Le Marché Automobile Français
Rapports de Stage : Le Marché Automobile Français. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rede0 • 4 Décembre 2012 • 4 556 Mots (19 Pages) • 944 Vues
Sommaire
Avant-propos p.06
Jean-Claude Seys
L’avenir de l’automobile p.07
Louis Schweitzer
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Avant-propos
Auto or not auto, c’est une des questions que chacun
d’entre nous se pose quand il pense au futur puisque,
comme le dit très bien Louis Schweitzer, l’auto c’est un
peu nous-même, un instrument de notre liberté et un
cocon qui nous protège des autres, un signe de positionnement
; c’est aussi un élément qui a façonné l’urbanisme,
déterminé la forme de nos loisirs et fait travailler un très
grand nombre d’entre nous, directement ou à travers les
services qu’elle requiert ou rend possibles.
Mais l’interrogation ne doit pas être inquiétude : l’automobile
se transformera, mais continuera à transporter
longtemps encore nos corps, nos intérêts, nos passions et
nos rêves.
Jean-Claude SEYS
Président de l’Institut Diderot
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L’avenir de
l’automobile
Le problème, quand on parle de l’avenir, c’est que,
d’une part, on ne sait rien, et que, d’autre part, vos propos
sont invérifiables. Et donc, pour aborder l’avenir même
s’il n’est pas une projection du passé, il faut d’abord
faire une analyse de la situation telle qu’elle existe pour
essayer, ensuite, de tracer quelques perspectives.
Mon analyse portera sur trois points :
ce qu’est l’auto, son histoire et sa géographie.
L’auto, c’est à la fois un objet technique très complexe
et un objet très chargé de sens au plan social, au plan
économique, au plan psychologique. Un certain nombre
de philosophes, on pense à Barthes en premier lieu, bien
sûr, mais d’autres aussi, ont écrit sur l’auto.
L’auto est d’abord un instrument de mobilité individuelle
et familiale. C’est, à ce titre, un instrument de
liberté. La première des libertés, c’est la liberté d’aller et
de venir. Et l’auto donne cette liberté d’aller où l’on veut,
quand on veut, comme on veut. Il y a des instruments de
transport plus rapides, mais aucun n’apporte ce niveau
de liberté. Donc, la première nature de l’auto, c’est d’être
un instrument utile. L’auto rend un service tout à fait
irremplaçable.
La seconde nature de l’auto, est d’être un objet d’affection
et de fierté, qui porte une charge affective extraordinaire.
Elle représente pour tous, d’abord, l’expression de
soi, de son statut, au même titre que l’habit qui autrefois
révélait le niveau social. Selon que vous portiez casquette
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ou chapeau, costume ou blouse, vous affichiez un niveau
social. Aujoud’hui encore, pour beaucoup de personnes,
l’automobile affiche leur statut social. Selon que vous avez
une BMW ou une vieille voiture d’occasion, vous affichez
votre place dans la hiérarchie sociale. Vous exprimez aussi
une personnalité. À statut social identique, une Rolls
n’affiche pas la même personnalité qu’une Ferrari. Donc,
l’auto est l’expression de votre personnalité, de votre place
dans la société. C’est aussi, de ce fait, un objet culturel.
Le design automobile est un art et cet objet culturel n’est
pas le même, qu’il soit français, allemand ou italien. L’auto
dévoile ce qu’on est et ce qu’est un pays.
La troisième nature de l’automobile est qu’elle est un
espace de protection. C’est une extension du domicile.
Ainsi, lorsque l’on interroge les gens utilisant leur véhicule
pour se rendre à leur travail, ils répondent que leur
journée commence et se termine quand ils quittent leur
voiture. A l’inverse de ceux qui prennent les transports
en commun pour lesquels le moment où ils quittent
et rejoignent leur domicile représente les limites de la
journée. Cette auto investie d’une fonction quasi domiciliaire
devient un cocon mobile de plus en plus enveloppant
et protégé, la climatisation accentuant encore cette
impression. Ils sont chez eux. Ils ont leur désordre dans
leur automobile. Ils sont abrités du monde extérieur et,
d’ailleurs, quand ils ferment la porte et mettent en route,
les serrures se ferment automatiquement.
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