L'apparence Physique Et Le Sexe Sont-ils Plus Important Que Les Compétences?
Documents Gratuits : L'apparence Physique Et Le Sexe Sont-ils Plus Important Que Les Compétences?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chouchou99 • 3 Mars 2013 • 1 965 Mots (8 Pages) • 1 563 Vues
L'apparence physique et le sexe sont-ils plus important que les compétences?
La notion de compétence est définie par Lévy-Leboyer (1987) comme étant un ensemble de connaissances et savoirs-faire. Ces derniers s'acquièrent avec l'expérience et s'appuient par des formations adaptées. Ce qui induit que dans une situation de recrutement, les compétences d'une personne devraient être jugées selon son expérience dans la tâche et son niveau de qualification. Cependant, des expériences ont permis de montrer qu'il existe des biais de jugements qui peuvent influencer l'opinion des recruteurs vis-à-vis des postulants et de leur potentiel, notamment l'attraction physique. En effet, une personne plus attrayante qu'une autre se voit attribuer plus de qualités dont celle d'être jugée comme détenant plus de compétences (Dipboye, Arvey et Tepstra 1977, in Desrumaux 2008).
4.1. L'importance des compétences sous l'influence des variations de l'apparence physique
.1.1 Effet principal de l'influence de la beauté sur l'évaluation des compétences
Pascal Pansu et Michel Dubois traitent dans leur étude de 2002 les effets de l'attraction faciale sur le recrutement pré-sélectif pour différents type de poste : l'un concerne un domaine relationnel (réceptionniste d'hôtel) et l'autre un non relationnel (comptable). Le but est de montrer comment interagissent attrait et qualification pour former la première impression des personnes les jugeant. Les évaluateurs sont soit des personnes occupant le même domaine de travail que les postulants (56 comptables et 56 gérants d'hôtel), soit des étudiants (112). Il est demandé aux participants de juger des postulants, qui eux sont fictifs, uniquement grâce à l'aide des informations standards d'un curriculum vitae (âge, statut marital, compétences spéciales, centres d'intérêts, objectif de carrière, niveau d'enseignement, expérience professionnelle et photo du visage). Celles- ci sont orientées vers le champs de travail de comptabilité ou vers celui de réceptionniste d'hôtel. Les premiers facteurs sont quasiment identiques pour tous les CV fictifs afin d'éviter d'autres biais et les derniers (niveau d'éducation, expérience professionnelle et attrait) sont indépendants. L'apparence faciale est une variable composée de trois visages attrayants et trois non attrayants, un pré-test ayant préalablement été fait auprès d'étudiants en seconde année de psychologie afin de choisir les photos des deux catégories. Quant à la qualification, certains curriculum vont dans le sens d'une haute et d'autres dans celui d'une basse qualification. Afin d'évaluer les postulants, il est demandé aux candidats, après qu'ils aient étudié la description du poste à pourvoir et les curriculum vitae, de les noter sur une échelle en huit points allant de zéro, signifiant « ne correspond pas du tout au postulant », à sept, « correspond parfaitement au postulant » sur sept items différents. La mesure principale observée était la moyenne des scores de chaque item pour tous les participants, le premier item concernant la recrutablité des postulants, deux autres items mesurant des caractères sociaux (niveau de sympathie et sociabilité), un autre item en relation avec les traits faciaux de travail, un également pour ceux de l'intelligence et enfin,deux en rapport avec les critères de compétence professionnelle (niveau scolaire et expérience).
Les auteurs constatent que tous les résultats montrent que l'attrait du visage affecte la façon dont l'intelligence, le niveau d'éducation et l'expérience des postulants sont perçus. En effet, les postulants attractifs sont jugés plus intelligents que les non attractifs. Ce qui va dans le sens de Langlois qui, en 2000, a soutenu que les personnes qualifiées de belles sont plus intelligentes. Selon lui, « la beauté est un signe d'intelligence ». Satoshi Kanazawa et Jody Kovar parlent, en 2003, d'une corrélation entre la beauté et l'intelligence, plus un homme (ou une femme) est beau (belle), plus il y a de probabilité qu'il (elle) soit intelligent(e). Ils se sont basés sur quatre suppositions, qui ont été vérifié, afin de parvenir à cette conclusion : les hommes les plus intelligents ont plus de probabilité d'occuper un statut élevé que les moins intelligents; les hommes aux statuts élevés ont plus de probabilité de se mettre avec des femmes attrayantes que ceux aux statuts moins élevés; l'intelligence est héréditaire; la beauté est héréditaire. D'autres auteurs n'affectent à l'attractivité qu'un effet modéré sur la perception des compétences intellectuelles (Eagly et al, 1991, in Jackson et al, 1995). De plus, concernant le niveau scolaire, il y a un effet principal de l'attraction. Les postulants attractifs apparaissent aux yeux des évaluateurs plus cultivés que les non attractifs. Le même effet principal est observé pour l'expérience professionnelle, c'est à dire postulants attrayants jugés comme ayant plus d'expérience que les non attrayants. Ces données sont conformes au fait que dans le monde du travail, une personne attractive est jugée comme détenant plus de qualifications (Heilman et Saruwatari 1979) et aux résultats de l'expérience menée par Desrumaux, De Bosscher et Leoni en 2008.
.1.2 Interaction entre l'apparence physique et les compétences
Dans l'expérience de Pansu et Dubois (2002), lorsque les compétences des postulants sont différentes, le candidat à haute qualification est mieux perçu face à celui qui en dispose le moins quelque soit son apparence physique. C'est-à-dire que s'ils sont hautement qualifiés, qu'ils soient attractifs ou non, les postulants sont jugés égaux en culture. Ainsi, lorsque les performances sont élevées, les besoins de faire un lien avec des caractéristiques telles que l'attractivité sont moindres (Jackson et al, 1995). Dans le cas où il faut évaluer un candidat hautement qualifié, la qualification se suffit donc à elle même. De plus, indifféremment du domaine de travail, les participants attractifs hautement qualifiés étaient perçus comme ayant plus d'expérience professionnelle que les non attractifs, ceci est plus significatif pour la comptabilité que la réception. De même, quand le demandeur d'emploi était non attrayant et qu'il était peu qualifié, celui ci était perçu comme ayant moins d'expérience s'il correspondait au domaine relationnel
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