La diversification par recrutement de composants extérieurs

La diversification par recrutements des composants extérieurs

En 1992, le biologiste Richard Dawkins, expose le concept de phénotype étendu dans un ouvrage du même nom. Pour rappel le phénotype désigne l’ensemble des caractères apparents d'un individu. Selon lui, le concept de phénotype doit s’étendre aux comportements de l’individu et à ses actions sur l’environnement. Les comportements de l’organisme résultent de l’expression de certains gènes, et notamment les constructions réalisées grâce à ce comportement, peuvent réaliser des avantages sélectifs favorisant la transmission de ces mêmes gènes d’une génération à l’autre.

Donc nous verrons 3 exemples de cette diversification par recrutements de composants extérieurs : nous verrons un exemple avec les araignées, les larves de trichoptères et les oiseaux jardiniers d’Australie.

La soie des araignées fait partie du phénotype de celle-ci en tant que tissu, les structures produites par cette soie sont déterminées par le génome de l’espèce. Le type de soie varie en fonction de son usage avec l’environnement. Le principal usage de la soie est pour l’emballage des œufs (cocon), elle sert également à tapisser des terriers, faire des réserves d’air pour les araignées vivant dans l’eau, à emmailloter les proies, mais aussi à la dispersion des jeunes et au déplacement quand l’environnement le permet.

La construction de toiles pour le piégeage des proies ne représente qu’un des multiples usages, d’autant que plus de la moitié des espèces ne construisent pas de toiles.

Donc en fonction des araignées, de l’endroit où elle vit, comment elle chasse, la soie joue un rôle différent. Les araignées adaptent l’utilisation de leur soie en fonction de leur milieu pour garantir leur meilleure survie possible.

Nous allons voir le fourreau des larves de trichoptères.

Ces larves vivent en eau douce et fabriquent un fourreau. Ce fourreau leur fait office de maison, donc de protection, mais il sert aussi de camouflage. Les larves le composent à partir de composants extérieurs présent dans leur environnement, comme des petits graviers, ou bien des débris végétaux. Leur fourreau ne fait que seulement quelques centimètres et ils sont différents entre les individus de la même espèce, de par les composants qui sont extérieurs qui sont recrutés pour leur formation. Cependant, la forme des fourreaux dépend de l’espèce des larves. En fonction des espèces de larves, les fourreaux seront plus ou moins grands, plus ou moins larges. Même si les fourreaux des larves sont différents en fonction des espèces, la fabrication de ceux-ci est un comportement qui s'explique par la sélection naturelle, dont la sélection sexuelle : ils peuvent apporter un meilleur camouflage contre les prédateurs.

Le phénotype étendu des oiseaux jardiniers d’Australie

Le jardinier satiné d’Australie mâle passe une bonne partie de l’année à préparer une chambre nuptiale qui s’ouvre sur un jardin qu’il orne de plumes de son plumage, de coquillages et même dans les régions urbanisées, de capsules de bouteilles, de fragments de plastiques, choisi prioritairement de couleur bleu. Une fois le nid préparé, il y invite la femelle à y rentrer, et cette dernière accepte ou non selon l’aspect du jardin. Le phénotype de l’oiseau ne se limite donc pas ici à l’individu. L’élaboration du nid, sa richesse en ornements de composants extérieurs bleus constituent un prolongement de l’expression de ses gènes en dehors de son corps.

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