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Réflexion aménagement forêts

Étude de cas : Réflexion aménagement forêts. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Juillet 2022  •  Étude de cas  •  795 Mots (4 Pages)  •  388 Vues

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FOR 2210 - Hydrologie et aménagement du bassin versant                                                  Réflexion sur les enjeux de l'eau en milieu forestier

La forêt joue un rôle majeur dans le cycle de l’eau, la récolte de bois peut donc influencer les fonctions hydrologiques auxquelles cet écosystème participe. Le principe d’aire équivalente de coupe (AÉC) est un outil de gestion de l’aménagement forestier à l'échelle du bassin versant servant à éviter qu'un déboisement provoque l'augmentation du débit de plein bord. Cette hausse du débit de pointe soulève des inquiétudes principalement en raison des risques d’érosion et de transfert de sédiments pouvant altérer la morphologie du cours d’eau. L'utilisation du concept d'AÉC vise donc essentiellement à protéger le milieu aquatique en maintenant en dessous de 50 % la surface déboisée du bassin versant. En effet, des études ont démontré qu’au-delà de ce seuil, la récolte peut entraîner une augmentation du débit de pointe pouvant modifier significativement le lit de la rivière. Le calcul de l'AÉC exige de respecter plusieurs contraintes d'application pour que les données obtenues soient valides et qu’elles permettent, ultimement, de limiter la perturbation d'habitats aquatiques. (Langevin & Plamondon, 2004)

Une organisation publique ou privée voulant paraître impliquée sur le plan environnemental aux yeux d'un public ciblé pourrait sans doute se servir du principe d'AÉC pour faire valoir sa vision dans une optique d'aménagement forestier. Or, un AÉC inférieur à 50 % n'indique pas forcément la mise en œuvre de pratiques durables ni de mesures de conservation particulières. Les coupes forestières sont limitées dans le temps et dans l'espace par différents facteurs incluant la présence de superficies non récoltables (dénudés secs et humides, plans d’eau et forêts improductives, inaccessibles ou immatures) et le cadre réglementaire obligeant la conservation de lisières boisées, de séparateurs de coupes et de portions de peuplements matures. La présentation de résultats d'AÉC hors de leur contexte ou l'interprétation déformée des données pour projeter une image de responsabilité écologique reflète une conduite derrière laquelle se cachent probablement des intérêts économiques ou politiques. Le principe d'AÉC ne devrait en aucun cas servir d'argument pour justifier l'extension des récoltes sur des territoires comme les aires protégées où toute forme d'exploitation est interdite (Nadeau, 2020). Ce principe ne considère pas tous les impacts engendrés par les activités forestières ni l'ensemble des changements hydrologiques qui leur sont associés, dont l'augmentation de la quantité de sédiments fins en aval des ponceaux. En grande quantité, ces particules solides peuvent perturber l’habitat des poissons et affecter leur reproduction, leur croissance et leur survie. En modifiant les conditions physiques (turbidité, température, taux d'oxygène, pH, etc.) et chimiques (concentration en substances nutritives, en métaux, en produits chimiques toxiques, etc.) de l'eau, ces sédiments constituent une menace pour les frayères qui dépendent d'une structure et de conditions particulières. (St-Onge, Bérubé & Magnan, 2001)

En outre, l'AÉC représente un élément dans l'ensemble de mesures qui doivent être mises en œuvre pour limiter la dégradation de sites importants du point de vue écologique. Un réel engagement face à ces enjeux doit se traduire par l'adoption de saines pratiques visant à améliorer la planification et la gestion du réseau routier, l'entretien des infrastructures en place et la protection des bandes riveraines. Des actions concrètes prioritaires doivent être dirigées, notamment vers le maintien d'une plus grande proportion d'aires protégées sur le territoire. Celles-ci assurent la préservation de l'intégrité écologique en maintenant un échantillon représentatif de l'écosystème, des espèces menacées et des habitats essentiels. Pour être efficace, ce statut doit protéger les espaces désignés de toutes formes de pressions anthropiques afin d'assurer la restauration et le maintien des services écosystémiques et la conservation à long terme de la biodiversité. (Jutras & Plamondon, 2020)

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