L'être et l'écran

Exposé de Réflexion Ethique

Stéphane Vial, « L’être et l’écran »

« Comment le numérique change la perception »

Introduction

1. Approche technique

1. Système technique : définition de la notion
2. Statistique révélatrice de son importance
3. La notion de design

1. Approche historique

1. Révolution pré-mécanique du XVème siècle
2. Révolution mécanisée à l’époque industrielle

IIIème Révolution : Révolution numérique

1. Approche philosophique

1. L’être et l’objet
2. Positivisme / pessimisme
3. Dimension sociale et perception

Conclusion

1. Approche technique

        Avant d’aborder la notion de technique à travers l’histoire puis de sa perception philosophique, il est important de la définir dans sa totalité.

1. Système technique : définition de la notion.

        « Après tout, il y a plus dans la technique que dans tout ce que les philosophies au goût du jour ont articulé à son propos », Jean Pierre Séris, La Technique. La technique détient ainsi une dimension indescriptible, relevant presque de l’ineffable. C’est alors que Stéphane Vial pense la technique en une « complexité infinie et une diversité insaisissable ».

        L’auteur propose ainsi de considérer la technique comme un processus combinatoire additionnant les opérations aux outils afin de les appliquer à une matière qui sera ensuite transformée par une énergie. Mais la technique est polymorphe. C’est pourquoi l’auteur préfère parler « des techniques » car la combinaison des facteurs qui convergent vers une même finalité s’organise au sein d’un « système technique ».  Pour ainsi définir la technique, il faut en analyser les différents systèmes dont elle est régie l’organisation même. Stéphane Vial propose ainsi quatre niveaux de systèmes techniques.

        Le système technique comme objet qui structure la combinaison d’outil et de facteurs et qui en font par conséquent une « combinaison unitaire ». Le transistor, par exemple, est alors cette structure combinant un ensemble d’outil afin d’accomplir une tâche.

        Ensuite, il existe le système technique qui réunit une pluralité d’actes techniques dont la réalisation du système dépend. L’auteur prend l’exemple du micro-processeur dans la fabrication de l’ordinateur pour lequel il faut combiner les composant afin que le produit final fonctionne.

        Pour le troisième niveau de système technique, l’auteur introduit le terme de « filière technique » qu’il définit comme un « ensemble de techniques » qui s’organisent au sein des productions d’un même « secteur » regroupant des produits comparables.

        Le dernier système s’incarne dans la cohérence des interdépendances de différentes combinaisons techniques qui font ainsi système. Par exemple, l’apparition de nouvelles techniques du métal, l’invention de la machine à vapeur et l’apparition du charbon sont des nouvelles techniques qui coïncident et se combinent jusqu’à devenir interdépendantes et s’équilibrer en un système viable. C’est ainsi un modèle de système qui s’impose au sein de la société comme identité de son époque par sa structure, avant que de nouvelles innovations ne viennent le destiner à l’obsolescence.

        A ce titre, le système technique est  une « structure sociale fondamentale » fédérant les combinaisons de techniques inférieures de manière ordonnée et pertinente.

A l’aire du système technique numérique, représentant ainsi le point culminant de l’histoire des techniques, sa structure s’applique à tous les domaines de la société et constitue un système viable et total. Pour conclure, « la technique seule n’existe plus, c’est un phénomène convergé ».

1. Statistique révélatrice de son importance

        On parle d’un nouveau système qui structure les fondements de notre société. Pour le prouver, il faut s’attarder sur des statistiques révélatrices de la totalité de ce système.

        En janvier 1996, internet comptait environ 100 000 sites. Six mois plus tard seulement, en juin de la même année, on en comptait 230 000. En avril 1997, c’est plus d’un million de sites internet actifs. En l’espace d’un peu plus d’un an, le nombre de sites internet a été multiplié par dix. De plus, 92% des foyers français ont un ordinateur.

        Pour souligner un glissement de secteur pour le salariat dû à cette révolution technique, on peut analyser que 63,5% des effectifs salariés français sont dans le secteur informatique alors que seulement 8,6% d’entre eux sont dans le secteur industriel.

        Le caractère total de ce système se traduit aussi dans une statistique importante. En effet, 100% des entreprises françaises sont aujourd’hui connectées au haut débit car 20% de leur chiffre d’affaire se réalise via les ventes en ligne.

        Du point de vu de la population, elle est encrée dans le système. Ainsi, le nombre de carte de SIM, donc de téléphones en service est de 90 millions, ce qui représente 138 téléphones pour 100 habitants.

        Ces quelques nombres traduisent ainsi parfaitement ce que la technologie, dans son ensemble, apporte en tant que « génératrice d’une nouvelle culture ».

1. La notion de Design

        Stéphane Vial aborde le design dans son œuvre comme  « l’alliance de la technique et de l’art ». De celle ci nait une nouvelle ère culturelle ainsi basée sur le design. Henry Cole considère que l’importance majeure de cette nouvelle ère est de savoir « manier le grand art avec l’habilité mécanique ». En outre, le design permet l’alliance de disciplines telles que la science, l’art, la philosophie ou encore la technique afin que ces dernières convergent.

        Cette convergence de disciplines permet à la révolution technique contemporaine de se distinguer des précédente par sa recherche d’élégance, de beau et de subtilité. La créativité s’associe alors à la technique, ce qui constitue un renouveau dans l’histoire des techniques. Pour Steve Jobs : « la technique seule n’est pas suffisant. C’est quand la technologie épouse les arts libéraux et les humanités qu’elle parvient à faire chanter nos cœurs ». Ainsi, la technologie est une convergence entre technique, industrie, science et  design (« monde des significations »), qui, par la recherche du beau et de l’épuré, se distingue dans sa totalité des révolutions techniques précédentes que l’auteur associe aux « installations minières de Germinal d’Emile Zola » ou à « la laideur sociale des hauts fourneaux du XIXème siècle ».

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