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Voyage A Pick

Mémoire : Voyage A Pick. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2012  •  653 Mots (3 Pages)  •  813 Vues

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" Nous n'avions plus de téléphone. Alors ma mère couru à la poste. C'était assez loin et il y avait une côte à monter. Elle arriva essoufflée et voulut téléphoner à un médecin, mais la postière, qui pourtant connaissait bien mes parents, et était venue bien des fois à la maison, refusa qu'elle le fasse. Ma mère, en pleurs, lui expliqua ce qui se passait, mais la postière lui rappela l'interdiction aux Juifs d'utiliser le téléphone, et lui refusa l'accès à la cabine. La vie d'un petit enfant juif semblait bien peu lui importer.

[...] A la fin du mois d'août, ce fut l'anniversaire de ma soeur qui allait avoir deux ans.

Un après-midi, ma grand-mère sortit pour lui acheter une poupée. Dans la rue, elle croisa le nouveau maire du village. Détail marquant : il avait fait construire pour sa femme, de santé fragile, un chalet dans la forêt où nous allions parfois nous promener. Elle venait se reposer dans le silence bruissant des bois et le parfum des pins. Mais le pavillon; peu fréquenté, finit par être saccagé et avec le temps, disloqué par les racines des arbres, envahi par les ronces et la bruyère, et comme digéré par la nature. Cet homme, époux généreux et sans doûte bon père, toisa ma grand-mère, et lui rappela sèchement que les Juifs n'étaient pas autorisés à sortir si tôt dans la journée. Alors elle revint sur ses pas, et rentra à la maison. "

" On parlait souvent d'un endroit où nous irions peut-être après Drancy, qui s'appelait Pitchipoï. Peut-être y retrouverions-nous nos parents ? C'était un lieu mystérieux où certains étaient déjà partis, mais dont personne ne semblait avoir de nouvelles. C'était à la fois la promesse de la liberté et l'angoisse de l'inconnu. Pitchipoï revenait souvent dans la conversation. On était toujours un peu en partance pour Pitchipoï.

De temps en temps, dans la grande cour, on assistait au suicide de personnes qui se jetaient du quatrième étage sur l'avancée en béton surplombant le rez-de-chaussée. On venait tout de suite les prendre sur une civière. On s'habituait à assister à de tels spectacles. "

Commentaires :

C'est un livre assez simple qui conviendrait plutôt à des enfants d'une dizaine d'années par son objectivité, sa faible longueur et la simplicité des phrases qui paraissent sortir de la bouche de ce petit enfant... C'est presque de la naïveté, de l'innocence.

Ce livre relate seulement les faits résumés de manière simple, l'auteur ne se perd pas dans des digressions philosophiques ou des détails. Les différents événements sont racontés de manière synthétique et générale. L'enfant se plie aux ordres des Allemands, il n'essaie pas de résister (c'est normal, à son âge!). Même si les sentiments de l'auteur ressortent peu, certains passages figurent sa peur (notamment lors de l'arrivée des SS pour les embarquer).

Pitchipoï est le nom donné par les déportés juifs à l'époque pour signifier le camp d'Auschwitz-Birkenau. En fait, l'auteur et sa petite soeur ne sont pas déportés en Allemagne, mais sont bien restés en France, dans le camp de concentration de Drancy,

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