu’économiques. Si nous faisons un pas de plus, nous atterrissons dans le champ des nanosciences, c’est-à-dire l’étude des structures à l’échelle du nanomètre. L’idée d’une matière intelligente et autoréparante, d’un ordinateur quantique surpuissant ou de petits nanorobots qui protégeraient notre corps prennent ainsi leur source dans ce domaine. Mais ce ne sont pas que des idées puisque le marché mondial des nanotechnologies est en plein essor, de l’ordre de 50 milliards de dollars en 2003 à 1 000 milliards de dollars en 2015. La France investit elle aussi, et ce principalement dans les nanomatériaux pour les secteurs industriel et celui de la santé.
Aujourd’hui, on peut questionner la nécessité de la 5G, l’utilisation de nos données par les GAFAM ou l’éthique d’une procréation avec sélection génétique, et il en est de même pour le domaine que constitue les nanosciences et les nanotechnologies. En modifiant la nature à cette échelle, n’y aura-t-il pas d'effets bien plus néfastes que les avantages espérées ? La question du sentiment démiurgique (un démiurge étant selon les platoniciens, celui qui crée le monde) ou sentiment de puissance liée à l’intervention massive sur la nature par l’Homme se pose alors naturellement.
Afin d’y répondre, nous chercherons d’abord à définir les nanotechnologies, avec le sens et les origines, l’intérêt de ce domaine et la tentative de classification qui y est liée. Ensuite, nous verrons la place qu'occupent les nanotechnologies aujourd’hui dans la société et les discours contradictoires qui en découlent. Enfin nous tenterons de comprendre en quoi les nanotechnologies sont des vecteurs de transformation sociale, à travers les différents enjeux, économiques, de santé et éthiques auxquels elles font face.
I.3)
On cherche donc à mieux cerner ce que sont les nanotechnologies. Étienne Klein, physicien et philosophe français, s’est penché sur le sujet. Selon lui, on peut répartir les nanotechnologies en 3 grandes catégories de procédés.
La première catégorie de procédés consiste à produire des objets de taille nanométrique, par exemple, des nanotubes de carbone. C’est simplement l’ensemble des procédés qui permet la création, la production de ces nanoparticules, ce que l’on pourrait définir comme étant la première étape.
La deuxième catégorie, elle, est plus avancée : elle consiste à incorporer ces objets de taille nanométrique, les nano-objets, dans d’autres objets ayant une taille plus traditionnelle. Autrement dit, c’est créer des objets ayant des qualités à l’échelle du nanomètre, en dispersant les nano-objets à la surface d’un solide pour lui donner une propriété qu’il n’aurait pas autrement. L’additif, c’est-à-dire le nano-objet incorporé, le plus utilisé c’est le nanotube de carbone qui donne une robustesse 100 fois supérieure à celle de l’acier tout en étant 6 fois moins lourd. Avec d’autres additifs, on peut s’imaginer beaucoup d’applications : des revêtements pour des pièces d’avions qui permettraient un meilleur aérodynamisme, des équipements sportifs ou militaires plus résistants, des verres autonettoyants, des textiles sans plis et bien plus encore.
Néanmoins, la technique consistant à incorporer des nanoparticules dans des objets à échelle humaine n’est pas nouvelle : le physicien nous donne l’exemple des fameuses épées de Damas du 14ème siècle, qui après divers traitements thermiques d’un minerai de fer très chargé en carbone, étaient très tranchantes. Ceci s’explique aujourd’hui par la présence de nanofibres de carbure de fer encapsulées dans des nanotubes de carbone résultant de ces traitements thermiques. Il n’est donc pas nouveau ni impossible de s’imaginer un monde où les nanoparticules et par extension les nanotechnologies permettent une amélioration des objets techniques que nous connaissons.
Dernièrement, la troisième et dernière catégorie des nanotechnologies et celle qui intéresse davantage les chercheurs, est celle des structures à l’échelle nanométrique.
En effet, certaines structures possèdent des propriétés intéressantes, qui présentent un réel intérêt. Plusieurs exemple issus de la nature sont donnés :
- d’abord, la nacre des coquilles de mollusques tire sa résistance exceptionnelle d’un échafaudage de plaquettes de carbonates de calcium d’une épaisseur nanométrique.
- ensuite, les feuilles de lotus restent parfaitement lisses et propres grâce à des nano-pointes qui empêchent l’eau de former des microgouttelettes collées aux feuilles. L’eau, rejetée par les pointes, ne reste pas sur la surface de la feuille et entraîne avec elle la saleté.
- enfin, le gecko qui adhère au plafond à l’aide des milliards de nano-poils sur ses doigts, chacune réalisant une interaction de Van der Waals avec la surface.
Ce qu’on peut noter avec ce qui a été dit sur la deuxième catégorie, c’est qu’indépendamment de la découverte du microscope électronique et de l’atome, il y a toujours eu des nano-objets, et ce particulièrement chez la nature. La nature est une source d’inspiration pour les techniques futures et constitue le champ assez vaste qu’est le bio-mimétisme.
Il est donc évident qu’à travers cette catégorisation que donne Étienne Klein : les nanotechnologies ont d’innombrables perspectives d’application et sont même déjà présentes dans nos objets techniques actuels. On cherche donc à savoir à quel point et dans quelles mesures les nanotechnologies sont présentes dans les sociétés contemporaines.
III.3)
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